20 décembre 2023

Soirée engagée et animée au contre marché de noël féministe

Le collectif nantais Féministes Révolutionnaires organisait un contre marché de Noël féministe au bar associatif la Dérive le 13 décembre. Les visiteur·euse·s étaient au rendez-vous pour cet événement engagé et animé.

Soirée engagée et animée au contre marché de noël féministe

20 Déc 2023

Le collectif nantais Féministes Révolutionnaires organisait un contre marché de Noël féministe au bar associatif la Dérive le 13 décembre. Les visiteur·euse·s étaient au rendez-vous pour cet événement engagé et animé.


En cette soirée du 13 décembre au bar La Dérive, les visiteur·euse·s sont nombreux·se·s et il est difficile de circuler d’une pièce à l’autre : “Il y a énormément de monde” constate une personne du collectif. Alice, qui est venue rejoindre une amie pour visiter le marché, est agréablement étonnée par le nombre de stands et leur diversité.

Pour l’occasion, le bar est entièrement dédié à l’événement, et chaque pièce porte sa thématique. En entrant, il y a les objets fabriqués par le collectif et exposés sur des tables, ainsi qu’un atelier de linogravure. Une pièce est entièrement dédiée à la friperie. La salle où se trouve le comptoir du bar accueille boisson et nourriture, et dans l’espace du fond se trouve une table présentant de la documentation féministe.

Comme c’est la période de Noël, on a pensé aux marchés de Noël, mais c’est très capitaliste et nous ce n’est pas du tout ce qu’on veut faire” nous explique Chloé, qui fait partie du collectif des Féministes Révolutionnaires et a participé à l’organisation de la soirée. Bérengère, également membre du collectif, précise : “La logique du marché de noël est lucrative. Appeler un événement « Marché de noël féministe” ça sonnerait très bizarre. »

En effet, la nourriture et les objets exposés durant la soirée sont à prix libre, afin de permettre à chacun·e de donner à hauteur de ses moyens. De plus, l’argent récolté n’a pas pour but de générer du profit, mais de financer les actions du collectif, comme nous raconte Chloé : “On avait prévu de faire un nouvel an féministe et on voulait pouvoir rémunérer les artistes qui viennent faire de la musique. Comme on n’avait pas de sou, on s’est dit qu’on pourrait organiser un événement pour en récolter.

Stand avec objets faits par le collectif

Stand de stickers et badges fabriqués par le collectif

Pour permettre ce financement, les militant·e·s ont donné de leur temps. Les objets exposés ainsi que la nourriture ont été préparés par le collectif. Les visiteur·euse·s peuvent aussi s’essayer à un petit atelier de linogravure, là encore à prix libre : “C’est hyper cool parce que ça va un peu dynamiser la soirée” nous indique Bérengère.

Linogravures

Des linogravures suspendues à un fil pour sécher

Concernant l’espace friperie, il pourrait presque être assimilé à une boutique tant il y a de vêtements qui y sont disposés, ce que Chloé confirme : “On était impressionnées de la quantité récupérée”. L’ensemble des vêtements a été récolté par des personnes du collectif auprès de leurs proches et connaissances qui en ont fait don.

Friperie

Une partie des vêtements de la friperie

Au comptoir du bar, on peut commander du vin chaud dont l’odeur embaume agréablement le lieu. En face du comptoir, plusieurs gâteaux salés et sucrés sont proposés.

Table avec nourriture

Une partie du stand de nourriture préparée par le collectif

Deux chorales féministes, la Débraille et les Rangs-Versets, sont ensuite venues animer la soirée, suivi d’un blindtest organisé par le collectif.

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Les enjeux liés à la qualité de l’eau en Loire-Atlantique

Arrivée à Nantes en janvier 2023 pour un nouveau poste, Estelle, 31 ans, possède un master 2 MIMO (Métier de l’informatique et Maîtrise d’ouvrage). Estelle est aujourd’hui à la recherche d’une nouvelle opportunité professionnelle et de nouveaux challenges. Elle prend donc le temps d’étudier toutes les possibilités qui s’offrent à elle et s’investit dans différents projets.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017