17 avril 2019

Musical’ouest : Les 2 chroniques plébiscitées par les élèves

Projet des élèves de seconde du lycée Nelson Mandela, Musical'ouest offre aux lycéens l'opportunité d'écrire des chroniques sur des artistes de l'ouest. Membre du jury pour la deuxième année consécutive, Fragil a noté les 28 productions et vous propose les chroniques lauréates. Bonne lecture !

Musical’ouest : Les 2 chroniques plébiscitées par les élèves

17 Avr 2019

Projet des élèves de seconde du lycée Nelson Mandela, Musical'ouest offre aux lycéens l'opportunité d'écrire des chroniques sur des artistes de l'ouest. Membre du jury pour la deuxième année consécutive, Fragil a noté les 28 productions et vous propose les chroniques lauréates. Bonne lecture !

Isla-Feu

Feu ! C’est ce que crie Isla dans sa chanson, marquant le coup d’envoi de son nouvel album et fonçant vers la réussite plus vite qu’Usain Bolt. Dans cette chanson, Isla nous envoûte d’une voix mélodieuse à travers des paroles imagées. La chanson nous rentre dans la tête , nous enchante doucement puis nous surprend, nous secoue et nous immerge.

La chanteuse nantaise fait de son métissage une force et nous chante la beauté de son mélange. Et d’une manière bien plus féminine et Pop que Yannick Noah avant elle ; si celui-ci nous disait « Je viens d’ici et d’ailleurs », Isla, elle, choisit de nous dire en anglais, dans son entraînant refrain, « Made of ebony and ivory ». Ce qui signifie « Fait d’ébène et d’ivoire », une métaphore pour dire « Fait de blanc et de noire ».

Pour Julia Charler, faire de la musique sa vie n’est pas un rêve d’enfant mais un merveilleux possible auquel elle ne pensait pas. Pourtant, la voilà depuis plusieurs années sur scène. Nous offrant un super univers de blues et de folk. Sous ses airs doux se cache un vrai caractère et une force qui soulève le public en concert.

Si les paroles de la chanson sont une histoire de mélange, et mêlent français et anglais, le clip, lui, mélange or et noir. Comme Jorja Smith dans « Where did I go ? », Isla apparaît seule, nous regarde et nous charme en dansant. Bref, Isla est une artiste, une vrai et on espère la revoir bientôt !

de Youna Bousaid, 2d1

Difficile de détester « It’s hard to hate » ! Comment s’en passer une fois l’avoir écoutée…

Avec un genre de musique indé, rock et pop, le groupe breton et nantais d’adoption The Slow Sliders (composé de quatre personnes : Alex La pinta, Clovis Le Pivert, Gwen Mordret et Victor Gobbé) a enfin sorti son nouvel et premier album le 21 septembre 2018 , « Glissade Tranquille »,(après avoir déjà sorti plusieurs morceaux) dans lequel on peut voir la chanson « It’s hard to hate » avec son clip un peu barré, touchant, beau et drôle à la fois. Réalisé sur la plage d’une côte bretonne par Edgard Imbault et avec peu de moyens, l’interprétation de cette histoire a vraiment bien été réalisée.

Cette chanson reste à la fois classique avec ce côté indé alternatif que l’on retrouve dans les autres titres de l’album tout en réussissant à sortir du lot grâce au texte qui décrit une réalité : « Comment deviner ce qu’il y a dans la tête d’une personne ? Comment le détester ?», des questions que le groupe se pose tout comme nous et auxquelles personne ne peut répondre. Ce morceau entêtant et mélodieux nous fait penser et réfléchir…

Mais dommage, nous avons déjà loupé deux de leurs concerts dans la région! Heureusement pour nous, il reste toujours celui à Lille le 15 février 2019, autrement leur album est toujours disponible sur plusieurs plates-formes de téléchargement comme Deezer, Spotify, Youtube ou Tuneln.

Marine Bonneau, 2d6

Photo d’en-tête : ©Maela Mainguy

La House s’impose sur la scène nantaise avec les soirées Wonder et remporte un franc succès !

Musical'ouest : Prix du lycée, Prix des structures culturelles, Prix des artistes

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017