• Guillaume Dommartin, luthier présente Créatures, le 1er festival à l'ouest dédié aux guitares
21 septembre 2023

Portrait de Guillaume Dommartin, luthier à l’origine de la 1ère édition de Créatures, le festival de lutherie cordes pincées

À l'occasion du lancement du festival "Créatures" qui aura lieu à Nantes ces 23 et 24 septembre, Fragil a rencontré l'un des organisateurs au sein de son atelier. Un bon prétexte pour faire le portrait d'un passionné de musique, inspiré d'une pratique familiale pour devenir luthier.

Portrait de Guillaume Dommartin, luthier à l’origine de la 1ère édition de Créatures, le festival de lutherie cordes pincées

21 Sep 2023

À l'occasion du lancement du festival "Créatures" qui aura lieu à Nantes ces 23 et 24 septembre, Fragil a rencontré l'un des organisateurs au sein de son atelier. Un bon prétexte pour faire le portrait d'un passionné de musique, inspiré d'une pratique familiale pour devenir luthier.

Guillaume Dommartin, co-organisateur du festival Créatures, est luthier depuis 2010, mais explique être à la base musicien, batteur de jazz principalement, une carrière qu’il poursuit parallèlement. « Je suis arrivé à la lutherie tout simplement par l’envie de jouer de la guitare moi-même. Je commençais à peine à balbutier quelques accords et j’ai décidé de fabriquer un instrument. » Il a pu profiter de l’atelier de bois de son père qui -installé en Champagne- a toujours fait de la menuiserie. Et ce dernier est également passé à la fabrication d’instruments à cordes. « On s’y est mis en même temps et on partage cette passion encore aujourd’hui ! »

Guillaume Dommartin, luthier et musicien

Guillaume Dommartin, luthier présente une de ses guitares Arch Top dans son atelier nantais

Guillaume fabrique aussi bien des guitares folk que des guitares classiques, électriques, des basses ou des guitares de jazz. Ce sont pour ces dernières qu’il éprouve une prédilection particulière ! Il faut compter plusieurs mois pour la création d’une guitare. Celle-ci peut être réalisée à partir d’essences locales : noyer, d’érable, d’épicéa et aussi du robinier ou du cormier. Le choix des bois peut être le fait d’une demande du client : « il va vouloir nécessairement un bois foncé pour la caisse et puis un bois clair pour la table et puis un manche avec une touche noire. » Ce qui l’oblige à aller vers des bois exotiques comme l’ébène ou le palissandre, même s’il y a une tendance actuelle à aller de plus en plus vers des bois locaux.
Ce sujet autour de l’utilisation d’essences de bois ou de matériaux composites sera d’ailleurs abordé lors du festival du point de vue impact écologique.
L’atelier du luthier regorge d’outils. Guillaume Dommartin explique : « Il faut toujours un outil particulier pour un usage particulier. Il y a des outils pour scier, il y a des outils pour poncer, pour sculpter, pour raboter, pour polir ou faire briller ; des outils pour le bois et des outils pour le métal ». D’ailleurs, il réalise lui-même les micros qui vont équiper ses guitares électriques.

Basse en fabrication dans l'atelier du luthier Guillaume Dommartin

Guitare basse en fabrication dans l’atelier du luthier Guillaume Dommartin

Un instrument pour la vie et plus !

« Si elle est bien entretenue et si le musicien fait attention, une guitare dure toute la vie et même après. Idéalement on fabrique des instruments qui vont passer dans d’autres mains après. Un peu comme un violon ou contrebasse du 17e siècle. Les gens l’ont en leur possession, mais ils ne sont propriétaires que pendant un temps. Ce sont des instruments qui sont passés entre des centaines de mains différentes. »
« Désormais les guitares électriques des années 60 prennent de la valeur, et si elles sont bien entretenues, on peut les conserver ad vitam aeternam. » On est heureux·ses d’apprendre que les guitares de bonne facture issues du commerce ou celles fabriquées de nos jours par les artisans luthiers, si elles sont bien conservées, sont promises à l’éternité.

Les créatures à cordes Dommartin sont déjà dans les mains de musiciens réputés notamment dans le monde du jazz : Daniel Givone, David Chevallier, Gilles Coronado, Pierre Durand, Marc Buronfosse, Valoy… Enfin la liste est longue !

Pour en savoir plus sur Créatures

🎸 https://www.facebook.com/creaturesnantes

CRéaTuReS - affiche 1er festival de lutherie à Nantes

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017