20 novembre 2023

Mazzeru : Une création inspirée des croyances invisibles des îles

Ce vendredi 17 novembre, au Nouveau Studio Théâtre, Maëva Guillery, jeune artiste plasticienne performeuse d'origine bretonne a proposé une œuvre mêlant performance, danse et art visuel. "MAZZERU", sa première mise en scène, nous emmène sur différentes îles, Mayotte, la Corse et la Bretagne.

Mazzeru : Une création inspirée des croyances invisibles des îles

20 Nov 2023

Ce vendredi 17 novembre, au Nouveau Studio Théâtre, Maëva Guillery, jeune artiste plasticienne performeuse d'origine bretonne a proposé une œuvre mêlant performance, danse et art visuel. "MAZZERU", sa première mise en scène, nous emmène sur différentes îles, Mayotte, la Corse et la Bretagne.

Maëva fait partie de la Cie îlemikado. Pour sa première création en tant que metteuse en scène au théâtre, elle s’est entourée de personnes telles que son frère Aaron issu du monde du théâtre, sa sœur Enora danseuse et deux professionnels au son et à la lumière.

© Louis Dewynter

« Je vois le monde comme un archipel »

Mazzeru est une œuvre qui a grandit au fur et à mesure des voyages et de ses rencontres. Pendant son master en Corse, la première rencontre qui l’a marquée est celle d’un conteur écrivain nommé Jean Claude Rogliano. Sensible à la question des esprits et des mythes, du corps et des rituels dans les cultures ; Maëva est attirée par la place des Signadoras, ces guérisseuses qui entrent en contact avec les esprits.

Maëva a souvent été en vacances sur l’île de Bréhat en Bretagne où grandit son affection pour la mer et l’ambiance des îles. Il y a sur les îles ; « quelque chose qui résiste » dit-elle. Elle y a une amie guérisseuse magnétiseuse et son rapport au monde la fascine.

La plus récente des rencontres qui a inspirée Maëva est celle d’un sémioticien, un enseignant chercheur en linguistique, à Mayotte en début 2023. Ils parlent ensemble de rituels, de signes et de symboles dont les Trombas. Les trombas désignent les femmes malgaches qui deviennent le siège des esprits des hommes qui ont été des figures d’autorité et de pouvoir. Ces femmes seraient alors en crise au niveau corporel, tromba voulant dire en français : allergie.

« MAZZERU » au Nouveau Studio Théâtre le 17/11/2023

Dans son œuvre, Maëva a voulu mettre en scène ce rapport à la mort, aux esprits, au corps, au rituel au travers de scènes poignantes. L’eau, la matière et le corps prennent une place centrale dans Mazzeru. Cette pièce prendra vit certainement sous d’autres formes prochainement. Maëva sera aussi présente pendant l’exposition Ecologies performatives à l’atelier Alain Lebras du 24 novembre au 16 décembre 2023.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017