21 décembre 2023

Le grand bain : un lieu coopératif en quête d’évolution pour 2024

Ce lundi 18 décembre, Fragil a été à la rencontre de Claire Le Roux en charge du Grand Bain, ce lieu coopératif qui propose une mutation de services afin d’accompagner l'entreprenariat nantais. En plus de l’aspect historique de cet endroit ancré dans le temps, ce lieu propose des projets autant ambitieux qu’aidants. L'été 2024 promet la naissance d'un tout nouveau projet, un café, rue des olivettes.

Le grand bain : un lieu coopératif en quête d’évolution pour 2024

21 Déc 2023

Ce lundi 18 décembre, Fragil a été à la rencontre de Claire Le Roux en charge du Grand Bain, ce lieu coopératif qui propose une mutation de services afin d’accompagner l'entreprenariat nantais. En plus de l’aspect historique de cet endroit ancré dans le temps, ce lieu propose des projets autant ambitieux qu’aidants. L'été 2024 promet la naissance d'un tout nouveau projet, un café, rue des olivettes.

Avant le début de cette interview, Claire introduit l’Ouvre Boite 44  comme une coopérative qui vise à accompagner des auto-entrepreneur·euse·s à se lancer et à « ne pas être seul·es », il y a un véritable échange à travers cette expérience avec le souhait de s’ouvrir au public. Cette coopérative qui existe depuis 20 ans a eu avec le temps, l’envie d’avoir un lieu afin de mieux échanger et de tester les activités des un·es et des autres d’où la création du Grand Bain en 2018 lors de l’appel projet des 15 lieux à réinventer par la ville de Nantes.

Le timing était parfait et depuis les projets ne cessent d’émerger…

En plus de la coopérative, vous faites appel à des bénévoles. À quels projets participent iels ?

Cl : Ils ont participé à la création du potager sur l’allée de la maison rouge. Certains sont impliqués du côté de l’animation comme sur l’évènement « Le Repas des Voisins », d’autres sur le mobilier comme avec les tables et les bancs qu’on a créée. Les bénévoles peuvent nous proposer des choses dans le futur mais nous fonctionnons aussi beaucoup avec différents partenariats comme :

Le Musée des Enfants qui était présent pendant 6 mois et qui a réalisé la fresque visible allée de la maison rouge.

– L’association Cop 1 qui fait des distributions alimentaires pour les étudiants tous les samedis après-midis. Ils organisent aussi des ateliers avec des opticiens.

La cloche, association qui crée des liens avec les personnes isolées, à la rue. Qui va organiser à partir de janvier des repères tous les lundis soirs afin d’accompagner ces personnes sur différents points comme : les repas, l’hygiène, les démarches sociales etc… C’est un moment d’échange, ouvert à tous.

EKR, qui est une structure qui accompagne au deuil, ils nous louent des salles à un tarif préférentiel et font des ateliers d’accompagnement au deuil. Tous ces projets là sont vraiment très importants pour nous de mettre à disposition le lieu à EKR. Comme ici, ce sont les anciens lavoirs ça a toujours eu un rôle essentiel de santé public.

Eclipse détente : Il s’agit de personnes déficientes visuelles qui proposent des massages.

« Nous on fait partie de l’économie sociale et solidaire et on croit en un autre modèle, on a envie d’aider un maximum de personnes. »

Sur le domaine culturel, on accueille une troupe d’impro « La Sympatic » tous les samedis soirs. Ils ont calé 5 dates de spectacles dans l’année. Ils ont fait un match d’impro récemment. On a aussi beaucoup envie qu’il y ait cet aspect culturel ici.

Benjamin qui travaille au Grand Bain, propose aussi des conférences sur la posture d’allié et est venu nous l’expliquer de ses mots : « Le but est de présenter et partager autour des notions de privilège quand nous ne sommes pas concernés par la discrimination, quelle posture on peut prendre pour être en soutien en tant qu’homme. »

Avez-vous de nouvelles ambitions pour l’année 2024 ?

Cl : Le gros projet de 2024 va être l’ouverture du café, dès qu’on a candidaté pour le lieu à réinventer on avait ce projet de retrouver ce côté de « café du coin ». Il va y avoir toute une place de créée rue des olivettes. Les travaux vont avoir lieu en février jusque juin, ils vont mettre des arbres en pleine terre… Une ouverture est prévue l’été prochain. Il s’agit de la grosse actu 2024, après l’idée pour cette nouvelle année c’est de continuer à s’ouvrir plus et à ouvrir de nouveaux partenariats pour que ce lieu vive un maximum en restant quand même sur le fait que la journée le Grand Bain soit plus un lieu de travail mais que l’ouverture au public en soirée et le week-end puisse se développer.

Sur votre page Instagram, on voit que vous travaillez beaucoup en lien avec des étudiant·es. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Cl : Oui, on a travaillé avec les étudiants du lycée Livet qui font des études de Design et ont travaillé sur l’aménagement de l’allée de la maison rouge. Parce que cela était un souhait des habitants lors de l’appel à projet, de rendre piétonne l’allée de la maison rouge donc on a expérimenté ça cet été et les étudiants ont participé à cela en imaginant comment rendre cette rue piétonne en la rendant plus conviviale et qu’on ait envie de s’y poser.

Par exemple, si demain une personne souhaite entreprendre dans un domaine et ne sait pas par où commencer, est-ce qu’elle peut se tourner vers vous ?

Espace co-working et lieu d’échange au Grand-Bain.

Cl : Oui, la personne peut déjà participer à une réunion d’information. Sur notre site internet, il y a toutes les dates. En participant, on peut voir si le modèle nous correspond et ensuite il y a un diagnostic, un accompagnement pour évaluer l’avancée et le potentiel du projet…
Il ne faut pas que ce soit juste une idée, il faut que le projet soit bien avancé. Ensuite, la personne intègre sur une semaine avec toutes les autres une promotion avec tous les métiers variés.

En 2021, à l’occasion de l’ouverture de ce nouveau Tiers-Lieu, Fragil s’était déjà entretenu avec Claire afin de connaître les objectifs de ce lieu et son insertion dans le quartier.  Pour lire l’article c’est ici.

Le Grand Bain est en recherche de bénévole pour participer à ces différents projets tout au long de l’année. Il leur tient à cœur de récolter également des témoignages concernant le lieu d’ancien lavoirs. Pour les contacter, vous pouvez les joindre sur leur page Instagram ou sur leur site internet.

Chronologie et histoire du lieu, ancien lavoir.

Les enjeux liés à la qualité de l’eau en Loire-Atlantique

Les Goûters du Voyage : deux semaines d’évasion gustative

Sensible, impliquée et déterminée, Doriane sait persévérer et s’écouter. Elle embrasse depuis toujours son côté artistique et souhaite en faire un lieu de sérénité dans lequel elle peut s’épanouir. Au-delà du théâtre ou du cinéma, Doriane renoue avec l’écriture dont elle s’est éloignée, cherchant à retrouver de nouveau une passion oubliée.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017