20 octobre 2025

Josué : « On peut trouver une mission avec ce qu’on aime […] l’écriture ! »

A 21 ans, Josué se questionne sur son avenir professionnel. Ecrivain et journaliste amateur, il décide de donner plus de poids à sa passion en se lançant dans la mission de rédacteur en service civique pour le webzine Fragil.

Josué : « On peut trouver une mission avec ce qu’on aime […] l’écriture ! »

20 Oct 2025

A 21 ans, Josué se questionne sur son avenir professionnel. Ecrivain et journaliste amateur, il décide de donner plus de poids à sa passion en se lançant dans la mission de rédacteur en service civique pour le webzine Fragil.

Originaire de Vendée, Josué s’est longtemps contenté de traverser la Loire-Atlantique pour rejoindre la Bretagne où il a choisi de faire ses études supérieures : une licence Information et Communication à Rennes 2. Là-bas, le Vendéen a eu l’opportunité de développer ses appétences artistiques comme la musique et l’écriture journalistique et poétique. Il y a aussi vécu ses premiers rapports au monde associatif en participant à des radios indépendantes comme C LAB et à des journaux étudiants comme L’Agraphe et Le Trombone.
Une fois son diplôme assuré, Josué s’est questionné sur l’intérêt de poursuivre en master. Une perspective qui ne le motivait finalement pas. « Par hasard une amie m’a parlé du service civique et c’est là que j’ai découvert qu’on pouvait trouver une mission vraiment en lien avec quelque chose que j’aimais, à savoir l’écriture, le journalisme et l’info. »

Un outil de travail « corporate » dès le début. Photo : Léa Hervé – 2025

Fragil, un nouveau départ

Josué souhaitait découvrir Nantes en y passant plus qu’un week-end, c’est donc là qu’il a lancé sa recherche et qu’il a découvert l’offre de Fragil. « J’ai envie de me lancer un défi, en apprendre plus sur moi, sur ce que je peux faire en allant à Fragil. » Ce webzine associatif nantais se compose d’une petite équipe fixe de quatre personnes qui rend l’expérience particulièrement humaine. En quelques semaines d’engagement, il remarque déjà que l’expérience professionnelle de François-Xavier (rédacteur en chef) et la rigueur d’Ambre (également en service civique) lui apportent beaucoup.

Une année pour s’ouvrir

Josué a donc 24h par semaine pendant huit mois pour profiter de cette expérience. Il a la chance d’y avoir trouver sa place dans une ambiance bienveillante, une équipe attentive et un média avec des valeurs partagées. « On a une grande ouverture dans le traitement des sujets, c’est ce qui me plaît. Avoir de la liberté dans ce que j’écris et en même temps une exigence dans les articles publiés. »
Josué a conscience que le milieu du journalisme est complexe et précaire. il est prêt à s’y frayer un chemin, et à l’élargir grâce à de nouvelles découvertes rendues possibles avec Fragil comme le métier de médiateur culturel.

 

 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017