19 novembre 2025

« Réconcilier les Nantais·es avec la pluie », le nouveau défi du musée d’art de Nantes

Le Musée d'arts de Nantes a inauguré ce jeudi 7 novembre sa nouvelle exposition "Sous la pluie", une installation de 150 œuvres invitant à (re)découvrir la pluie à travers l’œil des artistes.

« Réconcilier les Nantais·es avec la pluie », le nouveau défi du musée d’art de Nantes

19 Nov 2025

Le Musée d'arts de Nantes a inauguré ce jeudi 7 novembre sa nouvelle exposition "Sous la pluie", une installation de 150 œuvres invitant à (re)découvrir la pluie à travers l’œil des artistes.

Ce jeudi 7 novembre, une foule dense s’est pressée dans le hall du Musée d’arts de Nantes à l’occasion du vernissage de « Sous la pluie », la nouvelle exposition consacrée au phénomène météorologique. Les discours d’ouverture ont immédiatement donné le ton : la pluie, plus qu’une simple donnée météorologique, y est présentée comme véritable transformateur, phénomène capable de modifier notre perception du monde et d’offrir un regard renouvelé sur ce qui nous entoure. 

Les visiteurs lors de l’inauguration de l’exposition, le jeudi 7 novembre @Aziliz Thuault

Un voyage rythmé par les variations du phénomène

Pensée comme une expérience immersive, l’exposition propose un parcours guidé par le panel d’interprétation que peut prendre la pluie à travers le regard des artistes. Les 150 œuvres réunies, regroupant principalement artistes du XIXᵉ siècle et artistes contemporains, témoignent de l’influence de la pluie sur nos regards, nos récits et nos émotions. La scénographie entre audio vidéo et projections privilégie la sensibilité et la liberté d’interprétation, laissant chacun.e projeter ses souvenirs, sensations du phénomène.

L’exposition « Sous la pluie – peindre, vivre et rêver », au musée d’Art de Nantes, jusqu’au 1er mars 2026. 06/11/25 @Aziliz Thuault

Une médiation centré sur l’expérience individuelle

Pour accompagner cette proposition, le musée a imaginé une médiation qui s’écarte volontairement d’un discours scientifique classique. « Cela nous a semblé assez naturel de concevoir une médiation qui mettrait l’essence de la pluie en avant par des cartels invitant à plonger dans ses souvenirs liés à la pluie« , témoigne Catherine Le Treut chargée de projet culturel et de médiation au musée.

Catherine Le Treut chargée de projet culturel et de médiation au musée posant devant « Rue de Paris, Temps de pluie » (1877), de Gustave Caillebotte, une des pièces phare de l’exposition. 06/11/25 @Aziliz Thuault

L’autonomie par l’accessibilité

Si aucun parcours spécifique n’a été conçu pour les enfants, un travail a été réalisé afin de permettre à tout à chacun·e de vivre l’exposition en autonomie. « Nous avons travaillé à mieux accueillir toutes les questions de public en situation de handicap afin de faciliter l’accès à la découverte de l’exposition à travers une sensibilité personnelle« , explique la chargée de projet. Pour mettre en place cette démarche, le musée met à disposition gratuitement sur demande des livrets facile à lire et à comprendre ainsi que des alternatives pour palier aux déficiences visuelles. L’intention est claire : permettre à chacun·e de découvrir l’exposition en autonomie, sans nécessité systématiquement une visite accompagnée par les équipes du musée et vivre le parcours à travers sa sensibilité.

Un sujet inédit traité avec ambition

Jamais auparavant la pluie n’avait été abordée de manière aussi approfondie au Musée d’art de Nantes. En mobilisant 150 œuvres venues du monde entier le musée espère attirer et transporter son public sur un thème en apparence ordinaire, en démontrant qu’il constitue, depuis le début du XIXᵉ siècle, une source d’inspiration pour de nombreux artistes. L’exposition visible jusqu’au 1 er mars 2026 espère rassembler et réconcilier son public avec ce phénomène météorologique bien connu des Nantais.e.s.

Après six ans d’études de design graphique, Aziliz entame une formation en communication. Branchée quotidiennement à la radio et attachée au milieu associatif, elle espère travailler, avec Fragil, à la fois sur la forme, le fond, la diffusion et l’engagement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017