1 avril 2019

Semaine de la presse et des médias au lycée Les Bourdonnières

Dans le cadre de la semaine de la presse, Fragil était convié, le 21 mars dernier, à participer à la conférence intitulée "Guerre et information : le poids des mots, des images et des dessins" organisée par le lycée Les Bourdonnières.

Semaine de la presse et des médias au lycée Les Bourdonnières

01 Avr 2019

Dans le cadre de la semaine de la presse, Fragil était convié, le 21 mars dernier, à participer à la conférence intitulée "Guerre et information : le poids des mots, des images et des dessins" organisée par le lycée Les Bourdonnières.

Après une courte introduction des différents intervenants, Edith Bouvier (reporter de guerre), Jonathan Ribot (professeur et ancien photographe) et Merwann Abboud (journaliste et salarié de l’association Fragil), la conférence a immédiatement porté sur les différents printemps arabes.

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Fragil

Devant un amphi rempli de lycéens attentifs, les trois intervenants ont successivement débattu de la difficile circulation de l’info en temps de guerre, de son importance pour les pays occidentaux et des différents objectifs de l’information en ces temps troublés.

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Fragil

Il a ensuite été question des canaux de diffusion de l’information, des contraintes et des conditions de travail, de la relation avec les agences ou les journaux, de la rémunération et des relations avec les confrères et avec les forcées armées.

Pour finir, un temps fut accordé aux élèves pour poser leurs questions.

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017