13 mars 2018

Les jardins extraordinaires de Boutur’âges

Depuis 2012, l’association ECOS mène sur la Ville de Rezé un projet de prêt de jardin solidaire et intergénérationnel. Forte de cette expérience, ECOS propose aujourd’hui un projet analogue sur le quartier Nantes Sud : Boutur’âges. Avis à toutes les mains vertes !

Les jardins extraordinaires de Boutur’âges

13 Mar 2018

Depuis 2012, l’association ECOS mène sur la Ville de Rezé un projet de prêt de jardin solidaire et intergénérationnel. Forte de cette expérience, ECOS propose aujourd’hui un projet analogue sur le quartier Nantes Sud : Boutur’âges. Avis à toutes les mains vertes !

Fan de jardinage sans lopin de terre ? Curieux.se de manier la bêche et d’apprendre à cultiver vos légumes ou vos fleurs ? Envie d’aider une personne de votre entourage qui a un jardin en ville mais ne peut plus s’en occuper ?
Boutur’âges est fait pour vous : projet solidaire intergénérationnel autour du jardin, il met en lien un jardinier et un.e propriétaire âgé.e ne pouvant ou ne souhaitant plus jardiner, et qui met à disposition une parcelle de son terrain.

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30 jardins partagés ont déjà été créés à Rezé

DR

Porté par l’association ECOS, Boutur’âges est expérimenté depuis un an dans le quartier Nantes Sud et veut se déployer aujourd’hui sur trois quartiers nantais : Nantes Sud, Bellevue – Chantenay – Sainte-Anne, et Doulon.
« C’est un projet long à lancer et difficile à mettre en place », souligne Audrey Pernis, chargée de projet Boutur’âges pour l’association ECOS. « La prospection pour trouver des personnes âgées intéressées est un vrai travail de fourmi : il faut prendre le temps de tisser des liens avec les associations de terrain et les réseaux d’aide à domicile avant de pouvoir rencontrer des personnes qui pourraient être intéressées par le projet », explique-t-elle. « Enfin, la temporalité de la décision n’est pas la même pour les personnes âgées : le plus difficile est de les convaincre qu’un ʺétrangerʺ va venir chez elles, il leur faut parfois deux – trois ans pour se décider ! ».

Adoptez un jardinier…

Une fois les propriétaires de jardin et les aspirant.e.s jardiniers trouvé.e.s, il faut obtenir le ʺmatchʺ parfait. ECOS organise alors une rencontre, histoire de se connaître et de faire le tour du jardin. Si ça colle, une convention tripartite est alors signée entre ECOS, le jardinier et la personne âgée, où tous les détails sont abordés et consignés : qui fournit les outils, qui paye l’eau, quelles sont les contraintes horaires des un.e.s et des autres, etc.
ECOS soutient également les jardiniers en proposant des commandes groupées pour les semences, en organisant des trocs de graines et de plantes ou en offrant des formations (taille des arbres fruitiers par exemple).

… pour nouer un lien authentique

Mais loin d’être un site de rencontres autour du jardinage, l’un des grands enjeux de Boutur’âges est de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. Soutenu par le CCAS et le SEVE de la Ville de Nantes, par le département  Loire-Atlantique et par plusieurs fondations, Boutur’âges favorise la création de liens sociaux.
« Chaque binôme créé est différent : il y a des jardiniers qui partagent leur récolte avec la personne âgée et d’autres non (il n’y a aucune obligation), certain.e.s ont juste la clé du portail et se débrouillent, mais le plus souvent des relations amicales se créent. Enfin, c’est rassurant pour les personnes âgées comme pour leur entourage de savoir qu’une à deux fois par semaine, il y a quelqu’un qui passe faire un coucou », indique Audrey Pernis.

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Vaincre l’isolement en jardinant, un des objectifs de Boutur’âges

DR

Conventionnée depuis 2012 par la ville de Rezé dans le cadre du projet Jardins partagés, l’association ECOS a ouvert une brèche : les prêts de jardins entre particuliers existent à Saint-Sébastien-sur-Loire, Orvault ou encore Couëron, et ECOS transfère et partage également son expérience vers d’autres associations ou villes qui le demandent, avec, à terme, l’objectif de s’étendre à toute la métropole nantaise.

Pour découvrir Boutur’âges ou pour participer :
– mardi 13 mars à 18h : réunion d’info quartier Nantes Sud (Maison des Confluences, 4 pl du Muguet Nantais)
 mardi 27 mars à 18h : réunion d’info quartier Bellevue-Chantenay-Ste-Anne (Maison de quartier du Dix, 10 pl des Garennes)
– mardi 3 avril à partir de 17h : réunion d’info quartier Doulon (La Papote, 102 rue de la Papotière)
 samedi 21 avril, de 10h à 12h : visite d’un jardin Boutur’âges en permaculture à l’occasion des 48h de l’agriculture urbaine (RDV au 13 rue Jeanne Derouin, Nantes Sud).

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Ouverture, culture et mieux-vivre ensemble sont des sujets qui touchent particulièrement Fanny. Engagée depuis plusieurs années dans le secteur public culturel, elle revient grâce à Fragil à ses premières amours : le journalisme.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017