« J’ai commencé la musique parce que ça me faisait du bien ». L’aventure démarre par le saxophone qu’Emilie pratique assidûment entre ses cinq et ses quinze ans. D’ailleurs, ce saxophone est accordé en mi et sur une tablature, l’accord de mi peut parfois se lire : Emajeur. Intervient par la suite la découverte de la MAO (musique assistée par ordinateur) qui l’emmène vers quelque chose de nouveau : « juste avec mon ordinateur et mon pad, je peux créer toute une instrumentale, même toute une chanson toute seule dans ma chambre ». Autodidacte, elle commence par « faire des prods » jusqu’à ses dix-sept ans. Puis arrive le déclic : « mes ami.es – qui savaient que je chantais – m’ont offert une séance en studio, je n’ai pas eu le choix que d’écrire des paroles ».
Depuis, la protagoniste du festival SPOT a sorti un EP intitulé « Problèmes minimes » en mars 2025. Malgré cette récente sortie, Emajeur semble impatiente à l’idée de se replonger dans la création : « je suis contente de ce que j’ai réussi à faire avec ce premier EP ça m’a juste donné envie d’en faire plus. Pour 2026 j’aimerais bien sortir des nouveaux sons, j’ai 1000 maquettes dans mon ordi ! »
Écriture : introspection et exutoire
L’anglais a été la porte d’entrée pour franchir le pas. Écrire dans une autre langue lui a permis d’établir une distance entre sa personne et son propos, de laisser une zone d’ombre. Celle qui trouve que « rien ne vaut ce que tu ressens quand tu arrives à écrire quelque chose dont tu es fier.e en français » a mis quelques années a passer à l’écriture dans sa langue natale.
En ce qui concerne les paroles, son répertoire est très personnel : « ça peut paraître deep, mais c’est dans ce genre de chansons que je me reconnais. Je ne me sens pas différente des autres, alors je me dis que ça peut parler à tout le monde ».
Justement, interrogée sur le regard qu’elle porte sur sa propre musique, la nantaise de 23 ans déclare : « Mes influences musicales ont toujours été des artistes pour qui le visuel est très important. J’ai grandi en écoutant Michael Jackson, Lady Gaga, Rihanna et Stromae. Ce sont de grosses références qui mettent pas mal de gens d’accord. Je m’inspire également de la nouvelle scène française féminine que je trouve trop forte : Asinine, Zinée, Adèle Castillon, Mandyspie. ».
C’est avec tout cela en tête qu’elle prépare sa venue à la Barakason ce 14 novembre en première partie du chanteur Guillaume Journey, lui aussi d’origine nantaise. « Je vais présenter des nouvelles chansons en plus de mon EP avec quelques arrangements pour proposer quelque chose de différent ».
Infos utiles :
Emajeur en première partie de Guillaume Journey
Barakason – Rezé – 14 novembre 20h