Le 19 novembre dernier, suite à de nombreuses manifestations et recours jugés sans suite, le DAL et les Oublié.es du 115 participent à l’occupation du gymnase Armand-Coidelle à Nantes pour loger femmes et enfants. Une semaine après, la Préfecture a ordonné sa fermeture et « a remis à la rue une dizaine de personnes, en majorité des femmes, les condamnant à nouveau à l’errance et à la violence de la rue » déplore le collectif. Même si la Mairie a réussi à en loger une partie par de nouveaux dispositifs et la sollicitation d’autres associations, 8 personnes issues de l’occupation du gymnase dormaient ce mardi à la rue. Il s’agissait donc, ce jour-là, de se réunir en solidarité et pour « exiger leur prise en charge immédiate ».
Reportage : Camille Durand et Armel Bihan

Pour Lucile, militante au DAL, il était important de se réunir face à ce bâtiment, car « la DDETS gère les questions d’hébergement d’urgence » et est donc l’interlocuteur des associations « lorsqu’il y a des questions d’urgence sociale ». 02/12/2025 Photo Camille Durand

La situation d’une famille qui avait trouvé un toit lors de l’occupation a été décrite devant l’auditoire. « Elle a été hébergée dans les hôtels, mais aujourd’hui on l’a sortie dehors avec ses 5 enfants. Cela fait deux ans qu’elle est dehors, et pendant ces deux ans le 115 ne l’a hébergée que deux fois. Elle remercie tout le monde de venir aujourd’hui pour les soutenir. » À de nombreuses reprises, des femmes en situation de précarité ont tenu à souligner et remercier le soutien donné par les personnes mobilisées et les associations. 02/12/2025 Photo Camille Durand

Pierre, avocat, accompagne depuis longtemps des personnes en détresse sociale, notamment des familles remises à la rue. Venu soutenir le rassemblement, il se tient à la disposition de personnes pour répondre à leurs questions. « Notre objectif est aussi de repartir sur du contentieux pour les personnes remises à la rue à la suite d’une décision illégale de la préfecture », explique-t-il. Selon lui, « c’est parfaitement illégal ». Il souligne notamment que « l’hébergement d’urgence est inconditionnel, quel que soit son statut administratif, son genre ou son pays d’origine ». 02/12/2025 Photo Camille Durand

Melilith (surnom) a pris la parole afin de « dénoncer un manque de moyen criant ». Porte-parole, ce mardi, de l’intercollectif « Personnes à la rue ! », elle pointe le retrait de l’État et souligne que c’est son inaction sur ces questions qui « crée de la pauvreté et de l’insécurité dans nos rues ». « Les collectifs et les nombreuses associations nantaises n’en peuvent plus. Des moyens existent, l’argent est là. C’est une question de choix politique. En 2021, on a voté au conseil métropolitain un fonds de 1% pour le sans-abrisme. C’est une avancée. La réquisition des logements disponibles doit être mobilisée. Ce que nous voulons c’est pouvoir entrer en contact avec la Préfecture et échanger sur ces questions fondamentales ». 02/12/2025 Photo Camille Durand

Suite à une longue négociation, une délégation a pu entrer afin de discuter avec la directrice de la DDETS. La représentante de l’État a promis d’étudier les situations que l’association lui transmettra, reconnaissant ne pas pouvoir trouver de solution le soir-même. Les militant.es du DAL pressentent que « les solutions ne seront pas pérennes pour tout le monde », mais appellent à maintenir une pression dans les prochains jours pour que « l’État respecte le droit inconditionnel à l’hébergement et la continuité de l’hébergement tel que prévu dans le Code de l’action sociale et des familles ». 02/12/2025 Photo Camille Durand
Une femme ayant retrouvé un logement souligne son soutien et remercie les associations de leur travail. On peut ensuite entendre les slogans scander par les militant.es et familles présentes : « Qu’est ce qu’on veut ? Logement ! Pour qui ? Pour tous ! ».