2 janvier 2023

AG de Fragil de décembre 2022 : l’éducation aux médias au cœur du projet associatif

Le 15 décembre, 12 bénévoles de Fragil se sont réuni·es en AG pour voter les grandes lignes du projet associatif. Malgré quelques départs au sein du CA, la motivation de l'association reste intacte pour continuer à former des publics à la création de médias, à favoriser l'expression et développer l'esprit critique. Nous publions ici le rapport moral et le document de synthèse présenté et votés lors de cet événement.

AG de Fragil de décembre 2022 : l’éducation aux médias au cœur du projet associatif

02 Jan 2023

Le 15 décembre, 12 bénévoles de Fragil se sont réuni·es en AG pour voter les grandes lignes du projet associatif. Malgré quelques départs au sein du CA, la motivation de l'association reste intacte pour continuer à former des publics à la création de médias, à favoriser l'expression et développer l'esprit critique. Nous publions ici le rapport moral et le document de synthèse présenté et votés lors de cet événement.

Vous pouvez télécharger le document de synthèse présenté lors de cette assemblée générale de décembre 2022.

Préambule au RAPPORT MORAL

Fi des fanfreluches, Fragil 2022, franchement félicitations à la Fragilosphère !

Reconnaissez, qu’étant donné le contexte, aucun relâchement à relever : réseaux toujours renouvelés et conf’ de rédaction revigorées ont rythmé les réjouissances.

Alors quoi ?! Animons, alertons, apportons du débat et appréhendons le monde autrement.

Gare à la grandiloquence, gardons-nous du gongorisme et grisons-nous de la vie généreuse !

Idolâtrer Fragil n’est pas idoine, son identité combat l’ignorance et les ignominieuses images de nos i-phones.

Loin des louanges du libéralisme, l’équipe joue du lexique et des lettres pour libérer les esprits de nos lectrices et lecteurs………loukoum !!!!

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Quelques bénévoles et salarié·es de Fragil présent·es à l'assemblée générale

RAPPORT MORAL 2022

Fragil plaide pour des valeurs démocratiques, humanistes, progressistes en interrogeant le monde comme il va.

Pour cela, Fragil s’appuie sur des principes, des valeurs, des idées que tou·te·s les membres sont amené·es à questionner et débattre mais qui fondent la base du projet associatif.

Cette base n’a pas été modifiée, elle est toujours en vigueur. Le projet associatif peut néanmoins être amené à évoluer au regard de l’époque, de ses membres, de l’histoire et des opportunités.

L’éducation aux médias s’est invitée à Fragil… ce n’était pas le projet de départ mais force est de constater que cela avait du sens dans l’évolution de notre association. Les élu·es au CA de l’époque ont fait des choix que nous faisons perdurer, que nous essayons d’améliorer sans les dénaturer, que nous accompagnons vers d’autres horizons.

Fragil a désormais deux piliers solides, complémentaires, nécessaires : le webzine et l’éducation aux médias.

Fragil est une association loi 1901, animée par un conseil d’administration élu par des adhérent·es en AG comme aujourd’hui. Le CA et le bureau administrent l’association avec les moyens et les ressources qui la constituent à un instant T. Les membres de l’association bougent, vont et viennent. Nous sommes arrivé·es en force il y a un an et certain·es nous quittent déjà … pour mieux revenir un jour. Ce fut une vraie belle expérience ce chemin avec vous.

L’engagement associatif n’est pas un vain mot ; il nécessite du temps, de l’envie et de la ténacité. Les bénévoles donnent mais reçoivent aussi beaucoup, c’est sans doute pour cela qu’ils et elles le font.

Vous, contributeurs et contributrices, nous administrateurs et administratrices, sommes là pour des raisons différentes mais nos valeurs sont les mêmes. Œuvrer pour un monde plus juste et équitable, pour une information de qualité, qui porte un regard sur les mutations sociales, sociétales et technologiques d’une société de plus en plus complexe.

Fragil est aussi une association d’éducation populaire. Démocratique, humaniste, progressiste. L’éducation populaire est un processus visant à faire évoluer les individus et la société en dehors des cadres d’apprentissage traditionnels. Elle permet aux individus de se forger leur propre opinion sur la société et d’agir de manière individuelle et collective sur le monde qui les entoure.

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Natalie Vrigneau, présidente de l'association présente le rapport moral de Fragil

Former des citoyens libres et indépendants capable de se faire une opinion juste tel est l’enjeu. Vous contributeurs et contributrices y participez activement grâce à vos articles et votre engagement. Vous faites vivre la culture !

Ainsi, Fragil fait cohabiter liberté d’expression, liberté d’opinion et éducation populaire. Elle titille les consciences, accueille les points de vue, débat et confronte.

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. » Albert Londres

Fragil est également une association employeuse – bon nombre d’association loi 1901 n’ont pas de salarié·es et s’appuient uniquement sur des bénévoles. Fragil a la chance d’avoir 3 salarié·es qui œuvrent au quotidien pour animer son projet associatif. Cela lui confère une responsabilité encore plus grande dans la pérennité de ses actions. Ces salarié·es sont le « bras engagé » de notre asso.

Ils, elle sont les garants des valeurs partagées et déclinées dans nos ateliers, nos conférences de rédaction, ils et elle participent activement à la réputation de Fragil et à sa notoriété. Par leur professionnalisme ils et elle tracent le chemin de Fragil sur la place Nantaise.

Le nombre de sollicitations présentes dans le rapport d’activité illustre cette belle visibilité.

Forte de cet ADN , Fragil Association loi 1901, d’éducation populaire, éducation aux média, association employeuse et engagée, s’est fixée 3 principaux objectifs de développement.

  1. Former des citoyen·nes et permettre de développer des compétences dans le domaine des médias et du numérique, dans un esprit d’échange et de co-construction

  2. Favoriser l’expression

  3. Développer le sens critique et l’autonomie de tous les publics

En phase avec son époque, elle a récemment rédigé sa charte d’écriture inclusive et non sexiste et participe de l’émancipation des citoyen·nes du 21ème siècle.

La liberté d’expression ?

Dans les sociétés démocratiques, la liberté d’expression est un droit fondamental garanti par l’État qui va de pair avec la liberté de la presse. Cette liberté n’est cependant pas un absolu. Elle n’est jamais totalement acquise et des associations internationales luttent pour sa défense.

Sans liberté d’expression, il ne peut donc pas y avoir de démocratie. En effet, la liberté du débat permet aux citoyen·nes de se forger une opinion, de prendre des décisions en toute connaissance de cause et d’exercer plus efficacement son devoir de citoyen·ne. L’éducation aux médias est primordiale pour mieux comprendre toutes les expressions et déceler notamment les fake-news.

On ne nait pas citoyen·ne, on le devient. On apprend, on se forme, on se confronte aux idées des autres, aux cultures et aux modes de vie et on grandit. Cela se fait tout au long de la vie. C’est ainsi que l’éducation populaire s’est frayée un chemin dans le monde de l’éducation. C’est ainsi qu’est née Fragil.

La liberté d’expression va de pair avec la liberté de la presse, la liberté d’association, la liberté de réunion, la liberté de manifestation.

Fragil se veut être l’un de ces médias associatifs engagé et militant !

Votes

Le quorum nécessaire au vote, à savoir la présence du quart des membres majeur·es de l’association ayant été atteint les votes ont pu être organisés. Les rapports moraux et financiers ont été votés à l’unanimité.

Membres du conseil d’administration de Fragil

Natalie Vrigneau (Présidente)
Virginie Boutin-Dupas (Vice présidente)
Tifenn Ezanno (Trésorière)
Valentin Gaborieau (Vice-secrétaire)
Pierre-Adrien Roux
Aurélien Bianco
Fanny Michaud
Anne-Marie Kraus

Membres démissionnaires du conseil d’administration de Fragil

Elisabeth Petit
Jérôme Romain (Vice-trésorier)
Mona Garreau (Secrétaire)

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017