5 mars 2016

Au cœur de l’Étau

Les éditions de l’Étau exposent jusqu’au 18 mars à Stereolux à Nantes. L’occasion pour Fragil de partir à la rencontre du linograveur Benjamin Guyet pour une visite guidée en son et en images entre humour sensible et héritage vernien.

Au cœur de l’Étau

05 Mar 2016

Les éditions de l’Étau exposent jusqu’au 18 mars à Stereolux à Nantes. L’occasion pour Fragil de partir à la rencontre du linograveur Benjamin Guyet pour une visite guidée en son et en images entre humour sensible et héritage vernien.

Un barbier pour dames, un dompteur de kiwis, un colleur de rustines ou encore une invitation à découvrir le centre de la terre pour pas cher… Depuis quelques semaines, de drôles de phrases et de visages parsèment les murs de Stereolux à Nantes. La salle de concert accueille les Éditions de l’Étau pour une exposition de linogravure unique en son genre jusqu’au 18 mars 2016.

Visite guidée avec Benjamin Guyet, en son et en images !

Diaporama sonore réalisé par Pierre-Adrien Roux et Patrice Molle pour Fragil

Un temps journaliste, roule aujourd'hui pour l'Information Jeunesse... Enseigne à droite, à gauche. Membre du CA de Fragil. #Medias #EMI #hiphop #jazz et plein d'autres #

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017