• Apprendre et s'engager : les deux ambitions de Louise chez Fragil
21 octobre 2025

Apprendre et s’engager : les deux ambitions de Louise chez Fragil

Pour Louise, cette saison rime avec engagements dans les médias associatifs. Un nouveau rythme de vie en indépendante lui permet de s’investir davantage, et de se lancer comme rédactrice chez Fragil, le webzine nantais local et engagé.

Apprendre et s’engager : les deux ambitions de Louise chez Fragil

21 Oct 2025

Pour Louise, cette saison rime avec engagements dans les médias associatifs. Un nouveau rythme de vie en indépendante lui permet de s’investir davantage, et de se lancer comme rédactrice chez Fragil, le webzine nantais local et engagé.

« Fragil, ça sonnait pour un guide ultime pour moi ». Conceptrice-rédactrice dans la communication, Louise le reconnait, elle avait une vision très parcellaire de l’association, il y a encore quelques semaines. « Pour moi, c’était un média local, qui donnait les bons plans » ; avec un côté « fragile » assumé, qui lui plaisait bien.

Devenue free-lance il y a peu de temps, elle a désormais un nouveau rythme de vie, qui lui permet de s’investir dans des activités bénévoles, avec un objectif « apprendre ! ». Alors lorsqu’elle découvre sur l’annonce de Fragil sur Instagram, elle découvre un média local et engagé et saute sur l’occasion.

Acquérir des réflexes de journaliste

Si dans son métier, la trentenaire manie les mots au quotidien, elle reste dans la « communication pour convaincre, avec le biais de présenter les choses de façon valorisante ». Le défi est donc d’arriver à se défaire de ses habitudes pour être capable d’acquérir des réflexes de journaliste.

Louise, bénévole chez Fragil, attablé à la terrasse d'un café

Louise a découvert l’annonce de Fragil sur Instagram, un réseau social qu’elle utilise régulièrement.

Nouvellement engagée chez SUN, où elle va animer cette saison le podcast « Sous la couette », cette « boulimique de rencontres » comme elle se définit elle-même, est heureuse de rejoindre un espace avec des gens intéressés par l’actualité. A travers ses engagements associatifs, elle se lance dans le grand bain des médias, un milieu qu’elle aspire à mieux connaître.

Si elle se dit parfois « submergée » par l’information et la difficulté de faire la part entre vraies infos et infox, elle cherche aujourd’hui à « comprendre les mécaniques » du milieu médiatique. La jeune femme veut découvrir la manière de travailler des journalistes et mieux saisir le rôle que peuvent jouer les médias de notre société. Une façon de démystifier ce milieu dont elle n’était jusqu’à présent que spectatrice.

Un engagement militant : lutter contre les discriminations

Louise espère demain mieux maîtriser notamment l’écriture inclusive, car elle insiste là-dessus : « les mots forment la pensée, or mes valeurs sont d’inclure tout le monde ! » Être chez Fragil, c’est aussi pour elle une façon de s’engager. Si elle n’a pas l’habitude de descendre dans la rue, elle peut ainsi s’investir différemment, en accord avec ses valeurs. Et elle le dit « je me sens à ma place ! », et ce dès la première conférence de rédaction : une atmosphère « sans pression mais carrée », qui la rassure !

Nouvelle rédactrice chez Fragil, elle espère pouvoir bientôt couvrir des sujets qu’elle juge peu traités dans les médias grand public. Elle manifeste l’envie de « secouer la bienpensance » et de se tourner vers des sujets qu’elle qualifie de « niche », pour « permettre à d’autres voix de se faire entendre comme les minorités sexuelles ». Une volonté qui croise la ligne éditoriale du magazine sur l’aspect de lutte contre les discriminations. Louise espère ainsi déconstruire ses propres préjugés, à la fois en croisant les regards et en ouvrant des débats dans ses articles… à découvrir bientôt sur le site de Fragil !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017