30 janvier 2024

La Dérive : un lieu associatif engagé et convivial

En 2024, la Dérive entame sa septième année d’existence et souhaite continuer à proposer une programmation variée et conviviale tout en accueillant des collectifs engagés pour participer à la vie locale du quartier Dalby.

La Dérive : un lieu associatif engagé et convivial

30 Jan 2024

En 2024, la Dérive entame sa septième année d’existence et souhaite continuer à proposer une programmation variée et conviviale tout en accueillant des collectifs engagés pour participer à la vie locale du quartier Dalby.

Situé dans le quartier Dalby, la Dérive est un lieu difficile à résumer en un mot, probablement parce qu’il est assez atypique. Les bénévoles de l’association qui gèrent le lieu le définissent comme ”un local associatif avec un bar, (…) un lieu où il se passe des choses multiples”.

L’espace dédié au baby foot

En effet, lorsque le lieu est ouvert au public, souvent en soirée, les thèmes sont variés. Parmi les événements récurrents, il y a par exemple “des concerts, des cantines, des présentations de livre, des discussions, des distributions de fruits et légumes via une AMAP, des projections de films, des tournois de babyfoot, des tournois de cartes…”. Ces événements sont proposés par des amis du collectif ou d’autres associations.
Fragil s’était d’ailleurs rendu à la soirée “Contre-marché de noël féministe” organisée par le collectif FemRev au mois de décembre.

Espace entrée avec tables

Un espace convivial situé à l’entrée du lieu avec des tables et des chaises

La Dérive, c’est aussi un lieu qui accueille des petites associations qui souhaitent pouvoir exercer leur activité et n’ont pas forcément beaucoup de moyen pour le faire : “Il y a une chorale qui vient le lundi soir, et la plupart des autres soirs il y a des réunions de collectifs, des groupes politiques, des associations de quartier (…) Il y a aussi trois fois par semaine des cours qui sont donnés par l’école hors les murs à des mineurs isolés”.

En fonction des besoins et des agendas, certains événements s’organisent de façon plus ponctuelle, comme le raconte un bénévole : “Il y a des associations qui organisent des cantines : samedi dernier les gens sont venus cuisiner le matin ici et ont ensuite amené leur préparation le midi à l’extérieur pour les distribuer devant un squat”.

Affiche « Appel à adhésions et soutien » située à côté du bar

Comme le rappelle le collectif, la Dérive c’est “un lieu uniquement bénévole, qui marche sans salarié et sans subvention”.
Pour financer le lieu, l’association s’appuie notamment sur l’argent généré par le bar : “On est locataires des lieux, la manière de payer le loyer c’est le bar par la vente de boissons.”
Les dons permettent aussi de compléter la trésorerie : “On a une campagne d’adhésion en ligne. À terme, on aimerait que cette campagne soit assez forte pour qu’on ne soit pas dépendants de l’argent généré par les soirées”.

Infos

La Dérive – 1 Rue du Gué Robert, 44000 Nantes

Pour connaître les prochains événements du lieu :

Site web de la Dérive

Laurent Cebe au TU : "Moche" fait mouche

Les Catherinettes : l’éveil des consciences sur les violences sexistes et sexuelles

Arrivée à Nantes en janvier 2023 pour un nouveau poste, Estelle, 31 ans, possède un master 2 MIMO (Métier de l’informatique et Maîtrise d’ouvrage). Estelle est aujourd’hui à la recherche d’une nouvelle opportunité professionnelle et de nouveaux challenges. Elle prend donc le temps d’étudier toutes les possibilités qui s’offrent à elle et s’investit dans différents projets.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017