8 mars 2022

Les algorithmes en atelier avec les PDN

Le vendredi 25 février, l'association Fragil a été sollicitée par la coordinatrice des Promeneurs du Net de Loire Atlantique afin d'animer un atelier autour de l'algorithmie à destination des animateurs jeunesse du dispositif.

Les algorithmes en atelier avec les PDN

08 Mar 2022

Le vendredi 25 février, l'association Fragil a été sollicitée par la coordinatrice des Promeneurs du Net de Loire Atlantique afin d'animer un atelier autour de l'algorithmie à destination des animateurs jeunesse du dispositif.

Vendredi 25 février, les Promeneurs du Net de Loire Atlantique était rassemblés au Médiacampus à Nantes pour une journée d’ateliers et de découvertes. Pour rappel, les Promeneurs du Net sont des animateurs et animatrices jeunesse qui sont formées afin de « créer, maintenir le lien, écouter, conseiller et soutenir » les jeunes sur les réseaux sociaux. « Une autre manière d’être en relation avec les jeunes sur Internet. »

Dans ce cadre, la coordinatrice du dispositif a demandé à l’association Fragil d’animer un atelier de deux heures autour des algorithmes à destination de trente animateurs et animatrices jeunesse.

Découverte de l’algorithmie

En guise de brise-glace, l’animateur de Fragil a demandé aux participants et participantes de se classer selon le critère de leur choix, avec une contrainte : sans s’aider de la voix pour se faire comprendre, dans le silence donc. Dans un premier temps, ils et elles se sont répartis anarchiquement, chaque petits groupes ayant son propre critère. Dans un deuxième temps, lorsqu’il leur a été spécifié qu’un seul critère devait servir pour tout le groupe, la taille a très rapidement été choisie pour procéder à ce premier classement. Lorsque la consigne a été renouvelée en excluant la taille des options possibles, le groupe s’est immédiatement scindé en deux : les garçons d’un côté, les filles de l’autre. En conservant cette dernière répartition, il leur a été demandé de se classer à l’intérieur de chaque groupe.

Le classement dans le silence

L’animateur a conclu ce temps d’accueil en expliquant que cette façon de se répartir équivalait à l’application d’un algorithme régit par une règle : par exemple, si je suis plus petit que la personne sur ma gauche, alors je me place sur sa droite.

Le groupe s’est ensuite divisé en deux pour suivre l’animation proposée par les deux animateurs de l’association.

Deux atelier simultanés

Après s’être répartis en petits groupes de trois animateurs ou animatrices, ils et elles ont décrit les éléments présents sur les cartes plastifiées reprenant le style des posts d’un réseau social et destinées à l’animation de cet atelier : le nom, la date, le type de post (page, ami, pub), la photo de l’émetteur ou émettrice.

Ensuite, ils et elles ont dû inventer le nom de leur réseaux social, puis à l’aide de cinquante posts, créer un fil d’actualité de six cartes suivant une règle bien précise : par exemple, mon réseau social n’affiche que les posts d’amis, classés du plus récent au moins récent ou  mon réseau social affiche en alternance deux posts d’amis et un post de pub, classés du plus récent au plus ancien.

Après ce premier classement, l’animateur leur a proposé d’échanger les algorithmes en les faisant glisser vers le groupe situé à leur droite. Chaque groupe a finalement obtenu le même fil d’actualité que celui qui avait défini l’algorithme.

L’animateur leur a ensuite demandé l’élément qui ferait que deux personnes inscrites sur un même réseau n’auront jamais le même fil d’actualité. La réponse a vite fusé : en incluant les goûts de la personne inscrite.

L’animateur a donc distribué une fiche profil déclinant l’identité d’une personne, ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas ainsi que son dernier clic, et a demandé aux différents groupes de définir un nouvel algorithme en fonction des variables décrites sur leur fiche profil.

Même processus que lors du premier classement, en décalant les algorithmes de groupe en groupe, ils et elles en sont arrivées à la conclusion que, lorsqu’on introduit la dimension humaine, les fils d’actualité ne se ressembleront jamais quelque soit son algorithme.

Pour finir cette transmission d’outil, l’animateur a proposé de réfléchir rapidement à deux phrases de débat mouvant pouvant conclure l’atelier.

Après cette animation, les animateurs et animatrices jeunesse ont unanimement exprimé leur satisfaction en réfléchissant à la méthodologie qui leur permettrait de reproduire cet atelier avec leur public respectif. Exactement l’objectif de ce genre de temps destiné à la transmission d’outils créés par Fragil.

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017