14 novembre 2025

Emajeur : « J’aime les gens qui chantent au « Je »»

Emajeur est une chanteuse nantaise aux influences pop-électro. Présente à l’affiche du festival SPOT l’été dernier à Nantes, elle revient ce vendredi 14 novembre à la Barakason en première partie de Guillaume Journey.

Emajeur : « J’aime les gens qui chantent au « Je »»

14 Nov 2025

Emajeur est une chanteuse nantaise aux influences pop-électro. Présente à l’affiche du festival SPOT l’été dernier à Nantes, elle revient ce vendredi 14 novembre à la Barakason en première partie de Guillaume Journey.

« J’ai commencé la musique parce que ça me faisait du bien ». L’aventure démarre par le saxophone qu’Emilie pratique assidûment entre ses cinq et ses quinze ans. D’ailleurs, ce saxophone est accordé en mi et sur une tablature, l’accord de mi peut parfois se lire : Emajeur. Intervient par la suite la découverte de la MAO (musique assistée par ordinateur) qui l’emmène vers quelque chose de nouveau : « juste avec mon ordinateur et mon pad, je peux créer toute une instrumentale, même toute une chanson toute seule dans ma chambre ». Autodidacte, elle commence par « faire des prods » jusqu’à ses dix-sept ans. Puis arrive le déclic : « mes ami.es – qui savaient que je chantais – m’ont offert une séance en studio, je n’ai pas eu le choix que d’écrire des paroles ».

Depuis, la protagoniste du festival SPOT a sorti un EP intitulé « Problèmes minimes » en mars 2025. Malgré cette récente sortie, Emajeur semble impatiente à l’idée de se replonger dans la création : « je suis contente de ce que j’ai réussi à faire avec ce premier EP ça m’a juste donné envie d’en faire plus. Pour 2026 j’aimerais bien sortir des nouveaux sons, j’ai 1000 maquettes dans mon ordi ! »

Écriture : introspection et exutoire

L’anglais a été la porte d’entrée pour franchir le pas. Écrire dans une autre langue lui a permis d’établir une distance entre sa personne et son propos, de laisser une zone d’ombre. Celle qui trouve que « rien ne vaut ce que tu ressens quand tu arrives à écrire quelque chose dont tu es fier.e en français » a mis quelques années a passer à l’écriture dans sa langue natale.
En ce qui concerne les paroles, son répertoire est très personnel : « ça peut paraître deep,  mais c’est dans ce genre de chansons que je me reconnais. Je ne me sens pas différente des autres, alors je me dis que ça peut parler à tout le monde ».

Justement, interrogée sur le regard qu’elle porte sur sa propre musique, la nantaise de 23 ans déclare : « Mes influences musicales ont toujours été des artistes pour qui le visuel est très important. J’ai grandi en écoutant Michael Jackson, Lady Gaga, Rihanna et Stromae. Ce sont de grosses références qui mettent pas mal de gens d’accord.  Je m’inspire également de la nouvelle scène française féminine que je trouve trop forte : Asinine, Zinée, Adèle Castillon, Mandyspie. ».

C’est avec tout cela en tête qu’elle prépare sa venue à la Barakason ce 14 novembre en première partie du chanteur Guillaume Journey, lui aussi d’origine nantaise. « Je vais présenter des nouvelles chansons en plus de mon EP avec quelques arrangements pour proposer quelque chose de différent ».

Infos utiles :

Emajeur en première partie de Guillaume Journey

Barakason – Rezé – 14 novembre 20h

Du haut de ses 22 ans, Nesta, nouvel arrivant à Nantes et à Fragil souhaite consacrer son temps à l’apprentissage du métier de journalisme, domaine dans lequel il se voit continuer.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017