20 décembre 2017

Place au disque !

Les amateurs de vinyles avaient noté le rendez-vous dans leur agenda : les 25 et 26 novembre se tenait le plus grand salon international du disque de France à la Halle de la Trocardière. Au menu : vinyle, CD, Blu-ray, DVD, ouvrages et objets collectors, il y en avait pour tous les goûts!

Place au disque !

20 Déc 2017

Les amateurs de vinyles avaient noté le rendez-vous dans leur agenda : les 25 et 26 novembre se tenait le plus grand salon international du disque de France à la Halle de la Trocardière. Au menu : vinyle, CD, Blu-ray, DVD, ouvrages et objets collectors, il y en avait pour tous les goûts!

«C’est le meilleur salon, tant au niveau de l’ambiance que de la qualité des exposants », et si c’est Philippe Manœuvre qui le dit on veut bien le croire ! LE Monsieur Rock français, rédacteur en chef de Rock’n Folk pendant 30 ans et créateur de Radio Perfecto était sur le salon le samedi après-midi pour présenter sa « discothèque secrète ». Cet ouvrage réunit 111 trésors cachés du rock, un véritable coup de projecteur sur l’histoire cachée du rock, avec des groupes connus seulement de rares amateurs.

 

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/12/Philippe-Manoeuvre.jpg » credit= »Salon International du Disque » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

Ici on peut toucher, vérifier l’état du disque et de sa pochette, et en négocier le prix !

Ce salon n’est pas qu’une simple bourse aux disques, mais une opportunité de rencontres avec des artistes, des auteurs, des journalistes, des photographes. Les échanges se font également au-dessus des bacs entre disquaires et collectionneurs passionnés à la recherche de la perle rare !
Yé-yés, pop-rock, métal, reggae, R’n B, électro, hip-hop, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses : des albums soldés aux disques d’or, en passant par les disques neufs et d’occasion. Et à la différence de la vente en ligne, ici on peut toucher, vérifier l’état du disque et de sa pochette, et en négocier le prix ! Car contrairement à la musique qu’on télécharge sur internet, l’achat d’un vinyle relève d’une toute autre démarche. « L’acte d’achat est beaucoup plus réfléchi. Sur le net, on ne réfléchit pas forcément, car on peut tout avoir en quelques clics. Le vinyle a un certain coût. On prend donc le temps de faire ses choix », explique Jean-Christophe, disquaire nantais.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/12/Zoom-LedZep.jpg » credit= »Christelle Lader » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

« Quand on écoute du vinyle, on fait partie d’un club. On est différent ! »

Comme le dit Philippe Manœuvre, les amateurs de vinyles se reconnaissent à leur amour du disque microsillon et de ce son légèrement grésillant reconnaissable dès la première seconde. A l’ère du numérique, le goût pour l’objet revient donc en force. Que ce soit avec la photographie argentique, le polaroid, la mode ou la déco, on ne peut pas passer à côté du retour du « vintage ».

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/12/Zoom-stickers.jpg » credit= »Christelle Lader » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

En musique, on ne compte plus les rééditions et les artistes actuels qui sortent leur nouvel album en 33 tours aux pochettes des plus léchées. La clientèle est au rendez-vous et elle se diversifie, à l’image du public du salon. Les quarantenaires qui ont connu la galette dans leur jeunesse croisent des étudiants qui viennent d’acheter leur première platine ou de récupérer celle de leurs parents. Outre l’âge, c’est aussi la féminisation de la clientèle que l’on remarque, ce qui n’est pas pour déplaire. On remarque aussi l’influence des DJ et de plus en plus de personnes qui viennent du monde de l’électro et du hip-hop. Le temps n’a pas d’emprise sur le vinyle qui a encore de beaux jours devant lui !

Alsacienne d'origine, exilée dans le sud après un périple de quelques mois autour du monde, Christelle vient de poser ses valises dans la charmante ville de Nantes. Ciné, musique, expo, elle vous invitera à la suivre dans l'exploration de son nouveau terrain de jeu !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017