5 février 2021

Revue de presse : La valse des sentiments sur les réseaux sociaux

Une vague d’amour sur Twitch pour Samuel Etienne, nous décrit le Monde. Le réseau social Twitter et sa déferlante de haine l'entraîne dans le viseur de la justice française, expliqué par Les Numériques. Une nouvelle façon de voir la Nouvelle-Zélande et de dénoncer le manque d’authenticité d’Instagram à travers “Do Something New”, campagne de tourisme, analysée par Arts.Konbini.

Revue de presse : La valse des sentiments sur les réseaux sociaux

05 Fév 2021

Une vague d’amour sur Twitch pour Samuel Etienne, nous décrit le Monde. Le réseau social Twitter et sa déferlante de haine l'entraîne dans le viseur de la justice française, expliqué par Les Numériques. Une nouvelle façon de voir la Nouvelle-Zélande et de dénoncer le manque d’authenticité d’Instagram à travers “Do Something New”, campagne de tourisme, analysée par Arts.Konbini.

Je vous annonce le succès d’un journaliste…

“Twitch : Pourquoi tant d’amour pour Samuel Etienne ?” titre le journal Le Monde le 29 janvier. Cela fait maintenant cinq semaines que le journaliste et animateur de “Question pour un Champion”, Samuel Etienne a lancé sa chaîne sur la plate-forme de vidéo en direct Twitch, plutôt connue pour ses retransmissions de jeux vidéo. Chaque jour, le journaliste donne rendez-vous à des milliers d’internautes sur “La Matinée est tienne” pour un tour d’horizon de l’actualité allant d’1h à 3h. 

Novice sur la plate-forme, Samuel Etienne a fait ses débuts aux côtés d’Étoiles, un streamer, lors du Z Event 2020. Pris de curiosité par cette plate-forme qu’il ne connaissait pas, il participe à des lives inspirés de “Questions pour un Champion” et en juillet se dit “Et pourquoi pas moi ?”. Le journaliste saute le pas et lance sa chaîne officielle Twitch le 18 décembre.

Ses revues de presses matinales ont complètement séduit les utilisateurs de la plate-forme, puisque la chaîne du journaliste compte aujourd’hui plus de 200 000 abonné.e.s. En parlant d’abonné.e.s, ils/elles ne se sont pas privés de témoigner de leurs affections pour le journaliste, la preuve sur Twitter. 

Sa bienveillance, sa gentillesse et son “côté bisounours”, voilà ce qui a séduit les utilisateurs et les utilisatrices de Twitch. Dans un univers où les streamers ont leurs propres codes, un vocabulaire précis, avec du lexique technologique, Samuel Etienne a su proposer du contenu de qualité, adapté aux utilisateurs tout en créant un pont générationnel entre le public plutôt jeune de Twitch et le public de “Question pour un champion”.

Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas ….

Je vous explique le manque de coopération…

Un article du site Les Numériques nous décrit le laxisme et le manque de coopération dont est accusé Twitter, on comprend mieux ce qui est reproché à la plateforme,  en lisant les témoignages de trois victimes, dans le Monde

Le cyberharcèlement est malheureusement toujours présent sur les réseaux sociaux et Twitter peine à lutter contre cette haine en ligne. Aurélia Gilbert et Georges Salines ont été victimes de harcèlement et de menace de mort suite à leurs prises de position en faveur du rapatriement des enfants de djihadistes français retenus en Syrie. Nicolas Hénin, journaliste qui fut otage durant dix mois de l’organisation Etat islamique a également été victime de harcèlement après avoir signalé un tweet appelant au meurtre d’enfants de djihadistes.

Face à la dénonciation de harcèlement vécu par les trois victimes, auprès de la justice française, la plate-forme n’a pas coopéré, classant les affaires sans suite. Par conséquent, le réseau de microblogging vient d’écoper d’une citation à comparaître devant la justice française pour son manque de coopération dans des affaires de cyberharcèlement.

Ce n’est pas la première fois que Twitter est pointé du doigt pour l’inefficacité de sa modération et son manque de coopération. En juin 2020, la Commission européenne sur l’efficacité des systèmes de modération a publié le baromètre annuel, montrant que “Sur l’année écoulée, il [le réseau social, Twitter] n’a supprimé que 35,9 % des messages signalés par des associations européennes, là où Facebook supprime plus de 87 % des signalements.”

Un comportement qui pourrait porter préjudice à la plateforme quand on sait que la France veut montrer l’exemple en matière de modération sur Internet. En effet, la France voudrait adopter le Digital Services Act, un ensemble de textes législatifs proposé par la Commission européenne qui prévoit des obligations de moyens et de transparence de la part des grandes plateformes.

Et enfin, je vous décrypte une campagne de tourisme

Le site arts.konbini a publié un article présentant la nouvelle campagne de tourisme de la Nouvelle-Zélande. L’objectif de cette campagne ? Montrer que la Nouvelle-Zélande ce n’est pas simplement les photos que l’on retrouve sur Instagram. 

La Nouvelle-Zélande est lassée de voir que les voyageurs visitent le pays “sous l’influence des réseaux sociaux”, qu’ils font tous la même photo souvenirs et qu’ils visitent tous les mêmes endroits. Pour réagir, l’office de tourisme a lancé sa campagne “Do Something New”, une vidéo humoristique contre les incivilités photographiques, où l’on retrouve le comédien Tom Sainsbury y incarnant un ranger de la “Social Observation Squad” (équipe d’observation sociale). 

Son rôle ? Empêcher les gens de prendre des photos sous l’influence de la société. Le Roys Peak par exemple, que l’on voit dans la vidéo, est une montagne très connue sur les réseaux sociaux. À tel point qu’il faut souvent faire la queue pour faire la fameuse figure “d’aigle” en haut de la montagne.

Une façon ludique de se moquer des dérives des réseaux sociaux et de leurs influences sur la société et de faire passer le message : moins d’imitation et plus d’authenticité. Dans la même idée, le compte instagram @insta_repeat qui dévoile du “Déjà vu vibes” dénonce le manque d’originalité des photos de voyages.

La valse des sentiments sur les réseaux sociaux. Un mélange d’amour, de haine et de lassitude à travers trois actualités.

M.A.D à Stéréolux, la fête au bout des doigts

Les collégiens de Simone Veil à la découverte des fakes news et du fact checking

Curieuse, créative, volontaire... Jann aime les activités manuelles (peinture, dessin, couture..), le yoga et dernièrement s'est découvert une passion pour la création de podcasts. Jann a vécu l'aventure Fragil en tant que volontaire en service civique pendant 8 mois.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017