27 novembre 2025

Lutte contre les VSS : la “furie féministe” rassemble à Nantes

Reportage photo. Près de 2000 manifestant•es ont défilé dans les rues de Nantes contre les violences sexistes et sexuelles ce mardi 25 novembre. La mobilisation, organisée par le collectif FURI, a été marquée par une forte intersectionnalité, en rassemblant collectifs, associations et militant•es individuel•les.

Lutte contre les VSS : la “furie féministe” rassemble à Nantes

27 Nov 2025

Reportage photo. Près de 2000 manifestant•es ont défilé dans les rues de Nantes contre les violences sexistes et sexuelles ce mardi 25 novembre. La mobilisation, organisée par le collectif FURI, a été marquée par une forte intersectionnalité, en rassemblant collectifs, associations et militant•es individuel•les.

À l’occasion de la journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, le collectif FURI (Féministes Uni.es pour une Riposte Intersectionnelle) avait appelé à un rassemblement rue du Calvaire. Les prises de paroles des différentes associations et collectifs, en faveur d’une lutte intersectionnelle et internationale, se sont succédé de 18h à 19h.

Elles ont couvert la question des violences sexistes et sexuelles (VSS) non seulement par le prisme des violences faites aux femmes mais aussi, plus largement, en évoquant celles faites aux enfants, aux personnes racisées, aux minorités de genre, aux personnes LGBTIQA+ et aux travailleureuses du sexe. La dimension internationale était présente avec les collectifs Kifah, Femme Vie Liberté et Urgence Palestine.
La majorité des revendications visaient l’État en dénonçant le manque de moyens alloués et des budgets de plus en plus réduits, comme celui du Planning familial 35, récemment contraint de licencier deux personnes en CDI.

Interprétées en Langue des Signes Française, les interventions se sont toutes terminées par ce cri de ralliement : “furie féministe !”
Près de 2000 personnes ont ensuite défilé dans les rues de Nantes, dans le calme et la solidarité.

Reportage : Florence Calvez & Amandine Masson

 

Loreena, membre d'un regroupement de chorales féministes, brandit une illustration de @forme de lutte. Elle représente une bouche féminine ouverte, à l'intérieur de laquelle on peut lire "Dans notre voix, le silence de celleux à qui on a demandé de se taire".Avec la Co chorale, Loreena a interprété plusieurs chants avant les prises de paroles, dont "Cancion sin miedo", de la mexicaine Vivir Quintana, devenu hymne féministe dans toute l'Amérique latine. 25/11/2025 © Amandine Masson

Loreena, membre d’un regroupement de chorales féministes, brandit une illustration de « Formes des luttes ». Elle représente une bouche féminine ouverte, à l’intérieur de laquelle on peut lire « Dans notre voix, le silence de celleux à qui on a demandé de se taire ». Avec la Co-chorale, Loreena a interprété plusieurs chants avant les prises de paroles, dont « Cancion sin miedo », de la mexicaine Vivir Quintana, devenu hymne féministe dans toute l’Amérique latine. 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

Les manifestant.es ont commencé à se rassembler à 18h rue du Calvaire. Différentes associations et collectifs réuni.es au sein du collectif FURI, ont pris la parole en faveur d'une lutte intersectionnelle et internationale. 25/11/2025 © Amandine Masson

Les manifestant.es ont commencé à se rassembler à 18h rue du Calvaire. Différentes associations et collectifs réuni.es au sein du collectif FURI, ont pris la parole en faveur d’une lutte intersectionnelle et internationale. 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

Le collectif Enfantiste a rappelé qu'en France, 1 enfant est victime de violences sexuelles toutes les 3 minutes.Le collectif a été créé en 2022 face au constat que la protection des enfants était la grande absente des débats lors des présidentielles. Dans notre société, "l'enfant existe seulement le prisme du lien filial, alors que l’enfant, c’est politique" rappelle Nathalie, membre du collectif. "On se pose la question des victimes passées, Le Scouarnec, Saint-Stanislas, Bétharram. La vraie question, c'est où sont les enfants victimes aujourd'hui ? Et comment on fait pour alerter suffisamment la population et les pouvoirs publics pour qu'il y ait des vraies campagnes de prévention contre les violences faites aux enfants ? On est convaincu.es que la racine des violences sexistes et sexuelles, c'est les violences faites aux enfants." 25/11/2025 © Amandine Masson

Le collectif Enfantiste a rappelé qu’en France, 1 enfant est victime de violences sexuelles toutes les 3 minutes. Le collectif a été créé en 2022 face au constat que la protection des enfants était la grande absente des débats lors des présidentielles. Dans notre société, « l’enfant existe seulement à travers le prisme du lien filial. Pour faire de l’enfance quelque chose de politique, il faut mettre en avant la question des droits de l’enfant, la question de la lutte contre les violences faites aux enfants. » rappelle Nathalie, membre du collectif. « On se pose la question des victimes passées, Le Scouarnec, Saint-Stanislas, Bétharram. La vraie question, c’est où sont les enfants victimes aujourd’hui ? Et comment on fait pour alerter suffisamment la population et les pouvoirs publics pour qu’il y ait des vraies campagnes de prévention contre les violences faites aux enfants ? On est convaincu.es que la racine des violences sexistes et sexuelles, c’est les violences faites aux enfants. » 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

Les pancartes portant les revendications des différentes associations ont été déposées au sol, au fur et à mesure des prises de paroles. On peut lire "Racistes, nationalistes, colonialstes, suprémacistes = antiféministes", "viol = arme de guerre, en 2023 au Congo 123 000", 419 féminicides en 2025", "130 centres de santé sexuelle fermés en 15ans" "Le 1er proxénète, c'est l'Etat", "racisme, sexisme = double peine" 25/11/2025 © Florence Calvez

Les pancartes portant les revendications des différentes associations ont été déposées au sol, au fur et à mesure des prises de paroles. On peut lire « Racistes, nationalistes, colonialstes, suprémacistes = antiféministes », « viol = arme de guerre, en 2023 au Congo 123 000″, 419 féminicides en 2025 », « 130 centres de santé sexuelle fermés en 15ans » « Le 1er proxénète, c’est l’Etat », « racisme, sexisme = double peine » 25/11/2025 Photo © Florence Calvez

 

La marche s'est ensuite élancée dans les rues de Nantes. Dans le cortège se trouvait Javiera.Sa pancarte "Alerta feminista, Chile aux portes de l'extrême droite" fait référence aux élections présidentielles actuellement en cours au Chili. La candidate communiste Jeanette Jara affrontera au deuxième tour le candidat d'extrême droite José Antonio Kast. 25/11/2025 © Amandine Masson

La marche s’est ensuite élancée dans les rues de Nantes. Dans le cortège se trouvait Javiera. Sa pancarte « Alerta feminista, Chile aux portes de l’extrême droite » fait référence aux élections présidentielles actuellement en cours au Chili. La candidate communiste Jeanette Jara affrontera au deuxième tour le candidat d’extrême droite José Antonio Kast. 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

Le drapeau du Congo flottait sur le cortège. En effet, les organisateurices de la manifestation en ont fait un moment de lutte internationale en donnant la parole à XXX qui a rappelé que les violences sexistes et sexuelles et en particulier le viol sont une arme de guerre actuellement utilisée au Congo. 25/11/2025 © Amandine Masson

Le drapeau bleu du Congo flottait sur le cortège. En effet, les organisateurices de la manifestation en ont fait un moment de lutte internationale en donnant la parole à une association qui a rappelé que les violences sexistes et sexuelles et en particulier le viol sont une arme de guerre actuellement utilisée au Congo. 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

La batucada militante féministe et LGBTQIA + Yemayaba a mis de l'ambiance dans le cortège au son des percussions brésiliennes et de slogans comme "mon corps, mon choix et ferme ta gueule !”, “patriarcaca” 25/11/2025 © Amandine Masson

La batucada militante féministe et LGBTQIA + Yemayaba a mis de l’ambiance dans le cortège au son des percussions brésiliennes et de slogans comme « mon corps, mon choix et ferme ta gueule !”, “patriarcaca” 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

Vanina est venue participer à la manifestation de façon individuelle. Sur sa pancarte, on peut lire "Plus que 90 tentatives et féminicides d'ici Noël. Et c'est la fête ?"En effet, chaque jour en France, 3 femmes sont victimes de féminicides ou de tentatives de féminicides. À 30 jours de Noël, le bilan des 152 féminicides de 2025 pourrait encore s'alourdir. 25/11/2025 © Amandine Masson

Vanina est venue participer à la manifestation de façon individuelle. Sur sa pancarte, on peut lire « Plus que 90 tentatives et féminicides d’ici Noël. Et c’est la fête ? » En effet, chaque jour en France, 3 femmes sont victimes de féminicides ou de tentatives de féminicides. À 30 jours de Noël, le bilan des 152 féminicides de 2025 pourrait encore s’alourdir. 25/11/2025 Photo © Amandine Masson

 

La marche a pris fin au miroir d'eau. Lauriane brandit la pancarte qu'elle a elle-même illustrée, rappelant que le respect du consentement est la clé pour combattre les VSS. 25/11/2025 Photo © Louise Bret

La marche a pris fin au miroir d’eau. Lauriane brandit la pancarte qu’elle a elle-même illustrée, rappelant que le respect du consentement est la clé pour combattre les VSS. 25/11/2025 Photo © Louise Bret

Tout droit arrivée de Paris où elle a vécu les 15 dernières années, Amandine est à Nantes depuis seulement quelques mois. Pourtant, sa connaissance du calendrier culturel et son ancrage dans le quartier révèlent plutôt une femme capable de trouver toutes les occasions pour faire des rencontres et de s’imprégner de l'imaginaire nantais.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017