SportMoulin c’est le projet de cette classe avec Fragil, la création d’un compte Instagram dédié au sport au sein du collège. Pour faire de l’éducation aux médias un sujet ludique, et capter l’attention des jeunes. Trouver un sujet, trouver un titre, trouver des idées d’articles. Durant cinq ateliers, ils se mettent dans la peau de journalistes. L’idée est d’éveiller leurs consciences, les faire collaborer, réfléchir, s’organiser. Pour dans la finalité, avoir un regard plus global sur le journalisme et les médias.
Difficultés rencontrées lors de cet atelier
4ème atelier pour la classe, une étape pas évidente dans la relation à l’autre, l’interview. Entre appréhensions, timidité, ou désintérêt, il semble difficile pour certains·es jeunes d’aller à la rencontre de leurs interlocuteurs·rices. Par petits groupes, hésitants, ils·elles se lancent dans le grand bain et quittent la classe, en quête de réponses. Quelques minutes plus tard, les jeunes reviennent, pour la plupart, désillusionné·e·s. Une CPE qui n’a pas daigné répondre, un élève qui ne souhaite pas s’exprimer. L’échec est un apprentissage certes, mais qui décourage rapidement ces élèves de 13/14 ans.
Sensibiliser un public.. qui doit le vouloir
Comme entrée en matière, une des fortes têtes du groupe commence par un «j’ai la flemme ». Introverti·e·s, grandes gueules, l’hétéroclisme de la classe marque. L’atmosphère est bruyante et de séances en séances, l’intérêt pour le projet s’amenuise. Les yeux rivés sur les tables, les élèves paraissent désintéressé·es par ce contenu. La frustration est grande pour François-Xavier Josset, l’intervenant, qui a rarement vu un tel désintérêt, « c’est dur de ne pas fédérer le groupe ». Au moment de signer la charte du compte, établie avec leurs mots et leur imagination, quatre jeunes ne souhaitent pas y prendre part, et deux retirent par la suite leur signature, comprenant que ça les dédouane ainsi du projet, perçu comme une contrainte. Pour François-Xavier, les questionnements sont nombreux, est-ce trop scolaire, est-ce le bon public, comment les motiver ? Malgré cette déconvenue, il reste « convaincu qu’à la fin il y aura une production pour les plus motivé·es ».