19 mai 2022

Fragil accompagne des 4èmes de Loire-Atlantique dans leurs enquêtes sur le « bien vivre ensemble »

Entre mi février et fin mars, Fragil a été sollicité par deux collèges du département pour mener des ateliers d'éducation aux médias pour le dispositif classes presse. Lors d'ateliers réalisés en parallèle, des élèves des collèges Paul Langevin de Couëron et Saint Exupéry de Savenay ont créé deux médias collaboratifs sur le thème du "bien vivre ensemble".

Fragil accompagne des 4èmes de Loire-Atlantique dans leurs enquêtes sur le « bien vivre ensemble »

19 Mai 2022

Entre mi février et fin mars, Fragil a été sollicité par deux collèges du département pour mener des ateliers d'éducation aux médias pour le dispositif classes presse. Lors d'ateliers réalisés en parallèle, des élèves des collèges Paul Langevin de Couëron et Saint Exupéry de Savenay ont créé deux médias collaboratifs sur le thème du "bien vivre ensemble".

Entre janvier et juin 2022, Fragil a été sélectionné pour participer au dispositif classes presse sur le département de Loire Atlantique. Parmi les ateliers prévus, ceux des collèges de Couëron et de Savenay ont été menés entre février et mars à raison de cinq ateliers de deux heures par semaine. A l’issue de ces séries d’ateliers, deux médias collaboratifs ont été créés par les collégiennes et collégiens, Post.Langevin pour Couëron et LeP’titStEx pour Savenay.

Une pratique journalistique jusqu’alors inconnue

Les deux premières séances ont été consacrées à la découverte de la pratique journalistique. La grande majorité des élèves de 4ème n’ayant jamais réalisé de reportages, l’animatrice de Fragil leur a proposé une séries de courts ateliers pratiques. A travers des techniques d’éducation populaire, l’animatrice de Fragil  a souhaité mettre les élèves dans la peau de journalistes en herbe. Les collégiens et collégiennes se sont donc largement prêté.e.s au jeu de l’écriture d’article, de la prise de photo ou encore de la réalisation d’interviews enregistrées sur leurs téléphones. A travers ces différents exercices, les ados ont pu se préparer pour leurs reportages à venir.

Photo prise par un groupe d’élèves lors de l’atelier sur la photo de presse

Afin d’éveiller l’esprit critique des jeunes journalistes, un débat mouvant a été organisé autour du rôle des journalistes dans la société. Doivent-ils donner leurs avis ? Ont-ils besoin d’un document officiel pour exercer ? Autant d’interrogations qui ont amené du débat entre élèves et ont permis d’apporter des connaissances autour de cette pratique alors peu connue par les jeunes. Ces courts ateliers de mise en pratique et de réflexion ont particulièrement plu aux collégiens et collégiennes, ils permettent également de préparer les reportages à venir.

Comment parler du « vivre ensemble » ?

Pour la plupart des élèves, le thème du vivre ensemble n’a pas été simple à traiter au premier abord. Comment parler de ce qu’on vit tous les jours ? Comment retranscrire le vivre ensemble sur un compte Instagram ? Des interrogations que l’animatrice a soulevées afin d’aider les jeunes à trouver des thématiques, des sujets qu’ils et elles allaient devoir traiter. Pour simplifier un peu la réflexion, les élèves ont été amené.e.s à trouver « ce qui empêche, pour eux, le vivre ensemble » et également « ce qu’il faudrait faire pour mieux vivre ensemble ». S’en est suivi un temps de mise en commun où une liste s’est progressivement remplie de potentiels sujets.

Tableau des idées de sujets réalisé au collège Paul Langevin de Couëron

Parmi les sujets choisis on retrouve des thématiques similaires dans les deux collèges : les moqueries, le harcèlement ou encore l’emploi du temps. Les élèves se sont également penché.e.s sur l’homophobie, la pression ressentie par les élèves ou encore l’interdiction des téléphones portables. En quelques heures et avec l’appui des professeures, la plupart des groupes a réussi à produire un contenu publiable sur le compte Instagram. Parmi les éléments attendus sur ce média collaboratif, des interviews, un texte, des phrases informatives et claires ainsi qu’une photo ou illustration.

Capture d’écran du compte Instagram « Post. Langevin »

Capture d’écran du compte Instagram « le p’tit St Ex »

Que ce soit à Savenay ou Couëron, une majorité d’élèves a largement apprécié ces heures de cours dédiées au projet. Le fait d’aller sur Instagram et de travailler en groupe a particulièrement plu aux collégiens et collégiennes. Des projets menés sur cinq séances de deux heures par collège, temps trop long pour la plupart des savenaisien.ne.s et au contraire trop court pour les élèves de Couëron. Malgré une thématique complexe à élaborer en sujet journalistique, les élèves ont globalement bien répondu aux attentes de ce projet proposé par le Conseil Départemental avec l’appui de leurs professeures et de l’animatrice de Fragil.

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Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017