19 mars 2019

Détectives du numérique : les jeunes des Dervallières à la découverte des métadonnées

Vendredi 15 mars 2019, le pôle informatique Dclic a accueilli dans ses locaux une demi-douzaine de jeunes des Dervallières pour un jeu d'enquête numérique animé par l'association Fragil. Cette animation financée par la DRDJSCS et le département, a permis aux participantes et participants de concrétiser des problématiques liées à l'usage de leur données personnelles sur les réseaux sociaux.

Détectives du numérique : les jeunes des Dervallières à la découverte des métadonnées

19 Mar 2019

Vendredi 15 mars 2019, le pôle informatique Dclic a accueilli dans ses locaux une demi-douzaine de jeunes des Dervallières pour un jeu d'enquête numérique animé par l'association Fragil. Cette animation financée par la DRDJSCS et le département, a permis aux participantes et participants de concrétiser des problématiques liées à l'usage de leur données personnelles sur les réseaux sociaux.

Pendant plus de 2h, les jeunes stagiaires et bénévoles des associations Dclic et Résilience, ont découvert l’utilité des métadonnées liées à des fichiers numériques. En suivant un scénario créé par l’association Fragil, les jeunes détectives ont décortiqué un dossier de 40 photos pour retrouver successivement le nombre d’appareils photos utilisés, le chemin emprunté par les personnes qui les utilisaient et enfin définir si certaines de ces personnes s’étaient rencontrées. Encadrés par l’animateur François-Xavier Josset, les participantes et participants ont ainsi pu découvrir qu’un fichier numérique n’était pas uniquement défini par son contenu, mais que les données techniques qui y sont attachées permettent de comprendre beaucoup de choses supplémentaires : données GPS, heure de création du fichier, nom du fichier, etc.

Les différents éléments de l’enquête révélés par les jeunes : metadonnés et déplacements des suspects…

L’atelier s’est conclu par une discussion permettant de décrypter ensemble l’utilité du stockage de ce type de données par des réseaux sociaux, ou des gouvernements. Que ce soit pour du ciblage publicitaire, de l’optimisation d’expérience utilisateur ou bien de la surveillance de population, les jeunes ont pu découvrir la valeur de ces données personnelles peu identifiées jusqu’alors. Loin d’être moralisateurs, ce jeu et ce débat ont permis d’apporter aux jeunes quelques éléments concrets pour une utilisation des réseaux sociaux en connaissance de cause.

La réflexion autour de ce jeu et sa mise en place ont été rendus possible grâce au soutien de la DRDJSCS via le programme « jeunesse, éducation populaire et vie associative » et le département de Loire-Atlantique via le dispositif « Jeunesse et Citoyenneté ».

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L'éducation aux médias et le micro-trottoir

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017