« Je me situe simplement dans la continuité d’un travail collectif », résume Thibault Dumas, tout juste nommé rédacteur en chef de l’antenne nantaise de Médiacités. Collaborateur de la première heure, il a rejoint le média dès son lancement, en juillet 2016, tout en étant correspondant pour Le Figaro. Il travaille désormais à plein temps pour Médiacités. « C’était la suite logique que je devienne rédacteur en chef. ».
Cette nomination s’inscrit dans un passage de relais anticipé. Benjamin Peyrel, aujourd’hui directeur des rédactions à Paris, avait inauguré la rédaction en chef nantaise pendant près de six ans, suivi d’Anthony Torzec durant deux ans. « Benjamin est toujours chez Médiacités, Anthony n’est pas très très loin. On ajoute la petite pierre à la construction d’un média d’enquête locale, de contre-pouvoir, qui sort des informations d’intérêt public. ».
Une dynamique renforcée
Fidèle à son ADN, Médiacités continuera à produire une enquête par semaine, dans une logique de contre-pouvoir local. « Tous les médias peuvent faire de l’investigation, mais chez nous, chaque semaine, on sort une enquête. ». Une régularité qui, selon lui, distingue Médiacités des grands titres régionaux.
Le rôle de rédacteur en chef implique toutefois une nouvelle posture : « Coordonner une équipe, c’est un peu différent que d’être reporter. ». À Nantes, l’ancien pigiste dirige une petite équipe composée de lui et d’un autre permanent. Une équipe qui s’étoffera bientôt d’une troisième personne, avec un recrutement en cours, tout en continuant de s’appuyer sur une vingtaine de pigistes. À l’échelle nationale, Médiacités repose sur une vingtaine de journalistes permanent·es et plus d’une centaine de pigistes réparti·es dans les quatre villes couvertes : Nantes, Lille, Lyon et Toulouse.

Thibault Dumas, nouveau rédacteur en chef de Médiacités Nantes © Caroline Cornu pour Fragil
Cap sur les prochains rendez-vous politiques
L’actualité politique locale guide aussi les ambitions éditoriales. Le nouveau rédacteur en chef compte consolider la couverture des élections municipales de 2026 : « C’est dans huit mois. La dernière campagne, en 2020, a été estropiée par le Covid. Cette fois, il y aura un vrai débat. » À Nantes, Johanna Rolland, maire sortante et cheffe de la coalition rose-rouge-verte au pouvoir depuis 36 ans, brigue un troisième mandat. « Il y a de quoi enquêter !».
Pour accompagner cette séquence électorale, Médiacités mise notamment sur Radar, un outil de suivi des promesses électorales des maires. À Nantes, il compile plusieurs centaines d’engagements de Johanna Rolland. « On peut voir, promesse par promesse, si elle a été tenue, non tenue, ou en cours. »
Sans délaisser les institutions politiques, Thibault Dumas veut aussi maintenir l’attention sur d’autres formes de pouvoir : économique, associatif, institutionnel. « On a toujours eu une appétence pour ces sujets à Médiacités. » L’ancrage local s’étend au-delà de Nantes intra-muros, en intégrant des territoires comme Saint-Nazaire ou le Maine-et-Loire.