25 novembre 2025

Evyle, une pop qui « veut toucher les gens »

À l'occasion de la sortie récente de son nouveau titre, Fragil a rencontré Evyle. la Nantaise nous raconte l’histoire de sa pop influencée par la chanson française et le hip-hop.

Evyle, une pop qui « veut toucher les gens »

25 Nov 2025

À l'occasion de la sortie récente de son nouveau titre, Fragil a rencontré Evyle. la Nantaise nous raconte l’histoire de sa pop influencée par la chanson française et le hip-hop.

La musique comme thérapie, la jeune chanteuse aime alterner entre sensualité et sensibilité. Evyle explique sa façon de se mouvoir : « j’ai envie de toucher les gens ». Influencée depuis petite par les grandes figures américaines dites de diva comme Beyonce et Christina Aguilera, la Nantaise de 26 ans aime la puissance vocale et la posture d’une femme assumée et affranchie. Ses mots, portés par l’émotion de ses yeux affiche aussi la force de sa sensibilité, qu’elle aime retranscrire et chanter. Sur scène elle oscille entre danse sensuelle et piano voix révélant une vulnérabilité rythmée et soignée. Son titre FP – qu’elle définit par Fictionnal Problem – est directement inspiré par l’artiste américaine rap Doechii.  Commençant par une ligne de basse brute et minimale et ses phrases incisives, l’interprète dévoile dans un second temps, la complexité intime de croire en soi dans l’univers musical: « Ils me disent tous : « t’es jolie », rien à faire de ma musique ou de mes soucis ».

Evyle prise lors de notre interview quartier Bouffay, Marline Hervé

 

Une artiste indépendante et ambitieuse

Bercée par la musique depuis petite, elle commence le piano au conservatoire à Paris. Sous l’influence des comédies musicales et de la culture américaine, l’interprète commence par reprendre des titres avant d’écrire elle-même ses chansons, elle affirme: « J’ai mis longtemps à rêver de la musique ». Honnêteté, sensibilité et grain de folie sont les mots que la compositrice désire mettre en avant. « Les émotions c’est ce qui me motive à écrire ». Aujourd’hui autodidacte elle est fière de réaliser ses propres maquettes et d’y ajouter sa voix. Artiste indépendante, elle s’enregistre en studio au côté du beatmaker nantais Juxe. Souvent peinée par le fait « de ne pas se sentir légitime » aux yeux du grand public,  elle est consciente d’avoir tout à construire et est prête à relever le défi.

 

 

Et des défis, l’artiste pop n’en manque pas. Après une soirée organisée au bar Wattignies uniquement dédiée aux artistes féminines, Evyle désire mettre la barre plus haute et proposer un évènement sur une scène nantaise emblématique : Trempo. L’objectif serait de mêler conférence et concerts féminins liées à la visibilité des artistes femme dans la musique. Épaulée de près par le directeur de Murmures Edouard Gassin, nous en saurons davantage d’ici les prochains mois.

En attendant… Evyle est disponible sur les plateformes musicales et se produira le 14 décembre 2025 au Vin te faire boire à Nantes.

En 2025, Marline s’engage aux côtés de Fragil. C'est le média nantais incontournable avec lequel elle partage ses valeurs d’ouverture, d’inclusion et de solidarité. Née à Nantes, elle porte la ville dans son cœur depuis toujours. Grâce à son rôle de rédactrice bénévole, elle espère faire entendre les voix trop souvent oubliées.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017