20h00, un petit attroupement se forme dans la rue étroite et sur les marches du Cinématographe. Ce soir y est projeté pour la première fois le documentaire Ouvrir la voix d’Amandine Gay. Inédit à Nantes, ce film a été proposé à la programmation par Ciné Femmes avec qui le Cinématographe travaille en étroite collaboration. Créée en 1998, cette association a pour objectif principal la diffusion des films réalisés par des femmes ou ayant un intérêt féministe. Comme nous l’explique Catherine de Grissac, sa présidente, « nous avions reçu un dvd de visionnage et avions décidé de le programmer. Nous avons pris contact avec la réalisatrice Amandine Gay, qui distribue elle-même son film. Pour nous, il ne s’agissait que d’une seule soirée, mais devant le très grand intérêt du film, nous en avons parlé avec Emmanuel Gibouleau [directeur du Cinématographe] qui a contacté la réalisatrice et a proposé d’assurer la sortie du film à Nantes permettant ainsi plusieurs séances au film ».
[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/11/ouvrir_la_voix_2.jpeg » credit= »Amandine Gay » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
Effectivement, ce soir-là, la salle est presque pleine. Les lumières s’éteignent et le visage en gros plan d’une femme noire apparait. Amandine Gay, réalisatrice afro-féministe a fait le choix de donner la parole à 24 femmes afro-descendantes, afin d’aborder la difficulté d’être une femme noire en France ou en Belgique. Les propos croisés, organisés en plusieurs volets, évoquent tour à tour la question du communautarisme blanc, le jour où elles ont pris conscience de leur couleur de peau, les préjugés racistes, ou encore leur rapport à la spiritualité. Les témoignages de ces femmes diverses sont souvent similaires. L’une d’elles nous explique « En tant que femme noire, il faut être excellente dans un domaine. Si tu n’es pas indispensable, ils se passeront de toi ».
[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/11/ouvrir_la_voix_3.jpg » credit= »Amandine Gay » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
Ce documentaire de près de deux heures est tout en sobriété ; il place la parole, les voix et les visages de chacune au centre du propos, donnant un effet brut et percutant au sujet. La parole est libre, ininterrompue, tendre et sans filtre. A plusieurs reprises, les rires se font entendre dans la salle de cinéma. Amandine Gay donne à écouter des paroles que de nombreux spectateurs présents n’auraient pu entendre ailleurs. Enfin, une fois que le générique apparait à l’écran, des applaudissements spontanés éclatent.
Prochaine et dernière séance : Mardi 14/11 20h30 au Cinématographe