13 décembre 2022

Les rockeurs ont du cœur et ils le prouveront une nouvelle fois à Nantes et ailleurs le 17 décembre.

L’évènement ne devait avoir lieu qu’une seule fois. Et voilà que les organisateurs·trices s’apprêtent à lancer la 35 ème édition. Tout avait démarré à Nantes en 1988. Aujourd’hui, une soixantaine de villes en France et en Belgique lui ont emboîté le pas.

Les rockeurs ont du cœur et ils le prouveront une nouvelle fois à Nantes et ailleurs le 17 décembre.

13 Déc 2022

L’évènement ne devait avoir lieu qu’une seule fois. Et voilà que les organisateurs·trices s’apprêtent à lancer la 35 ème édition. Tout avait démarré à Nantes en 1988. Aujourd’hui, une soixantaine de villes en France et en Belgique lui ont emboîté le pas.

C’est la maman du guitariste d’Elmer Food Beat et le manager du groupe, Stéphane Cluzeau, qui ont eu l’idée d’offrir un jouet aux enfants des familles défavorisées pour Noël. Le premier concert a eu lieu à Saint-Sébastien-sur-Loire, à la salle de l’Escall. Ce soir là, près de 500 rockeurs et rockeuses sont venu-es déposer leur cadeau au pied du sapin. 1500 jouets ont ainsi été récoltés et distribués au Secours Populaire.
   «On ne s’attendait pas à un tel succès» raconte Manou, le chanteur d’Elmer Food Beat, organisateur de la soirée qui se tient désormais à Stereolux pour le compte des Restaus du Cœur. «On s’est dit qu’on ne pouvait pas s’arrêter là. On a donc continué et çà a toujours marché».

La générosité, clé du succès

Résultat : depuis 10 ans en moyenne, c’est 2 000 jouets qui sont collectés. La formule est simple. Il suffit de venir avec un jouet neuf d’une valeur minimum de 10 euros pour obtenir une place de concert. Celles et ceux qui veulent donner plus peuvent venir avec plusieurs jouets.
Quant aux artistes, ils se produisent gratuitement. Celles et ceux qui viennent de plus loin sont défrayé·es avec les recettes du bar pour leur hébergement et leur restauration. Bref, le succès repose sur la générosité du public et des musicien·nes.

«On n’est pas des sauvages. On a du cœur» confie Manou avant de nous lâcher cette formule que Coluche aurait pu revendiquer : «Un enfant heureux a moins de chance de devenir un adulte con».

Un moment de bonheur dans une vie de misère

Ce concert caritatif peut sembler dérisoire face à la montée de la pauvreté mais il a le mérite d’exister et comme le dit si justement Manou. «Ce sont les petites gouttes d’eau qui forment les rivières» Et l’on pourrait rajouter : ce sont les rivières qui remplissent les océans. L’occasion de donner un sourire à celles et ceux que la vie n’a pas gâté·es. Tel est la deuxième clé du succès de l’opération Les rockeurs ont du cœur.

Une opération facile à organiser

Si l’évènement tient dans la durée, c’est aussi parce qu’il est facile à organiser. Rares sont les têtes d’affiche qui refusent d’y participer et la liste de ceux qui voudraient y être associés est longue. Le groupe nantais Kervegans a du ainsi patienter avant d’être programmé. Cette année, il se produira pour la première fois, à sa grande satisfaction.

«On est content de se positionner sur cette grande cause car dans nos chansons, nous dénonçons les injustices et les discriminations, nous défendons les minorités écologistes» explique Guinou, le chanteur de Kervegans. Exemple avec Coûte que coûte que le groupe de rock celtique chantera le 17 décembre à partir de 19h30 à Stereolux.

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Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017