21 juillet 2021

Exposition « Retour » : à la rencontre de l’Afrique contemporaine à Nantes

Les associations Maison de l'Afrique et Anneaux de la mémoire produisent une exposition sur la thématique “Retour” dans le cadre de l’année de l'Afrique en France. Celle-ci s’est tenue du 27 mai au 26 juin 2021 à la galerie de l’Atelier Rue Chateaubriand à Nantes.

Exposition « Retour » : à la rencontre de l’Afrique contemporaine à Nantes

21 Juil 2021

Les associations Maison de l'Afrique et Anneaux de la mémoire produisent une exposition sur la thématique “Retour” dans le cadre de l’année de l'Afrique en France. Celle-ci s’est tenue du 27 mai au 26 juin 2021 à la galerie de l’Atelier Rue Chateaubriand à Nantes.

L’exposition « Retour » produite par les associations Maison de l’Afrique et Anneaux de la mémoire prévue en 2020 a été reportée en 2021 à cause de la pandémie. Elle interpelle ici et en Afrique sur les œuvres d’art africain volées, ou mal acquises lors des conquêtes coloniales se trouvant dans les musées ou chez les collectionneurs en Occident. De plus, elle souhaite montrer comment grâce au travail des historiens, les artistes puisent et transmettent les cultures africaines en y associant une touche de modernité. L’exposition regroupe un collectif d’artistes dont Fred Guillet que nous avons eu l’honneur d’interviewer. Celui-ci âgé de 53 ans est diplômé de l’école des Beaux-Arts de bordeaux en 1991. Il travaille en tant que directeur artistique puis directeur d’une société d’édition et porte un intérêt pour l’art traditionnel africain.

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Exposition Retour: la naissance du projet

Le projet est né suite au discours du président de la République Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, “Je veux que d’ici cinq ans , les conditions soient réunies pour la restitution temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique”.

C’est dans ce cadre que, l’association Maison de l’Afrique “qui a pour but de susciter les rencontres, réflexions, débats sur l’Afrique” et l’association Anneaux de la mémoire, “dont la vocation met l’accent sur les souvenirs, l’histoire de la traite transatlantique” ont choisi de travailler ensemble pour produire une exposition sur la thématique « RETOUR », soutenu par la ville de Nantes.

Celle-ci est chapeautée par Mélanie Vietmeier historienne d’art travaillant sur des expositions entre la France, l’Allemagne et le Brésil. L’exposition met en valeur trois concepts symboliques : la mémoire, la transmission, la restitution.

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Entretien avec l’artiste Fred Guillet

Fragil : Qui êtes-vous ?

Fred GUILLET : Je suis Fred Guillet, artiste local de l’exposition, car je suis à proximité. Mon travail porte sur les cultures africaines depuis six ans. Dans le cadre de l’exposition, j’ai réalisé 20 toiles “Restitution please wait…” dont 14 exposées aujourd’hui.

Fragil : Pourquoi cet intérêt pour les œuvres d’art africain ?

Fred Guillet : Je ne suis pas africain, mais j’ai un lien familial avec l’Éthiopie. Je ne me suis pas dit qu’il ne fallait pas me tourner vers ce sujet car pour ma part, il y a une légitimité des origines et je rajoute celle du cœur que j’assume très bien. Cela me permet également d’être avec des confrères et consoeurs de toutes les nationalités.

Fragil :  Quel a été votre déclic ?

Fred GUILLET:  Le discours du président de la république Emmanuel Macron Ouagadougou en 2017 sur la restitution du patrimoine africain en Afrique et celui d’une jeune dame à une amie au Quai-Branly où  je me rendais tous les ans “tu te rends que nous sommes obligées de venir en France au musée du Quai-branly pour voir les pièces de notre propre culture” ça été une prise de conscience.

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Des retours positifs

Au départ réticent à présenter des œuvres d’art sur cette thématique du fait de ses origines européennes, Fred Guillet a reçu au final des retours encourageants et de mérite de la part d’un visiteur présent : “C’est très beau ce que vous faites et je vous félicite pour des personnes qui rappellent la culture africaine de cette manière même en étant européen. J’admire cela car sinon personnes ne le ferait à commencer par les africains car ils ont d’autres préoccupations”.

Pour plus d’informations sur l’artiste Fred Guillet, c’est ici .

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Passionnée de voyages, j'aime lire, et il m'arrive d'écrire également ..

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017