• formation fake news
2 mars 2018

Décrypter fake news et intox au Lycée St-Stan de Nantes

Décrypter fake news et intox au Lycée St-Stan de Nantes

02 Mar 2018

Des élèves sensibles à la problématique des fake news

Dans une actualité toujours plus propice à la diffusion de rumeurs et de fausses nouvelles sur les nouveaux médias, les élèves de la classe de 2nde Média ont sollicité l’association Fragil, spécialisée dans l’éducation aux médias à Nantes, pour être sensibilisés au décryptage de l’information. Un atelier de deux heures a permis aux adolescents de découvrir les outils pour identifier les sources des articles qu’ils voient circuler sur les réseaux sociaux.

Les objectifs de cette formation étaient les suivants :

  • La désinformation sur internet : comprendre ses ressorts et ses codes

  • Recherche de sources : savoir identifier une information fiable

  • L’initiation au journalisme : appréhender et décrypter l’information

Consciente de l’enjeu que représente la diffusion d’intox dans les années à venir, l’association Fragil s’implique avec une énorme motivation dans ce combat citoyen auprès des plus jeunes.

L’éducation à l’information : théorie du complot et désinformation

La première partie de l’atelier a permis aux élèves d’obtenir un bagage théorique sur les fausses informations. En groupe classe, les 35 jeunes ont pu s’interroger sur les différents mécanisme de la pratique. Pourquoi crée-t-on des fake news ? A qui profitent ces articles ? Est-ce une pratique nouvelle ?  Quelles sont les différents types de fausses informations ? Comment se propage la désinformation sur internet ? Quelles sont les manières de vérifier la fiabilité d’un article avant de le partager ? Autant de questions auxquelles les élèves ont pu répondre dans un échange avec FX Josset, l’animateur de l’atelier.

L’éducation aux médias et aux pratiques numériques : une enquête pour utiliser les outils

La deuxième partie de l’atelier s’est orienté sur la mise en pratique des outils de vérifications présentés lors de la première heure. Decodex, recherche par image de Google Image, croisement des sources… les élèves ont dû, par groupes de 3 et en 30 minutes, apporter des preuves tangibles de fiabilité ou de méfiance vis à vis d’articles apportés par Fragil.

Grâce à une fiche d’enquête fournie par l’association, les élèves ont pu mettre une sur pied une démarche journalistique de vérification des sources sur des articles tels que :

Beauval va implanter un embryon de panda dans une femelle ours

En Finlande, c’est le Premier ministre qui pilote son avion

Près de 40 000 immigrés dorment toutes les nuits à l’hôtel

Atelier Fake News Fragil

François Baroin qui aime IAM : Fake News ou pas ? Les élèves ont enquêté !

A l’issue de l’atelier, les groupes ont présenté au reste de la classe et avec succès pour la majorité d’entre eux, le résultat de leur enquête.

L’éducation aux médias : réseaux sociaux et narrations web

Reportage à Reyhanli, à la frontière turco-syrienne

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017