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18 novembre 2016

Space oddity : vers l’infini et l’au-delà

Space oddity : vers l’infini et l’au-delà

18 Nov 2016

Hier soir, en rentrant à la maison, le ciel était couvert. La pluie commençait à perler sur les vitres de la voiture et les essuie-glaces engagèrent leur ballet infernal avec ce petit couinement strident, qui nous hérisse le poil, à intervalles réguliers. Et puis là, au milieu du ciel, une lumière blafarde qui clignote. Un avion passe dans un nuage lourd et épais et le transperce d’une aura lumineuse pour le transformer, l’espace d’un instant, en veilleuse cosmique. Frôlant l’accident, captivée, la tête relevée vers ce spectacle extraordinairement devenu ordinaire, un appareil de plusieurs tonnes volant au dessus de nos têtes. Merveille technologique.
Pendant ce temps-là, au Kazakhstan, le français Thomas Pesquet, accompagné de l’Américaine Peggy Whitson et du Russe Oleg Novitsky, s’apprête à une envolée historique, ou plutôt dira-t-on à une propulsion en orbite… Rien que ça !
On a tous rêvé un jour de se transformer en Buzz l’éclair, pour pouvoir se catapulter vers l’infini(iiiii) et l’au-delà(ààààà).
Tu veux faire quoi plus tard ? « Astronaute », les yeux écarquillés, gros comme la super lune ! Et puis bon, un beau (mais triste) jour, on s’aperçoit que le moindre voyage en voiture, passé à arpenter les routes sinueuses, nous donne des bouffées de chaleur, un teint livide et des haut-le-coeur nauséeux.
Ils sont ces êtres ordinairement exceptionnels, intrigants, fascinants. Youri Gagarine a été le héros de toute une génération, Thomas Pesquet est le nôtre.
21h20 heure française, 2h30 à Baïkonour… le compte à rebours est lancé et la mise à feu effectuée. Comme après une explosion, le sol semble s’embraser, les flammes s’échappent du moteur et se voient bientôt englouties par un nuage de fumée. La fusée n’est bientôt plus qu’un point étincelant parmi d’autres. Les voilà désormais dans les méandres de l’espace, à l’aube d’une aventure céleste dans le cosmos, parmi les étoiles, constellations et autres splendeurs de l’univers qui resteront mystiquement inconnues pour le commun des mortels. Thomas Pesquet est le dixième français à faire partie de ce cercle select. Vers l’infini et l’au-delà.


par Aurélie Clement, Novembre 2016

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017