«Ose ton futur» : d’un lycée de banlieue à une grande école, Cédric François s’est «accroché»

Cédric François est aujourd’hui directeur des crédits à la Caisse d’épargne Bretagne Pays de la Loire. Il fait partie du comité directeur et manage une équipe de 40 personnes. Une belle réussite pour celui qui a grandi à Argenteuil, ses premières années dans la cité du Val d’Argent.

14 Fév 2022

« C’est vrai que je ne suis pas né dans un endroit a priori favorable » reconnaît Cédric François. « Mais j’avais la chance d’avoir une cellule familiale stable et des parents qui se sont saignés pour moi ».
Un père employé à EDF qui a notamment travaillé à la maintenance des poteaux électriques. Une mère employée administrative dans une PME de Sartrouville. Ce n’était sans doute pas le profil idéal pour sortir diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Reims. Mais il y est parvenu.
« L’ascenseur social, j’y croyais et j’y crois toujours, même s’il est très décrié actuellement » confie-t-il. « Mais bien sûr, il faut rester focus sur son envie de réussir ».

Pas de talent, du labeur

C’est ainsi qu’il met tout en œuvre pour «sortir du lot» au collège Carnot et au lycée Georges Braque, un lycée classé en zone prioritaire. Il obtient des bonnes notes et fait rarissime pour un élève de ZEP, il est sélectionné pour suivre une classe préparatoire au lycée Chaptal.
« Je n’avais pas de talent particulier ni de carnet d’adresses » avoue Cédric François. « Mais je travaillais plus que les autres. En fait je suis un laborieux et c’est toujours comme ça que j’ai réussi à m’imposer« .

Avec ses études, Cédric François s’est constitué une bibliothèque conséquente

S’accrocher pour réussir

Oui mais voilà entre ses études à Argenteuil et sa prépa à Paris, il y a un fossé. Un niveau d’exigence élevé, un changement de culture, des concurrents plus favorisés qui ne prenaient pas le train de banlieue matin et soir pour entrer chez eux.
« J’ai pris une grosse claque » reconnaît Cédric François. « Alors je me suis accroché pour ne pas me faire virer ».

La performance : oui mais avec des valeurs

Sa carrière, il la commence dans un cabinet d’audit au Luxembourg. Un bon job, bien payé mais il se rend compte que tout cet argent facilement gagné ne correspond pas à ses valeurs. Il décide donc de repartir à zéro. Il débarque à Nantes avec sa femme, entre à la Caisse d’Epargne, perd son statut de cadre à l’occasion, mais en 15 ans, il gravit tous les échelons pour arriver au poste à responsabilité qu’il occupe aujourd’hui.
« Pour moi, c’est important d’appartenir à une entreprise ancrée dans les territoires qui œuvre au développement, avec de vraies valeurs de solidarité et qui porte des projets accompagnant la transition environnementale » Et d’ajouter : « La performance, elle n’est pas que financière. Favoriser le bien être au travail, aider ses équipes à s’émanciper, ça y contribue aussi ».

Cedric François, Directeur des crédits à la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de la Loire

«Ose ton futur»

Aujourd’hui, Cedric François compte s’investir dans la démarche initiée par l’association Excellence Pays de la Loire. Samedi 26 février, il interviendra à Audencia pour l’opération «Ose ton futur». Il essayera d’orienter et de conseiller les jeunes qui voudraient suivre son exemple. Il est prêt à aller plus loin et à les accompagner dans leur parcours.
Les élèves de collège et de lycée intéressés par cet évènement peuvent s’inscrire ici.

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Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017