23 avril 2019

Musical’ouest : Prix du lycée, Prix des structures culturelles, Prix des artistes

Projet des élèves de seconde du lycée Nelson Mandela, Musical'ouest offre aux lycéens l'opportunité d'écrire des chroniques sur des artistes de l'ouest. Membre du jury pour la deuxième année consécutive, Fragil a noté les 28 productions et vous propose les chroniques lauréates. Bonne lecture !

Musical’ouest : Prix du lycée, Prix des structures culturelles, Prix des artistes

23 Avr 2019

Projet des élèves de seconde du lycée Nelson Mandela, Musical'ouest offre aux lycéens l'opportunité d'écrire des chroniques sur des artistes de l'ouest. Membre du jury pour la deuxième année consécutive, Fragil a noté les 28 productions et vous propose les chroniques lauréates. Bonne lecture !

Prix du Lycée

Inner Place, Lenparrot

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Les Inrocks

Après l’avoir écoutée, on ne peut plus s’arrêter ! La chanson « Inner Place » de l’artiste nantais Lenparrot tourne en boucle dans nos écouteurs depuis bientôt plus d’un mois… La chanson en anglais dont les paroles sont simples à comprendre avec un rythme entrainant fait dégager le style peu commun de son auteur. On peut le voir sur son clip qui a un vrai sens de la mise en scène et de l’esthétique. Entre lumière chancelante, quartier chinois et incrustations vaporeuses sur son t-shirt blanc, on remarque son originalité. Lenparrot, de son vrai nom Romain Lallement, est âgé de 29 ans. C’est un chanteur et compositeur français. Ses débuts se sont faits dans deux groupes. L’un est Pegase où il était claviériste et l’autre est Rhum for Pauline dans lequel il était chanteur. Après toutes ces expériences enrichissantes, il a décidé de lancer le projet Lenparrot en 2013 car dit-il : « j’avais vraiment besoin d’écrire des chansons pour moi, qui me ressemblent et qui ne faisaient sens que si je les chantais seul. C’est après avoir écrit deux-trois titres que j’ai vraiment eu envie de les défendre en créant ce projet solo qu’est Lenparrot. ». Nous pouvons voir que le chanteur a pris confiance en lui, en se lançant tout seul comme compositeur. Son genre musical est alternatif et indé, il fait cependant aussi de la pop minimaliste. Son dernier album « The Boy with The String Quartet » fait suite aux deux précédents « And Then He » et « Naufrage & Aquoibonism ». Grâce à son auteur, « Inner Place » arrive à capturer l’émotion de son public avec quasi rien ; peu de paroles, cependant très attachantes et seulement un piano synthétique. De plus ces paroles ont un sens pour l’artiste, on a l’impression qu’il nous raconter son histoire. Pour nous, comme disait Henry David Thoreau ( grand philosophe américain du 19ème siècle) : « Ce n’est qu’une fois perdu que l’on commence à se trouver soi-même ». Et nous pensons que c’est sûrement ce que Lenparrot a voulu nous transmettre dans ce titre. Peut-être s’est-il inspiré de cette citation ? Lancez-vous à l’aventure, écoutez ce titre, Lenparrot vous attend nombreux au Lieu Unique le 10 février pour partager avec vous son univers.

Elyne Cortet et Luisa Florès-Castrillon, 2d1

Prix des structures culturelles

Slow Slider – It’s hard to hate

La lecture automatique de Youtube a souvent le don de nous énerver. Cependant, lorsque l’on tombe par hasard sur une chanson des Slow Sliders, nous, on dit « oui ». Au premières notes de « It’s hard to hate », notre pied ne peut s’empêcher de battre en rythme. Ce mélange rafraîchissant entre les instrus de Tame Impala, la voix éraillée de Marc DeMarco et le tempo de Grizzly Bear nous transporte. On s’imagine facilement au bord de la mer, les pieds dans l’eau, le casque sur les oreilles, un mojito à la main et les Slow Sliders qui tournent en boucle, la définition même du paradis. Ils ont réussi le parfait mélange entre une mélodie légère et des paroles lourdes de sens. On peut facilement s’identifier à leurs musiques. Elles évoquent les désillusions d’amours perdues, toutes sortes d’angoisses existentielles, de frustrations liées à la recherche de la relation sincère… Sans tomber dans le cliché de la chanson dépressive, leurs textes respirent la mélancolie mais aussi la joie de vivre.

Ce groupe de quatre jeunes artistes, Axel De La Pinta (guitare, basse, voix) ; Clovis Le Pivert (batterie) ; Gwen Mordret (guitare) et Victor Gobbé (guitare, basse, clavier, voix), s’est formé durant leurs années lycée, à Lesneven (Finistère, Bretagne). La voix de Victor Gobbé (alias Lesneu) allie fragilité et puissance, de quoi faire vibrer nos oreilles. Leur nom, tiré d’une chanson, « Slim Slow Sliders » et leur style, indie-pop, viennent tout droit des Etats-Unis, inspirés entre-autre par le chanteur américain Van Morrison. Une référence qui ne peut que nous donner envie de dévorer leur premier album, « Glissade tranquille ».

On attend donc avec impatience la suite de leurs aventures musicales, pour le moment, « It’s hard to Hate » reste le numéro 1 de notre playlist.

Lou Vernier, 2d4 et Lison Martinez, 2d6

Prix des artistes

Slow Slider – It’s hard to hate

On ne va pas se mentir, nous attendons tous les vacances d’été avec impatience. Si vous cherchez déjà à compléter votre playlist de musique à écouter dans votre transat à la plage entre la crème solaire qui colle et le sable entre les doigts de pieds, nous avons trouvé le morceau qu’il vous faut.

En effet c’est difficile de détester le groupe Slow Slider et leur nouvelle chanson « It’s hard to hate », extrait de l’album « Glissade tranquille ». Après une écoute, on peut vous certifier que la mélodie vous collera à la peau et que vous vous prendrez d’affection pour ce groupe jeune avec une future carrière assurément grandiose. Ce groupe rafraichissant est venu de Brest pour changer d’air à Nantes, pour notre plus grand bonheur, mais aussi pour profiter des opportunités nantaises. Leurs chansons traitent de sujets variés, en passant de l’amour à la mort. Ici, Les paroles reflètent l’oppression du collectif, mais aussi l’échappatoire que peut être l’isolement, en gros, être asocial parfois c’est mieux. Ce groupe que l’on pourrait qualifier de fantasmagorique nous présente une œuvre qui est non seulement hors du commun mais aussi un clip complètement abracadabrantesque. Ces nantais d’adoption ont créé un vrai petit bijou musical qui nous fait voyager à l’époque des Beach boys, reliant la pop, le surf planant et le rock tranquille. Ecouter ce morceau c’est un peu comme un avant-goût de l’été et de la plage, malgré le stress du travail, on s’échappe pour 4min32s de pur bonheur auditif.

Edgar Imbault nous plonge dans son univers déjanté, dans un clip qui expose la relation, logiquement à sens unique, entre un mannequin en plastique, quelque peu morose et un homme en slibard rouge. Ce clip n’a pas beaucoup de rapport avec les paroles mais par son décalage, prend tout son sens.

Marilou Bossart et Chloé Brizard, 2d5

Musical'ouest : Les 2 chroniques plébiscitées par les élèves

« Fanny et Alexandre » à la Comédie Française : le petit monde qui sauve du grand monde…

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017