Seriez-vous prêt à goûter de la soupe de chauve-souris ou du requin fermenté ? Pourquoi est-ce que les Américains raffolent de la gelée (Jell-o salad) et les Mexicains se régalent à l’apéro d’œuf de fourmis (escamoles) ? Et nous, Français, comment pouvons-nous manger des fromages à l’odeur aussi forte comme le munster ou le maroilles ?
Autant de questions que soulève l’exposition Disgusting Food Museum, inaugurée le 25 septembre dernier à la HAB galerie en présence de ses deux créateurs suédois, Andreas Ahrens et Samuel West. Cette exposition est une occasion unique de sentir, toucher, voire goûter 80 plats extrêmes, tout en découvrant de passionnantes histoires et anecdotes de l’évolution de l’alimentation humaine. Outre le plaisir de la curiosité et de la découverte, c’est une balade réflexive qui peut nous permettre de revoir notre conception du dégoût. « Notre objectif était de montrer que ce que nous considérons comme bon ou dégoûtant dépend de notre culture, du pays d’où l’on vient », explique Samuel West.
Le dégoût, une émotion culturelle
En effet, le dégoût est l’une des six émotions fondamentales et on le retrouve dans toutes les cultures du monde. Il est culturel parce que nous aimons les nourritures avec lesquelles nous avons grandi. C’est l’apprentissage alimentaire dès le plus jeune âge qui nous permet de nous habituer à tel odeur ou tel goût. Ainsi est-il commun pour un asiatique ou un scandinave de manger du poisson fermenté, alors que la consommation d’insectes ne pose aucun problème à un Africain.
Peut-on manger du chien ?
Mais la dimension culturelle de l’alimentation soulève aussi des questions d’ordre moral : pourquoi est-ce que je suis capable de manger du lapin mais pas du cochon d’inde ? Ce qui peut revenir à dire : est-ce que je peux manger mon animal de compagnie ? En France, nous mangeons les animaux que nous élevons, pas les animaux domestiques qui font partie de notre cercle familial. Mais dans certaines régions de Chine, il est tout à fait possible de manger du chien d’élevage. « C’est bien ou mal de manger tel ou tel animal au regard de notre culture, mais en tout cas ce n’est pas universel. J’invite les personnes à visiter l’exposition avec ouverture d’esprit et sans idées préconçues », commente Samuel West.
Quels aliments pour demain ?
Nos idées reçues sur l’alimentation pourraient-elles mener à notre perte ? N’oublions pas que manger de la viande a un impact environnemental énorme. Demain il nous faudra envisager des sources de protéines alternatives comme les insectes. Changer nos idées sur le dégoût pourra peut-être nous aider à adopter des comportements alimentaires écologiquement durables.
Informations pratiques
Exposition du mercredi 25 septembre au dimanche 3 novembre.
HAB Galerie / Quai des Antilles (Parc des chantiers)
Du mercredi au dimanche de 13h30 à 19h Gratuit
Pour les dégustations :
Tarif unique 3 €
Du mercredi au vendredi à 17h30
Les samedis et dimanches à 15h30/16h30/17h30
Réservation en ligne sur www.lestablesdenantes.fr ou sur place (jauge limitée).