• édito journée femme
2 mars 2017

8 mars : 100 ans de luttes féministes, finalement ce n’est pas si loin… de nous !

8 mars : 100 ans de luttes féministes, finalement ce n’est pas si loin… de nous !

02 Mar 2017

100 ans déjà que la femme est célébrée le 8 mars en Occident. 100 ans que de grandes voix propagent l’écho d’inégalités criantes entre hommes et femmes. 100 ans de combats acharnés et de petites victoires afin que jaillisse l’égalité des sexes. 100 ans que certains clichés ont la dent dure dans nos sociétés dites modernes. Mais du chemin parcouru en matière de lutte féministe, il y en a eu avant et après ce fameux 8 mars 1917 (à l’initiative de la journaliste allemande Clara Zetkin).

1792, Olympe de Gouges proclame la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Un manifeste où elle défend la cause des femmes, ces oubliées de la Révolution française. Ce texte scellera son destin. Un an après sa parution, la sentence masculine tombe avec un « qu’on lui coupe la tête », telle une ironie du sort… 1882, Jules Ferry légifère en faveur d’un enseignement primaire laïque obligatoire pour les filles comme pour les garçons. L’école pour toutes et tous a donc 135 ans. 1944, l’ordonnance du 21 avril signée par le Général de Gaulle stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Les élections municipales de 1945 donneront pour la première fois l’occasion aux Françaises de voter. Il n’était que temps… 72 ans qu’elles ont fait partie des dernières femmes dans le monde occidental à acquérir le droit de vote. 1965, la loi du 13 juillet modifie le régime légal du mariage. Depuis 52 ans, les femmes peuvent gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari. 1975, la loi Veil autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG). 42 ans qu’il leur est possible de disposer librement de leur corps, tandis que 30 ans auparavant, en 1942, l’avortement était passible de la peine de mort. Une vie pour une vie, un arbitrage cruellement ironique ! Année 2000, la loi sur l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives permet la mise en œuvre du principe de parité acquis en 1999. 17 ans que la parité dans le paysage politique français est imposée. Sans parti pris réactionnaire ou progressiste, féministe ou machiste, ces dates mettent en lumière une réalité objective. Ces droits obtenus à coups de luttes féministes ne sont finalement pas si loin de nous, filles et femmes du 21ème siècle. Et sont-ils pour autant des acquis quand l’actualité outre-Atlantique nous démontre le contraire… ? La vigilance reste de mise, gardons-le en mémoire !

Stéphanie Lafarge – Mars 2017


Un rassemblement est prévu à l’appel du Planning Familial 44 pour célébrer ce 100ème anniversaire, mercredi 8 mars 2017. Nantaises et Nantais intéressé(e)s, rendez-vous place du Bouffay à 18h.

Clément Pascaud et l'entre-deux mondes

Le cinéma russe dans l’objectif d'Artem Temnikov

Pour Stéphanie, écrire, c'est transmettre une information, c'est soumettre un point de vue, c'est partager une émotion, c'est mettre en avant l'implication de chacun aussi infime qu'elle soit. Son Dada ? L’art au sens large et plus particulièrement l’effervescence du Nouveau Réalisme.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017