30 octobre 2019

#Blog_session : création d’un blog avec les jeunes d’Orvault

Du 21 au 25 octobre 2019, Fragil a animé une semaine de stage à Orvault pour accompagner les jeunes dans la création d'un blog. Retour sur ces cinq après-midi, depuis le brainstorming jusqu'à la mise en ligne des articles.

#Blog_session : création d’un blog avec les jeunes d’Orvault

30 Oct 2019

Du 21 au 25 octobre 2019, Fragil a animé une semaine de stage à Orvault pour accompagner les jeunes dans la création d'un blog. Retour sur ces cinq après-midi, depuis le brainstorming jusqu'à la mise en ligne des articles.

Lors de la première semaine des vacances de la Toussaint, Fragil a animé une semaine de stage auprès des jeunes d’Orvault. Accompagné par le PIJ (Point Information Jeunesse) de la ville, la « Blog session » a été chaleureusement accueilli par une dizaine de jeunes venus découvrir le journalisme sur leur temps de vacances.

Communication du PIJ d’Orvault

De la théorie …

Les deux premiers jours ont été dédié à la découverte plus « théorique » du journalisme. Dans un premier temps nous avons pris le temps de nous connaitre, la majorité des  stagiaires étant venue de manière individuelle. Ce fut l’occasion de réaliser plusieurs « brise glace », outils d’éducation populaire qui favorisent la parole, la convivialité et l’inter connaissance. Pour se faire chaque jeune s’est présenté puis nous a brièvement parlé des raisons qui l’on amené à venir à ce stage ainsi que ses expériences journalistiques passées si il y en avait.

Malgré des différences d’âges entre les stagiaires, une ambiance chaleureuse et détendue s’est rapidement installée. Après un rapide tout d’horizon sur l’emploi du temps de la semaine, nous entamons un atelier participatif appelé « débat mouvant« . Afin de faire réfléchir les participantes et participants sur les dessous du journalisme, nous leur proposons de se positionner dans la salle selon leur avis. D’un côté « d’accord » et de l’autre « pas d’accord », tous doivent individuellement se placer d’un côté ou de l’autre de la salle, après avoir écouté les phrases que nous leur énonçons. Cet atelier permet de réfléchir à des problématiques qui paraissent évidentes ou au contraire inconnues, mais aussi de développer l’argumentation de ceux et celles qui  souhaitent prendre la parole au moment du débat d’idées.

Exemple : Il faut une carte de presse pour être journaliste 

Pour les journalistes, il est plus important de parler de 10 morts à 10km que de 100 morts à 1000km

En France, on censure des journalistes 

 

Ce débat mouvant est suivi d’une présentation des différentes missions qui sont conférées aux journalistes ainsi que de l’ordre chronologique de la fabrication d’une information. Nos stagiaires de la semaine sont plutôt au fait de ce qu’est une source, un traitement journalistique d’une actualité ou encore de l’importance de publier les productions réalisées par un ou une journaliste.

Pour terminer cette première journée nous proposons un deuxième atelier participatif, celui ci permet de travailler la réalisation d’une interview. La grande majorité des stagiaires n’ont jamais réalisé d’interview auparavant, c’est l’occasion pour eux de tester cette pratique journalistique incontournable. Pendant plus d’une heure et par groupe de deux ou trois, les jeunes doivent trouver une question d’actualité puis s’interviewer à tour de rôle, le tout à l’aide du dictaphone de leurs smartphones. À la fin de l’atelier les retours sont nombreux : un son trop fort ou au contraire trop faible, du mal à parler clairement ou encore de l’amusement d’être devenu intervieweur le temps d’un exercice.

Les jeunes d’Orvault pendant le stage blog

Un deuxième exercice de pratique d’interview permet de faire débuter la deuxième journée de stage. Cette fois ci l’ensemble du groupe est séparée en deux. L’un commence à réfléchir sur le sujet du blog, sa ligne éditoriale, tandis que l’autre poursuit l’atelier interview. Les groupes échangent d’atelier une vingtaine de minute plus tard. Concernant le deuxième atelier interview celui ci consiste à imaginer 10 questions à poser lors d’une hypothétique rencontre avec Patrick Bruel. Telle une vraie rédaction de média, nous leur demandons de choisir leur angle pour cette interview, de faire des recherches sur leur sujet ainsi que d’élaborer maximum 10 questions. Cet exercice permet de rendre compte de ce qu’est un angle, parmi les groupes certains ont choisi d’orienter leur interview vers sa carrière de joueur de poker tandis que d’autres favorise sa carrière musicale actuelle …

Ce deuxième jour de stage est, par la suite, majoritairement consacré à la création du blog sur WordPress. Tel une rédaction, les jeunes se sont mis d’accord pour le nom ainsi que la ligne éditoriale de leur média : Orval’terre, un blog sur l’écologie à Orvault.

Le site WordPress est créé, sa mise en ligne attendra la présence des articles en fin de semaine. Nous avons choisi ensemble le thème du site, la typographie des écritures mais aussi l’adresse mail qui lui est lié ou encore la disposition du blog et des futurs articles. Au bout des cinq jours de travail, Orval’terre contient quatre articles écrits par neuf jeunes stagiaires.

L’article « Le développement durable à Orvault » par Adèle, Axel et Léonie

L’article « Les orvaltais et l’écologie » par Nathan, Marion et Charlie

L’article « Sondage : la ville est-elle propre ? » par Basile, Eva et Baptiste

L’article  » Tips : comment réduire nos déchets » par Adèle, Axel et Léonie

… à la pratique !

Si on remonte un peu en amont de la publication des articles sur le blog, il fallait tout d’abord que les apprentis journalistes recueillent leurs informations. Après avoir réalisé des groupes selon les sujets dont ils souhaitent traiter, les jeunes ont réfléchi à qui ils souhaitaient poser des questions puis les ont travaillé avant de passer à la pratique. La plupart ont fait des micro trottoir de personnes prises au hasard dans la rue ou dans l’éco quartier d’Orvault, tandis que d’autres ont ciblé les commerçants du bourg ou les employés de mairie.

Pratique du micro trottoir par les jeunes stagiaires.

Les deux jours consacrés à la réalisation d’interview et de micro trottoir ont fourni de nombreuses informations aux stagiaires de la semaine. Les deux derniers jours du stage ont donc été entièrement consacré à l’écriture puis la mise en ligne des quatre articles. Le travail en groupe de trois s’est passé sans encombre, notamment lorsque les taches étaient bien réparties entre les membres du groupe : écriture de l’article, retouche photo, mise en page …

Trois stagiaires en plein bouclage de leurs articles.

Jusqu’à la dernière heure, le blog a été complété par les quatre articles mais aussi un texte de descriptions et une image d’accueil. Chaque groupe a su avancer sur une tâche sans empiéter sur le travail des autres. Pour terminer cette semaine intense un gouter a été proposé par le PIJ, une dernière étape largement appréciée par nos journalistes orvaltai.s.es !

Le blog Orval’terre : www.orvalterre.wordpress.com

Vidéo réalisée par la mairie d’Orvault :

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017