Scènes ouvertes à la Bouche d’air : un tremplin pour les artistes amateurs

Voilà 5 ans que la Bouche d’Air propose à des chanteurs amateurs de se produire sur scène avec 3 chansons. Seules conditions : ne pas être plus de 5 sur scène et chanter en français, si possible sur des textes originaux. Une bonne rampe de lancement pour ceux qui osent l’exercice.

15 Fév 2022

« Les scènes ouvertes, c’est notre façon de défendre la chanson française et les jeunes talents » explique Janick Foucault, la Présidente de la Bouche d’Air, une association créée il y a 30 ans. Les artistes repartent avec un enregistrement de leurs morceaux, du son pro, et surtout, la satisfaction d’avoir joué devant des inconnus.

Laurent, l’instituteur

« J’avais la boule au ventre avant de monter sur scène mais je suis content de l’avoir fait » reconnaît Laurent, un instituteur de maternelle venu se produire ce jour là, avec sa fille de 12 ans, Léonie.
« C’est pendant le confinement que je me suis mis à écrire. J’avais tellement de choses à dire. J’ai commencé par chanter devant mes amis et maintenant j’aimerais bien aller chez les gens pour faire des petits concerts ».

Jérémie, l’ex-conducteur de bus

Exprimer ses sentiments, se livrer sur sa vie intime. Jérémie aussi, a eu envie de s’ouvrir aux autres. C’était sa première scène et il n’a pas flanché. Avec sa guitare et des textes très personnels, l’ex-conducteur de bus a su toucher le public dans cette petite salle de l’Espace Paul Fort.
« En ce moment, j’ai des idées un peu noires mais ça me fait du bien de les partager » confie-t-il en parlant d’une chanson qui évoque la mort de son père.

Pascal, le visiteur médical

D’autres chanteurs semblent plus aguerris et viennent chercher un peu de notoriété. C’est le cas de Pascal, le chanteur du groupe 5ème saison. Dans la vraie vie, il est visiteur médical. Mais il l’avoue : il aurait bien aimé être un artiste comme dans la chanson de Balavoine.
« J’aurais du me lancer plus tôt » nous confie-t-il, « mais quand j’étais jeune, j’étais trop timide ».

Fil de nerfs est passé par là

La plupart des artistes vient ici pour se tester, tenter l’expérience ou simplement partager un bon moment avec le public. Mais certains viennent avec l’ambition de devenir pro. Rares sont ceux qui réussissent à percer comme Fil de Nerfs, un guitariste originaire de Nozay qui a sorti son premier EP en 2020. La concurrence est rude pour se hisser en haut de l’affiche.
Prochaines Scène ouverte le 17 avril. Dépêchez-vous de vous inscrire.

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Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017