5 octobre 2021

Festival SCOPITONE : Une édition post-covid sous le signe de l’adaptabilité et de la frustration

Du 8 au 19 septembre la 19 ème édition du Festival Scopitone a eu lieu sur dix sites différents, aussi bien sur l'Ile de Nantes, qu'au Planétarium, au Jardin des Plantes ou sur le Campus du Tertre.Fragil a pu rencontrer, Cédric Huchet le programmateur des Arts Numériques et Superviseur général du festival.

Festival SCOPITONE : Une édition post-covid sous le signe de l’adaptabilité et de la frustration

05 Oct 2021

Du 8 au 19 septembre la 19 ème édition du Festival Scopitone a eu lieu sur dix sites différents, aussi bien sur l'Ile de Nantes, qu'au Planétarium, au Jardin des Plantes ou sur le Campus du Tertre.Fragil a pu rencontrer, Cédric Huchet le programmateur des Arts Numériques et Superviseur général du festival.

Est-il besoin de présenter le festival Scopitone, référence dans le domaine des musiques électroniques et des arts numériques du début de saison culturelle à Nantes ? En cette rentrée 2021, la 19ème édition a été marqué par l’exposition Hyper Nature durant laquelle 17 installations étaient présentées au public.

Le choix a été fait en début d’année de maintenir une édition même si la situation sanitaire amenait son lot de contraintes et d’incertitudes. Ainsi les organisateurs ont du s’adapter en permanence aux directives gouvernementales en perpétuelles évolutions telles que: jauge réduite à 75%, test PCR, pass sanitaire, concerts assis…

© David Gallard

“Le lien avec le public a été crucial via les réseaux sociaux”

Une édition complexe à mettre en place

Pour autant, l’équipe de Stereolux souhaitait de nouveau être dans le paysage culturel et proposer une édition 2021 devant faire oublier l’interruption de l’année précédente. C’est fin mai, sans savoir ce que seraient réellement les conditions d’exploitation du festival, que la programmation a été bouclée. Une édition faite de découvertes résolument tournées vers des artistes français et européens, en raison de mobilités contraintes, sur le plan des musiques électroniques.

Cédric Huchet souhaite souligner que “ l’envie des organisateurs était d’être présents et de faire une édition certes différente, mais qui dans la mesure du possible, adapterait ses formats aux conditions sanitaires de la rentrée”.

Défi multiple s’il en est, et nécessité de communiquer avec le public pour faire entendre par exemple que les nuits électroniques (lives audiovisuels et performances musicales) ne pourraient pas avoir lieu sous un format standard. Du point de vue de Cédric Huchet, superviseur général de Scopitone, “le lien avec le public a été crucial via les réseaux sociaux”, ce afin de maintenir l’attachement unissant le festival à ses fidèles. La médiation s’est révélée être un outil essentiel pour rester en contact et informer le public sur les modalités d’accueil lors de l’évènement. Ainsi, des deux côtés les attentes étaient fortes puisqu’il fallait composer avec les frustrations inhérentes au contexte sanitaire.

L’Art toujours vivant !

Force est de constater que le festival n’a pas à rougir de cette édition sans commune mesure. La satisfaction est de mise sur les expositions tant sur l’espace public au Jardin des Plantes, qu’à Stereolux. Le public, jeune et moins jeune, a répondu présent (fréquentation tout confondu de 23 400 personnes). Le constat reste plus mitigé quant aux soirées de performances au Warehouse. Cela s’explique en raison du format inédit proposé pour ce qui touche au domaine des cultures électroniques inhabituellement en mode assis, sur des petites jauges et finissant aux alentours de 23h…

© David Gallard

Les organisateurs par la voix de Cédric Huchet souligne donc combien “il était complexe d’être force de propositions tout en se conformant au contexte sanitaire”. Ceci a engendré une certaine frilosité du public à renouer avec les « live électro », mais “la satisfaction du public en fin de festival, laisse penser que les gens ont envie de revivre ensemble des évènements culturels”.

Bref, les retrouvailles s’annoncent chaleureuses autour du spectacle vivant. Gageons que les pouvoirs publics soutiendront les artistes face à la mutation culturelle qui s’opère. Scopitone « l’insubmersible », tel un Nautilus à la découverte des fonds marins, nous réserve de magnifiques explorations sonores et visuelles l’année prochaine.

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De sensibilité artistique et de nature altruiste, mon parcours se nourrit de la rencontre. Les grands espaces ou les huis clos intimistes me font voyager dans différents univers, mais c’est à Nantes que j’ai mes racines et je m'y sens bien.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017