13 mars 2023

Échanges critiques autour des influenceur·euses au CSC Allée Verte de St Sébastien

Du 20 au 22 février 2023, le centre socioculturel de Saint-Sébastien-sur-Loire a accueilli l'association Fragil pour mener deux temps autour des influenceurs et influenceuses. Les jeunes du centre puis leurs parents ont été amené·es à réfléchir autour de ce système d'influence très présent sur les réseaux sociaux.

Échanges critiques autour des influenceur·euses au CSC Allée Verte de St Sébastien

13 Mar 2023

Du 20 au 22 février 2023, le centre socioculturel de Saint-Sébastien-sur-Loire a accueilli l'association Fragil pour mener deux temps autour des influenceurs et influenceuses. Les jeunes du centre puis leurs parents ont été amené·es à réfléchir autour de ce système d'influence très présent sur les réseaux sociaux.

Comme il en a l’habitude, le centre socioculturel de l’Allée Verte proposait trois jours dédiés à une thématique orientée pour les jeunes. Pendant la deuxième semaine des vacances de février, le centre a fait appel à Fragil pour animer deux temps sur l’influence et les réseaux sociaux. Une première après-midi en compagnie des jeunes a permis de faire un état des lieux sur le monde de l’influence et le système économique sous-jacent. Un second temps, en soirée, a permis à ces ados de débattre en compagnie de leurs parents sur ces mêmes questions.

Affiche réalisée par le CSC Allée Verte

Des ados critiques

Il et elle n’étaient que deux à se présenter lors du premier après-midi qui leur était réservé. Malgré ce petit effectif, l’atelier dédié aux échanges critiques autour des influenceur·euses a permis d’engager de nombreuses discussions entre les jeunes et les animateur·ices du centre socioculturel. Afin d’établir une définition commune de ce terme « d’influenceur·euses », souvent considéré comme « flou », l’animatrice de Fragil a proposé au petit groupe de réaliser un atelier Autour du mot. Chacun·e à leur tour, les participantes et participants devaient écrire au tableau un mot pour définir cette grande thématique, puis souligner en noir leur mot favori et en rouge le mot le moins adapté.

Résultat de l’atelier autour du mot

Ce premier atelier permet notamment aux jeunes d’enrichir la culture numérique des animateur·ices du CSC, en expliquant notamment ce qu’était un streameur ou encore la place des influenceur·euses dans leurs propres vies. L’après-midi se poursuivra avec un quiz et un débat mouvant articulés autour du modèle économique des influenceur·euses et de leur professionnalisme.

Des parents alertes

Le second temps organisé par le CSC Allée Verte se tenait en soirée, le mercredi 22 février 2023, où étaient convié·es ados et parents. Ce temps de débat mouvant conclu avec brio les trois jours dédiés à la thématique des influenceur·euses. Le groupe était formé d’une dizaine d’adultes et presqu’ autant d’adolescent·es, venu·es débattre de manière active.

Le débat mouvant était animé par l’animatrice de Fragil à l’aide de phrases créées par les adolescent·es la veille, en compagnie des animateur·ices du centre socioculturel. Parmi la demi douzaine de phrases énoncées, certaines ont engagé de nombreuses discussions entre les jeunes et leurs parents : « le monde de l’influence est un monde dangereux« , « l’influence est un métier » ou encore « regarder les influenceur·euses est une perte de temps« .

Une partie des participant·es en plein débat mouvant

Avec un public très réactif et enclin à discuter de manière argumentée, la soirée a permis à chacun et chacune d’en apprendre plus sur le fonctionnement des influenceur·euses. « Les participantes et participants semblaient ravi·es » souligne Julien, animateur au CSC, sentiment partagé par l’animatrice de Fragil suite à cette soirée riche en échanges.

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017