12 octobre 2019

Citad’elles, la première forteresse française pour les victimes de violence

Pour la première fois en France, Citad’elles ouvrira ses portes à Nantes le 25 novembre prochain aux femmes victimes de violences. Ce lieu d’accueil cosy et chaleureux permettra aux intervenants de diverses organisations de la protection des femmes de recueillir, soutenir et accompagner les victimes de violences privées, publiques, conjugales, familiales et professionnelles.

Citad’elles, la première forteresse française pour les victimes de violence

12 Oct 2019

Pour la première fois en France, Citad’elles ouvrira ses portes à Nantes le 25 novembre prochain aux femmes victimes de violences. Ce lieu d’accueil cosy et chaleureux permettra aux intervenants de diverses organisations de la protection des femmes de recueillir, soutenir et accompagner les victimes de violences privées, publiques, conjugales, familiales et professionnelles.

Ce lieu accueillera également les co-victimes et les enfants des femmes concernées et proposera des solutions avec l’aide de partenaires associatifs et institutionnels comme le Conseil départemental de Loire Atlantique, le Barreau de Nantes, la CAF, etc.

Une initiative pilotée par Johanna Rolland

La maire de Nantes est partie du constat alarmant selon lequel chaque année 219 000 femmes subissent des violences conjugales dont 24 500 sur la métropole. Bien que de nombreux acteurs implantés dans le tissus local et associatifs soient dévoués à la cause, il n’existait pas à ce jour de structure réunissant les principaux sujets de la protection de la femme victime. L’idée de cette initiative est de simplifier le parcours des femmes en organisant une prise en charge de la gestion de l’urgence jusqu’à la reconstruction et de leur permettre ainsi de sortir du cycle de la violence. Ce travail en réseau est essentiel pour éviter les ruptures dans la prise en charge des victimes.

Une véritable forteresse

Comme son nom l’indique, CITAD’ELLES sera très bien gardée avec une présence 24H/24H d’accueillants mais aussi un dispositif de sécurité avec vigiles permanents, caméras, digicodes, et contrôles aux différents accès de la structure. Ce lieu accessible en tramway (ligne 2 et 3) et en busway (ligne 4), situé à l’angle de du boulevard Vincent Gâche et de la rue François Albert sera donc une forteresse dans laquelle les victimes et leurs enfants seront en totale sécurité. 3 logements pour les femmes de victimes de violences seront mis à dispositions selon conditions.

©Johanna Rolland / Twitter

Des permanences médicales, juridiques et associatives

Plusieurs structures seront présentes en roulement 24h/24 pour accueillir les femmes victimes et leurs proches. Parmi elles, on retrouve SOS Incestes et violences sexuelles, présidée à Nantes par Cathy Milard, dont « la mission principale est l’accueil et l’accompagnement des victimes d’inceste, de violence sexuelle et de pedocriminalité ». « Cette association intervient 2 fois par semaine lors d’une permanence et propose un groupe de parole par mois dans les locaux de Citad’elles. Elle organise également des groupes de paroles rue Paul Bert et des ateliers de Self défense, de Yoga et d’images de soi pour répondre aux traumatismes corporels des victimes. Enfin, elle a aussi pour mission de prévenir les violences en milieu scolaire et de sensibiliser les professionnels de santé ».

La structure citad’elles permet donc aux femmes d’être suivies sur place avec toutes les informations et l’accompagnement dont elles ont besoin pour sortir de leur situation grâce à SOS Incestes et violences sexuelles mais également à l’aide à des associations comme Solidarité femmeS, Question confiance, France victimes, CIDFF et le Planning familial qui sont présentes dans les locaux.

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Issue d'une carrière dans la publicité et m'éloignant de plus en plus de ce domaine qui ne colle plus à mes valeurs, j'ai besoin d'utiliser les mots et mes convictions personnelles pour provoquer un déclic chez les autres et aider à la prise de conscience collective!

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017