• Camille parle devant un mur jaune
19 octobre 2025

Camille, une jeune femme bien dans sa ville

Entre vie culturelle, amis et famille, Camille a décidé de poser ses valises à Nantes. À Fragil elle veut faire connaître cette ville à ses propres habitant·es, mais aussi écrire des articles qui la sortent de sa zone de confort. 

Camille, une jeune femme bien dans sa ville

19 Oct 2025

Entre vie culturelle, amis et famille, Camille a décidé de poser ses valises à Nantes. À Fragil elle veut faire connaître cette ville à ses propres habitant·es, mais aussi écrire des articles qui la sortent de sa zone de confort. 

Camille est assise à la terrasse d’un café du quartier Dalby, elle qui a arpenté l’Ouest s’est posée avec enfin le sentiment d’ « avoir trouvé sa ville ». « Je me sens chez moi, me dit-elle. J’aime Nantes, c’est une ville super culturelle, j’ai mes amis, je suis proche de ma famille à Cholet. »
Ce sentiment s’est imposé à elle pendant une saison dans les Alpes où, loin de Nantes, elle s’est rendue compte que c’était là qu’elle se sentait le mieux.

Camille parle devant un mur jaune

Portait de Camille 9/10/25 par Adélaïde C

Des tours et des détours

Avant d’en arriver là, elle a commencé des études à Rennes dans le social, avant de les mettre en pause : il faut de la maturité, dit-elle, pour rentrer dans ces métiers de moniteur·ice ou d’éducateur·ice spécialisé·e, pas forcément donnée à 19 ans. Mais elle sait qu’elle y reviendra, un jour.

Pour l’instant elle est barmaid, elle adore cette ambiance et elle a trouvé sa place au sein de l’équipe du bar du LU. Elle aime aussi (dans le désordre) aller au CO2, passer un bon moment au Magma avec ses amis, la photo et la vidéo, jusqu’à envisager de devenir monteuse vidéo, et aussi « redécouvrir Nantes par des biais détournés ».

« Comprendre ce qui se passe », c’est ce qu’elle veut pour cette deuxième année à Fragil

Après une première année de découverte journalistique centrée sur des sujets plutôt musicaux, elle souhaite maintenant sortir de cette zone de confort et aller vers des sujets politiques et sociaux. Elle trouve cela intéressant, et elle veut permettre à d’autres personnes de s’y intéresser aussi, d’entrevoir des possibilités.
Ça lui rappelle qu’elle a eu la chance d’avoir des parents qui lui ont montré ce que c’était la politique, par exemple en l’emmenant dès son plus jeune âge à des dépouillements de votes, et que c’est peut-être le moment de continuer dans ce chemin.

Son souhait pour elle-même pour cette nouvelle année : faire confiance, se laisser porter par l’énergie actuelle, et écrire plus d’articles pour Fragil, dans un nouveau carnet fétiche!

 

nouvelle année, nouveau carnet pour Camille

Le carnet de notes de Camille 9/10/25 par Adélaïde C

Adélaïde est revenue à Nantes il y a deux ans maintenant. Après 15 années passés à Bruxelles, elle est de retour dans la métropole nantaise avec l'envie de redécouvrir sa ville. Nouvelle arrivée à Fragil, c'est avec un œil neuf qu'elle rejoint la rédaction.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017