5 mai 2023

Le public de retour dans les lieux culturels

Dans le cadre de mon stage de 4ème avec l’équipe de Fragil, j’ai interrogé, le 3 mai 2023, six lieux culturels nantais dans le but de savoir s’ils avaient retrouvé leur public après le Covid, malgré l’explosion des plateformes de streaming. Généralement, après quelques semaines, les gens sont revenus.

Le public de retour dans les lieux culturels

05 Mai 2023

Dans le cadre de mon stage de 4ème avec l’équipe de Fragil, j’ai interrogé, le 3 mai 2023, six lieux culturels nantais dans le but de savoir s’ils avaient retrouvé leur public après le Covid, malgré l’explosion des plateformes de streaming. Généralement, après quelques semaines, les gens sont revenus.

Le 17 mars 2020, le premier confinement entrait en vigueur. De ce fait, plus personne ne pouvait sortir et tous les magasins et lieux culturels ont fermé leurs portes. Cette période, qui a empêché les Français et Françaises d’aller au cinéma ou au théâtre, a été un coup dur financier et moral pour ces structures. J’ai pu en interroger six pour savoir si le public était revenu et si ce public avait changé.

Le retour en force du public

Du coté du Concorde, cinéma d’arts et d’essais, « au tout début, il y a eu une petite vague pendant laquelle le public est revenu en grand nombre », confie Maureen Beaumont, la médiatrice jeunesse du cinéma. Cette vague, qui a duré un ou deux mois, a enchaîné sur une petite période de creux, mais « aujourd’hui, on commence à retrouvé nos chiffres depuis la sortie d’Avatar qui a été une sortie clé pour les salles de cinéma. Depuis, on commence à retrouver des jolis chiffres d’entrées ». Musée et site archéologique, le Chronographe est également « revenu au niveau qui était celui de 2019 ». Quant au théâtre de Jeanne, il n’est pas « encore exactement à l’affluence qu’on avait auparavant », mais son attaché de production Vincent Delboy poursuit en constatant qu’il y a « de plus en plus de monde ».

Un nouveau public

Situé à Saint Herblain, en périphérie nantaise, le théâtre ONYX a été fermé quatre ans pour travaux pendant la période du Covid et en a profité pour « développer une saison nomade avec des projets sous chapiteaux ou en espace public ». Ce qui lui a permit de toucher un nouveau public « plutôt souterrain », explique Hélène Berthier, la responsable du pôle communication et billetterie. A la réouverture du théâtre il y a un an, « on a renoué avec le public habitué du théâtre et on a conservé ce public qu’on a rencontré lors des saisons nomades ». Selon elle, le théâtre a « vraiment réussi à garder le lien avec ces deux types de publics » et « les retrouve aujourd’hui dans le théâtre ». Pour le Chronographe, la diversité du public « s’exprime surtout en fonction du type d’exposition qu’on propose », ce qui crée « une grande diversité ». Idem pour le Cinéville, cinéma situé à Saint Sébastien sur Loire, qui en fonction de sa programmation touche différentes tranches d’âges. Le Concorde lui « a un public assez senior » mais a quand même « beaucoup de demande de la part d’associations et d’établissements scolaires pour les séances qui sont encadrées ». Le cinéma a quand même retrouvé ses habitués qui étaient « contents de revenir », d’après Maureen Beaumont.

Dans ces cinq lieux culturels nantais, le public est revenu et l’activité est en train de revenir à la normale. Reste à savoir si la tendance va se poursuivre dans les mois à venir.

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Élève de 4e, je souhaite devenir journaliste et je profite de mon stage chez Fragil pour écrire mon premier article.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017