20 mars 2018

Gribouillis (hi)P(h)OP

Gangster Doodles, c'est le surnom de ce dessinateur canadien, Marlon Sassy*, venu exposer son travail dans le cadre de la 14ème édition du festival Hip Opsession. S'il portraitise à l'envi moult célébrités, l'homme tient à rester discret, mais nous a tout de même accordé une petite interview...

Gribouillis (hi)P(h)OP

20 Mar 2018

Gangster Doodles, c'est le surnom de ce dessinateur canadien, Marlon Sassy*, venu exposer son travail dans le cadre de la 14ème édition du festival Hip Opsession. S'il portraitise à l'envi moult célébrités, l'homme tient à rester discret, mais nous a tout de même accordé une petite interview...

Il semble que la « belle endormie » se soit bel et bien réveillée : il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne se produise quelque chose d’intéressant à Nantes !

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Vernissage-Gangster-Doodles-DJ-Set-20Syl-Espace-LVL-1

Etienne Rabaut

Jeudi 8 mars en soirée, dans une rue bourgeoise du centre-ville, pendant que d’aucun(e)s célébraient la journée internationale des droits de la Femme, d’autres trouvaient refuge en la Résidence Bréa, ancien foyer pour personnes âgées converti en hébergement temporaire pour la centaine de migrants délogés de leur squat universitaire la veille.
De l’autre côté de la rue, plus bas, un autre attroupement animait cette artère d’habitude bien tranquille : le vernissage de l’exposition de l’illustrateur Gangster Doodles a attiré pas mal de monde dans et aux alentours du petit espace LVL. À moins que ce ne fût la perspective d’entendre la coqueluche locale 20Syl mixer en live, tout en sociabilisant en mode open bar ?

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Vernissage-Gangster-Doodles-DJ-Set-20Syl-Espace-LVL-2

Etienne Rabaut

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Vernissage-Gangster-Doodles-DJ-Set-20Syl-Espace-LVL-6

Etienne Rabaut

L’exposition

L’expo aura en tous cas permis de mettre un visage sur le nom de Gangster Doodles, puisque l’artiste y dédicaçait ses ventes, T-shirts, pins, livres et autres esquisses partis comme des petits pains malgré une cote assez élevée (il fallait compter jusqu’à 300 $ pour certains dessins).
Précisons que si sa présence était certes pertinente sur le festival, son pseudonyme est trompeur puisqu’il ne croque pas que des b(ad) boys : David Bowie, Prince, Mickael Jackson sont des modèles de la culture pop à retrouver sur ses petits formats formidables de pureté stylistique.

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Gangster Doodles

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Gangster Doodles

3 questions à Gangster Doodles

Fragil : Qu’avez-vous pensé de Nantes en tant qu’étranger ?
Chaque fois que je me baladais, j’avais l’impression d’être au milieu d’un décor de cinéma. Le poids de l’histoire et une beauté omniprésente m’ont un peu bouleversé, mais dans le bon sens ! Mon séjour s’est super bien passé et j’ai hâte de revenir pour découvrir les bas fonds nantais.

Fragil : Partagez vos références culturelles…
En musique : Frank Ocean, Kanye West, Freddie Gibbs, Lil Uzi Vert, Tyler the Creator.
En littérature : Chronic City, The Disaster Artist, American Gods.
En ciné/séries : Dark, Silicone Valley, Good Time, Blade Runner 2049, Fritz the Cat, The Wire.
En arts visuels : David Choe, Jay Howell, Neckface, Leon Karsson, R. Crumb.

Fragil : Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Avec un ami, ça fait 4 ans que nous bossons sur un projet de série animée. Il reste pas mal de boulot et on a été à fond dessus ces derniers mois en particulier. Ça devrait voir le jour l’année prochaine ou celle d’après si tout va bien.

A voir jusqu’au 8 avril 2018, du jeudi au dimanche, de 14h à 19h, au 1 rue Bâtonnier Guinaudeau (entre la rue Maurice Sibille et le quai de la Fosse).
* Probablement un autre pseudo.

Formation : fabrication de l'information à l'ère numérique

Formation : fabrication de l’information à l’ère numérique

Art Me! : c’est fini !

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017