18 décembre 2018

« Symphonie carcérale » : un cours magistral sur les concerts en prison

Voilà un bouquin aussi pédagogique que divertissant, dont le format graphique permet d'aborder un sujet un peu dur sur un mode sympathique, celui de l'accès à la culture en milieu carcéral. Romain Dutter, l'auteur, avec la complicité du dessinateur Bouqué, ont commis un incontournable.

« Symphonie carcérale » : un cours magistral sur les concerts en prison

18 Déc 2018

Voilà un bouquin aussi pédagogique que divertissant, dont le format graphique permet d'aborder un sujet un peu dur sur un mode sympathique, celui de l'accès à la culture en milieu carcéral. Romain Dutter, l'auteur, avec la complicité du dessinateur Bouqué, ont commis un incontournable.

Didactique, factuelle, émouvante, informative, au ton actuel, la BD de Romain Dutter, sa première, est un petit bijou de littérature contemporaine. Hyper documenté (le gars sait de quoi il parle, il a été pendant des années coordinateur culturel à Fresnes), le livre regorge d’anecdotes, d’explications sur le système pénitentiaire, de témoignages de détenus et d’artistes plus ou moins célèbres ayant connu l’enfer de l’enfermement le temps d’un concert, de chiffres et de références musicales.

On ne saurait trop vous recommander de compulser cet ouvrage en noir & blanc à la touche orange Guantánamo ASAP.

Le mieux, c’est de laisser parler la playlist-hommage à tous les chanteurs ou groupes qui ont eu les « cojones » (clin d’oeil à la période hondurienne du Sieur Dutter) de braver les arcanes de l’administration pour se produire en prison. Portes fermées mais oreilles grandes ouvertes !

Symphonie carcérale, Romain Dutter & Bouqué, éditions Steinkis, 2018, 175 pages, 20€.

Abou Diarra

Binobin

Danakil

Gaël Faye

La souris déglinguée

Youssoupha

Stomy Bugsy

Rayess Bek Orchestra

 

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Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017