14 novembre 2022

À Orvault, Fragil a accompagné des ados à créer leur média sur Instagram

Fin octobre, Fragil a encadré la création du média « Le Nouvel Envol d’Orvault » géré par une équipe de jeunes habitant·es de la commune ligérienne. Pendant cinq après-midis, les adolescent·es de la rédaction ont découvert la pratique journalistique et produit une douzaine de reportages. Retour sur cette action.

À Orvault, Fragil a accompagné des ados à créer leur média sur Instagram

14 Nov 2022

Fin octobre, Fragil a encadré la création du média « Le Nouvel Envol d’Orvault » géré par une équipe de jeunes habitant·es de la commune ligérienne. Pendant cinq après-midis, les adolescent·es de la rédaction ont découvert la pratique journalistique et produit une douzaine de reportages. Retour sur cette action.

« J’ai aimé tout le stage car on a appris plein de choses et que je me sentais à l’aise », c’est l’un des nombreux retours positifs que l’association Fragil a reçu à l’issue de leur participation à ce stage de découverte du journalisme.

Du 24 au 28 octobre, accompagné·es de François-Xavier Josset, chargé de projets de l’association Fragil, huit ados de 11 à 13 ans ont dédié leurs après-midis à la création et l’alimentation d’un média en reportages autour de la thématique de la « jeunesse à Orvault ».

temps de réfléxion du groupe

Les ados réfléchissent au futur nom de leur média

Le service jeunesse d’Orvault mobilisé pour l’action

Comme chaque année depuis 2019, l’association d’éducation aux médias est sollicitée par le PIJ d’Orvault pour accompagner des jeunes orvaltais·es à découvrir le journalisme pendant les vacances scolaires. C’est donc au service jeunesse de la ville que ces ados se sont retrouvé.es chaque jour pour participer à des ateliers leur permettant dans un premier temps de se confronter à la méthode journalistique, puis de réfléchir à la conception de la ligne éditoriale de leur média et enfin de réaliser des reportages pour alimenter un compte Instagram réalisé pour l’occasion.

Tablau de définition des sujets

Les sujets et thématiques définies par le groupe après le premier brainstorming

Un média pour et par les ados

Après avoir défini ensemble une ligne éditoriale axée sur « la jeunesse d’Orvault », les participant·es ont débattu pour choisir un nom de média évoquant le renouveau. Accompagnés par Julien, un bénévole de Fragil, le groupe a ensuite pu se pencher sur les symboliques liées à la ville d’Orvault et à la notion d’envol pour créer le logo du média et ainsi faire naître « Le Nouvel Envol D’Orvault » sur Instagram.

Le compte Instagram Nouvel Envol D'Orvault

Le compte Instagram « Nouvel Envol d’Orvault »

Des sujets variés pour des jeunes motivé·es

« Comment la mairie rend-elle les repas des écoles plus écologiques ? », «Que lisent les jeunes orvaltais·es ?» « Quelles sont les activités théatrales proposées aux jeunes orvaltais·es ? » ,« Les jeunes d’Orvault peuvent-ils bien prendre soin de leurs animaux de compagnie ?»… autant de sujets qui ont pu être traités en solo ou en binôme. Documentation, prise de rendez-vous, préparation des questions, les jeunes se sont autonomisé·es au fil des jours pour produire les reportages. Un processus qui leur a plu, comme le soulignera à la fin du stage Ninon, 11 ans : « j’ai aimé être ENFIN un peu libre». Malgré quelques écueils rencontrés, comme dans toute bonne enquête journalistique, parfois un peu frustrants lorsqu’on « n’a  pas eu de rendez-vous vite, alors que les autres, si », ou qu’on «regrette que Jardiland ait annulé le rendez-vous», le groupe d’ados a apprécié le changement de posture vis à vis de leur jeune âge des personnes qu’ils et elles ont rencontrées  : «j’ai aimé voir que les gens qu’on a interviewés nous prenaient au sérieux», précisera Eulalie, 13 ans.

jeunes journalistes en action

L’écriture des articles en groupe

Un groupe qui se dépasse et qui s’affirme

Au fil des jours, les adolescent·es ont pu se challenger pour sortir une douzaine de reportages, surpassant par exemple « le stress des interviews » pour Méloé, 13ans, ou en dépassant la peur du jugement des autres pour d’autres adolescentes.

Malgré un handicap moteur lourd, Malo, 13 ans, aidé de son accompagnatrice et de sa synthèse vocale, a pu réaliser des interviews de Christophe, responsable de l’accueil jeunesse et de Stéphane Barteau, chef cuisinier des services de cuisine collective des écoles d’Orvault. La production de ces deux reportages de qualité a été la source d’une grande fierté, comme a pu l’évoquer l’adolescent dans un moment de bilan.

La bio du compte instagram

Le résultat de la réflexion autour de la biographie du compte Instagram.

Une semaine de découverte très appréciée

«J’ai aimé faire des articles sur Instagram, c’était bien », « je me suis amusée, si c’était à refaire ce serait oui ! », « le stage était génial, incroyable, je ne regrette pas de m’y être inscrite », l’enthousiasme s’est manifesté à l’unanimité à l’issue du stage. Et même si la volonté de devenir journaliste dans le futur n’a pas été évoquée, gageons que le stage a permis au groupe d’explorer une piste d’orientation professionnelle, de mieux comprendre la fabrication de l’information, de découvrir leur ville avec un œil curieux et surtout de s’amuser et de s’affirmer.

Le Festival des 3 continents à Nantes, un regard unique et puissant sur le monde

Enquête sur l'Arbre aux hérons : son abandon continue de susciter des débats !

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017