26 juin 2025

« Pour la 200e, on voulait aller plus loin » : tfq? sort une compile caritative et organise sa release party

Le programme de Prun’, tfq? (tu fais quoi ?)fetera sa 200e diffusion samedi 5 juillet. Et à l’occasion de ce nombre rond, l’équipe de l’émission a fêté ça en sortant une compilation regroupant certains groupes et artistes solo qui ont été invités·e·s par cette production, et en organisant une soirée d'écoute de ce projet le 5 juillet prochain.

« Pour la 200e, on voulait aller plus loin » : tfq? sort une compile caritative et organise sa release party

26 Juin 2025

Le programme de Prun’, tfq? (tu fais quoi ?)fetera sa 200e diffusion samedi 5 juillet. Et à l’occasion de ce nombre rond, l’équipe de l’émission a fêté ça en sortant une compilation regroupant certains groupes et artistes solo qui ont été invités·e·s par cette production, et en organisant une soirée d'écoute de ce projet le 5 juillet prochain.

Cette année marque un cap important pour tfq?, qui célèbre sa 200e émission. « Pour la 150e, on avait déjà marqué le coup avec un petit DJ set au Pioche, un bar partenaire tout près de Prun’, mais pour la 200e, on voulait aller plus loin », raconte Milica, qui fini sa 3e année au sein de l’émission qui est diffusée chaque samedi de 18h à 19h sur la radio Prun’. Aux côtés de Guillaume, Lisa, Mario, Titouan et Vincent, Milica s’attache à mettre en lumière les initiatives, événements et acteur·ices culturels·elles du territoire. Pour fêter cet évènement, l’équipe a alors eu l’idée de produire la Compilation Nantes Awesome Mix vol.1, une compilation musicale regroupant des artistes et des groupes de la région nantaise déjà passés·es dans l’émission. Une compilation qui a également été pressée en CD pour une vente physique. Cette compilation sera d’ailleurs disponible à la vente lors d’une soirée de lancement, le 5 juillet à Pioche de 18h à 2h, mais aussi accessible en ligne via HelloAsso. 

Retracer six ans de programmation en sélectionnant 21 morceaux d’artistes que l’équipe affectionne particulièrement. « On a tous nos petits chouchous », sourit Milica. Un appel a été lancé à tous les artistes déjà passés·es dans l’émission, leur proposant de contribuer avec un titre. Soit un inédit, soit un morceau déjà existant qui leur tenait à cœur. « Il y a des gens qui n’avaient pas de chose à nous proposer, il y en a d’autres qui étaient un peu pris par le temps, donc certains ont répondu présent d’autres non », précise-t-elle. Résultat : 21 titres divers et variés, allant de la pop au punk, en passant par le rock, l’électro ou encore le rap. 

« On a essayé de respecter une forme de parité, de représenter des femmes, des personnes non-binaires… Même si, au final, on a un peu plus d’artistes masculins, c’est le jeu ». L’équipe espère déjà pouvoir donner suite à ce premier volume avec une seconde compilation, plus inclusive encore. 

L’équipe de tfq? au complet : Vincent, Guillaume, Titouan, Lisa, Mario et Milica pendant une émission
Crédit Titouan Le Bras

« On voulait que l’argent reste local » 

Fidèle à l’esprit engagé de l’émission, l’intégralité des bénéfices sera reversée à trois associations locales : le Planning Familial, qui milite pour le droit à l’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité de genre et combat toutes formes d’oppressions, l’Autre Cantine, qui vient en aide aux personnes exilées et précaires, et La SurpreNantes Épicerie, une épicerie solidaire à destination des étudiant·es. « On avait plusieurs idées, mais on a voulu soutenir des structures qui œuvrent concrètement à Nantes, et qui nous parlent », explique Milica. 

Le choix des associations s’est fait collectivement. « On avait plein d’idées, c’était pas évident de trancher », confie la membre de l’émission. Trois structures se sont finalement imposées, à l’issue d’un vote. Le lien avec le territoire nantais fut le critère principal, « on voulait que l’argent reste local, que ça profite à des assos qui sont vraiment actives à Nantes ». Le Planning Familial, l’Autre Cantine et SupraNantes ont été choisis pour leur ancrage et leur engagement social fort, mais aussi parce qu’ils traversent, comme beaucoup, des difficultés financières. « On aurait pu en choisir plus, mais l’idée c’était aussi de ne pas trop s’éparpiller, pour que les dons aient un vrai impact », précise-t-elle. 

Milica qui tiens la compilation Nantes Awesome Mix vol.1, dessiné par Enora Jacobin, alias Hervé Duchenne sur Instagram
Crédit Arthur Camus

Avec la musique, l’émission dédiée à l’actualité culturelle de Nantes et ses alentours, s’ouvre progressivement à d’autres de formes artistiques : expositions, théâtre, danse… L’équipe a même noué un partenariat avec le TNT (Terrain Neutre Théâtre), une salle nantaise à la fois lieu de spectacle, de résidence et de formation. Cependant, le format type reste le même, une interview suivie de 25 à 30 minutes de live, le tout en une heure. « Jusqu’ici, on leur demande de venir avec un petit set, mais aussi de ramener des sons d’artistes locaux qu’ils aiment », précise la chroniqueuse nantaise. Une autre manière de mettre en lumière des scènes émergentes tout en invitant les groupes à partager leurs coups de cœur, et à faire circuler encore davantage la culture locale.

Infos utiles :

Cover de la compilation Nantes Awesome Mix vol.1 par l’artiste Enora Jacopin

Stagiaire pour 1 mois chez Fragil. Venant du Centre nantais de journalisme, je suis très motivé à être acteur dans le milieu du journalisme, et ça commence ici.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017