27 janvier 2020

Les réseaux sociaux en question à Treillières

Le mercredi 22 Janvier 2020, l'association Fragil est intervenue auprès d'une dizaine de 9-11ans à l'accueil jeunesse de Treillières. Retour sur cet atelier de 2h de réflexion autour des réseaux sociaux et de l'empreinte numérique.

Les réseaux sociaux en question à Treillières

27 Jan 2020

Le mercredi 22 Janvier 2020, l'association Fragil est intervenue auprès d'une dizaine de 9-11ans à l'accueil jeunesse de Treillières. Retour sur cet atelier de 2h de réflexion autour des réseaux sociaux et de l'empreinte numérique.

L’association Fragil s’est déplacée dans les locaux de la structure d’accueil jeunesse treilliéraine en ce beau mercredi hivernal. Kevin Lemoine, responsable d’Ado’Gesvres, avait en effet sollicité l’association d’éducation aux médias à animer une réflexion autour des questions liées à l’utilisation d’internet, afin de préparer les jeunes à la future création du blog de la structure. La dizaine de jeunes présents, dont l’âge moyen était sensiblement plus bas que celui attendu, a cependant participé avec enthousiasme aux trois activités proposées lors de cet après-midi.

Définition des réseaux sociaux

Réunis autour d’une vingtaine de cartes représentant les logos des principaux réseaux sociaux et autres acteurs du numérique, les jeunes ados ont été invités à les classer selon leur statut ou non de réseau social. En s’appuyant sur le classement réalisé, les enfants ont ainsi pu définir, en groupe, les caractéristiques d’un réseau social. A la question « Netflix est-il un réseau social ?» ils et elles ont pu avancer l’impossibilité pour les utilisateurs et utilisatrices de publier leur propre contenu sur la plateforme, différence majeure avec le réseau social YouTube par exemple. La discussion a aussi permis aux jeunes de comprendre et d’énoncer les similitudes de fonctionnement techniques (like, abonnés, messagerie) et les différences existantes entre Instagram, Snapchat et TikTok, au niveau des formats et types de contenus publiés notamment. Enfin, et afin d’ouvrir sur la partie suivante, les participants et participantes ont été invités à énoncer les différences entre navigateurs web et moteurs de recherche, notions floues révélées par le classement des cartes.

Les cartes utilisées pour discuter des réseaux sociaux

Culture générale numérique

Dans un deuxième temps, les jeunes ont étés répartis par équipe de deux afin de participer à un petit quiz de culture numérique. Même si les questions semblaient parfois un peu techniques pour leur âge, le fait de travailler en binôme a pu les faire réfléchir à certaines notions. La prédominance de l’utilisation des câbles sous-marins dans les communications intercontinentales, le rôle des serveurs web, du cloud, le modèle économique des réseaux sociaux « gratuits »… autant de sujets couverts et débattus lors de ce petit jeu.

Empreinte numérique

Enfin, les enfants ont été invités à réfléchir aux notions d’empreinte numérique et d’identité numérique à travers un petit atelier développé par Fragil. Ce jeu, reposant sur une courte enquête autour d’une photo postée sur Instagram, a permis à tous et toutes de prendre conscience de la somme de données récoltées par le réseau social à des fins publicitaires. En s’appuyant sur les réflexions énoncées plus haut autour des modèles économiques des réseaux sociaux, les pré-adolescents ont pu comprendre comment les utilisateurs et utilisatrices des réseaux sociaux étaient ciblés par la publicité sur ces plateformes.

Malgré un temps un peu long et un contenu parfois un peu trop exigeant pour un public aussi jeune, les participants et participantes ont semblé apprécier l’atelier, comme en attestaient certaines discussions entendues lors du goûter concluant l’après-midi.

La ressource utilisée lors de cet atelier :

Hamlet à l’opéra : Un deuil sauvage

De la « fast fashion » à la « slow fashion » : une révolution en marche

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017