• Atelier de construction de marionnettes dans la salle d'Ulis du collège Salvador Allende
28 mai 2025

Des marionnettes pour apprendre autrement : MarioNantes s’invite au collège Salvador Allende

Dans le cadre du festival MarioNantes porté par l'association de marionnettistes "Armadillo" , la compagnie guatémaltèque "La Molotera"a animé un atelier de construction de marionnettes dans le collège Salvador Allende.

Des marionnettes pour apprendre autrement : MarioNantes s’invite au collège Salvador Allende

28 Mai 2025

Dans le cadre du festival MarioNantes porté par l'association de marionnettistes "Armadillo" , la compagnie guatémaltèque "La Molotera"a animé un atelier de construction de marionnettes dans le collège Salvador Allende.

Organisé par l’association Armadillo qui regroupe des artistes français et guatémaltèques autour de l’art des marionnettes, le festival MarioNantes a lieu à Nantes du 10 mai au 22 juin 2025. Au-delà des 14 spectacles au programme, ces artistes tiennent également des ateliers dans des collèges pour perpétuer et transmettre la culture de la marionnette.

Transmettre la passion des marionnettes dès le collège

Mère d’élève mais aussi coordinatrice générale du festival et fondatrice de l’association Armadillo, Cathy Pupin-RAMIREZ, a proposé un atelier au sein du collège Salvador Allende :  » c’est important de transmettre cette culture-là pour que les jeunes puissent aller voir ces spectacles et s’ouvrir au monde ».

Ce jeudi 22 mai, c’était dans une classe Ulis qu’Antonio González, écrivain et marionnettiste et Liza Sandigo actrice et illustratrice, se rendaient pour entamer le dernier des 5 ateliers autour de la construction de marionnettes. Si cette activité a été ludique pour ces jeunes collégien·nes, elle fait aussi écho avec le cours de français de la professeure de cette classe, Anne-Lise Dupuy qui explique que cet atelier n’est pas anodin :  » nous avons un programme de lecture à respecter pour un défi littérature et le but c’est qu’ils construisent le personnage de leur choix issu d’un de ces livres en marionnette« . Ce défi est un challenge commun à toustes les élèves de cet établissement pour initier les collégien·nes à la lecture.

La professeure ajoute qu’au-delà de l’aspect divertissant, cette activité permet de travailler différentes compétences chez les élèves comme la motricité, l’expression orale ou le dialogue.

Une expérience inédite qui séduit les élèves

Pour ces enfants, cet atelier est tout nouveau et sort du commun, il se démarque des cours normaux et ce n’est pas déplaisant, « c’est vraiment marrant et c’est sympa à faire« , nous dit un élève. Malgré les a priori, cette activité a su captiver les élèves, c’est ce que nous dit la professeure d’Ulis :  » au début certains étaient un peu sceptiques mais au fur et à mesure on les a vraiment vus s’investir dans leur marionnette« . Tous les enfants ont participé à cet atelier et la plupart voulaient vraiment terminer leur marionnette dont iels étaient fier·es.  À la fin de ces ateliers, une restitution est programmée pour permettre aux élèves de jouer entre eux avec leur marionnette et de montrer leur création.

 

Antonio González et sa marionnette "Le géant"

Antonio González et sa marionnette « Le géant »

Armadillo : un pont vivant entre la France et le Guatemala

Quant à la compagnie Armadillo, c’est l’occasion de faire découvrir leurs savoir-faire et de faire découvrir également de nouveaux artistes comme Antonio González qui fait des représentations de marionnettes au Guatemala. Antonio González fait partie de la compagnie  » La Molotera Títeres » avec Liza Sandigo, une compagnie guatémaltèque qui propose des cours ouverts à toustes pour faire des marionnettes. Dans cette compagnie ils sont actuellement deux et produisent des spectacles de marionnettes de A à Z.

Devant la classe, Antonio, fondateur de la Molotera en 2009, interprète sa pièce  » Le géant » avec une de ses marionnettes qu’il a faite lui-même comme représentation fidèle du personnage tiré du livre. Durant le court spectacle, il se sert d’un carton pour accompagner  la marionnette dans ses aventures.

Pour elle et lui, il était important de venir en France pour faire découvrir leur travail et se faire connaître au public français mais c’est aussi en partie grâce à l’association Armadillo qu’ils ont pu se déplacer « On a été invité par l’association Armadillo et on fait souvent des échanges où on vient chez eux et ils viennent chez nous, au Guatemala » dit l’écrivain guatémaltèque. Des échanges culturels qui permettent aux Français et aux Guatémaltèques d’en apprendre plus sur la culture des marionnettes.

Si cet atelier a été une réussite auprès des élèves de ce collège, le festival MarioNantes propose d’autres ateliers hors temps scolaire comme le Festival Partout La Poésie le 11 juin de 15h à 18h avec un atelier Cerfs-volants à Nantes Sud.

Prochains événements (spectacles et ateliers) du festival MarioNantes :

  • Soirée spectacle le vendredi 30 mai  à St Nazaire –> Soirée à la fraternité avec la pièce « A la fin du Monde »
  • Mercredi 4 juin de 14h à 16h -> Lubiothèque de la Maison des Confluences à Nantes sud.  « Misteriosas » avec Armadillo Guatemala
  • Vendredi 6 juin : MarioNantes à Angers
  • Programme complet

 

 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017