13 janvier 2020

Atelier sur l’écologie et le numérique à la Pépinière Jeunesse Horizon

Dans la soirée du jeudi 9 janvier, Fragil était présente à la Pépinière Jeunesse "Horizon" du quartier Breil-Barberie pour animer un atelier autour de l'impact écologique du numérique

Atelier sur l’écologie et le numérique à la Pépinière Jeunesse Horizon

13 Jan 2020

Dans la soirée du jeudi 9 janvier, Fragil était présente à la Pépinière Jeunesse "Horizon" du quartier Breil-Barberie pour animer un atelier autour de l'impact écologique du numérique

L’informatique représente 7 % de la consommation électrique mondiale, une part non négligeable et souvent méconnue de notre empreinte écologique et numérique.

Fragil, association d’éducation aux médias et au numérique, s’est proposé d’animer un temps sur l’écologie et le numérique à la Pépinière Horizon, qui chaque mois fait intervenir une association du quartier et ses environs pour animer un atelier. Le but de cet atelier est de voir que notre navigation sur le net n’est pas neutre en carbone et qu’il existe des gestes pour limiter cette empreinte.

L’atelier était réalisé dans le cadre du « parcours climat », mis en place par les pépinières jeunesse nantaises Le TriptiC et l’Eclectic, en partenariat avec la ville de Nantes.

Ce parcours climat est proposé à des jeunes nantais.e.s qui se montrent curieux.ses à propos des questions climatiques. Dans ce parcours, plusieurs temps sont proposés par plusieurs associations, le point d’orgue étant la participation aux assises européennes de la transition énergétique qui se déroulent cette année à Bordeaux du 28 au 30 janvier.

Quatre participantes issues de ce parcours étaient présentes à cette soirée animée par Fragil.

Quiz

L’atelier a débuté par deux quiz distincts.

Le premier quiz portait sur la culture web générale. Les deux premières questions consistaient à identifier ce qu’était un navigateur web et ce qu’était un moteur de recherche, une différence qui n’était pas très claire pour les participantes.. Le navigateur web permet d’ouvrir plusieurs pages web (Mozilla Firefox, Google Chrome, Safari etc..) tandis que le moteur de recherche est une application web qui permet de trouver des ressources à partir d’une requête (Google, Bing, Ecosia, Qwant etc..).

La question suivante portait sur les communications intercontinentales, il s’agissait de deviner par ou elles circulent en majorité. Il s’agit en fait de câbles, notamment sous-marins qui permettent cette circulation. L’occasion de faire un lien avec l’écologie et de poser la question de la pollution de ces câbles et des nuisances qu’ils peuvent provoquer pour la vie marine.

Les autres questions consistaient à identifier ce qu’est un serveur web, ce qu’est le cloud, ce que sont les métadonnées etc..

Le deuxième quiz amenait la problématique de l’écologie, en lien avec le numérique. Il s’agissait de voir les conséquences écologiques de notre navigation sur le net. Ce quizz permet par exemple de comprendre qu’envoyer un SMS est plus écologique que d’envoyer un mail ou un message sur une appli de messagerie instantanée. A la question de savoir combien de matériaux sont utilisés pour fabriquer un smartphone, les réponses étaient très différentes mais elles étaient majoritairement en deçà de la réalité puisqu’il y a en fait plus de 70 matériaux qui composent nos smartphones.

Ce fût aussi l’occasion de revenir sur la question des câbles sous-marins et de constater qu’il en existe 467 dans le monde, il faut s’imaginer ici de très longs câbles qui relient un continent à un autre.

Ci-dessous, une vidéo tirée du journal télévisé de 20h de France 2 au sujet des câbles sous-marins :

JT du mardi 5 juillet 2016

Débat mouvant

La suite de l’atelier portait sur un débat mouvant, l’objectif est de se positionner selon si on est d’accord ou pas d’accord avec la phrase projetée au tableau.

L’occasion de constater que dans la multitude de matériaux présents dans nos smartphones, il y a une petite quantité d’or. Mais aussi qu’il est préférable de télécharger une vidéo plutôt que de la regarder en ligne puisque étant connecté par internet le streaming musical/de vidéos consomme ainsi de l’électricité.

Ce débat mouvant a permis un débat large sur les conséquences de nos actions au quotidien quand on navigue sur le net et s’est montré particulièrement riche en réflexions, l’occasion aussi de revenir sur des termes dont on entend souvent parler comme l’obsolescence programmée, qui a suscité beaucoup de réactions chez les participantes.

Conseils

Enfin, il est demandé à chaque participante de donner un conseil ou un réflexe qu’ elle adopte pour « naviguer plus écologiquement » et réduire son empreinte écologique.

Plusieurs conseils sont à la portée de toutes et tous comme la suppression des mails qui ne sont plus utiles, l’utilisation d’un moteur de recherche comme Ecosia qui s’engage à planter des arbres au bout d’environ 45 requêtes, ou encore le fait de préférer écouter sa musique préalablement téléchargée sur son téléphone plutôt que l’écoute en streaming.

Les participantes se sont montrées très investies et les débats ont été riches et fournies. Ce qui a permis de déborder sur d’autres sujets en lien avec le numérique. C’est le cas notamment du dark web qui a été évoqué par une des participantes qui voulait comprendre plus précisément à quoi cela correspondait.

Ressource utilisée pour cet atelier :

L'addiction aux jeux vidéos, une maladie

Bref, Kyan Khojandi est talentueux

En service civique et originaire de Perpignan. Tout ce qui tourne autour de la politique m'intéresse, grand amateur de science fiction et de dystopies. J'écris principalement sur les ateliers d'éducation aux médias et au numérique.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017