4 avril 2018

Les femmes s’imposent au TU Nantes

Dans le cadre de cette deuxième journée du festival Turbulences 14 comédien.ne.s sont venus traverser le temps et la frontière franco-italienne pour nous parler de féminisme avec la pièce de théâtre « Les femmes qui écrivent sont dangereuses ».

Les femmes s’imposent au TU Nantes

04 Avr 2018

Dans le cadre de cette deuxième journée du festival Turbulences 14 comédien.ne.s sont venus traverser le temps et la frontière franco-italienne pour nous parler de féminisme avec la pièce de théâtre « Les femmes qui écrivent sont dangereuses ».

Alors que plusieurs femmes discutent tranquillement sur un banc quatre hommes viennent les importuner. « Hey ça va les filles ? » ; lance l’un d’eux d’un ton dragueur. Après quelques remarques les filles se lèvent d’un seul bond. Elles aussi sont fortes et elles vont nous le prouver.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/04/photo1.jpg » credit= »Marie Lesueur » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

#Girl Power

Postée sur les marches de la mezzanine, vêtue d’une robe d’antan, une demoiselle prône le pouvoir des femmes. Elle nous explique que des poétesses italiennes du XVIe et des écrivaines contemporaines avaient été censurées pour leur engagement féministes. Elle ajoute que tour à tour ils vont nous lire un extrait de ces textes avec la traduction française.
Les lectures s’enchainent, parfois entre-coupées d’un « I want to Break Free » de Queen ou d’altercations entre les deux clans. Et alors que le groupe de garçon se met à chanter italien, en face les dames s’énervent : « C’étaient les femmes qui chantaient cela lorsqu’elles travaillaient dans les rizières. ». « Mais tout le monde l’a oublié. » leur rétorque une voix masculine. Alors hommes et femmes scandent le chant des travailleuses à l’unisson. Finalement, le sexe fort admet qu’il n’est plus si puissant pendant que le public applaudit le spectacle et la réconciliation.

 

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/04/photo2.jpg » credit= »Marie Lesueur » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

« Les femmes qui écrivent sont dangereuses » s’inscrit donc, à merveille, parmi la liste des pièces de Turbulences qui cassent les codes et se révoltent contre une société pleine de dogmes.

Étudiante en information et communication, artiste à ses heures perdues, cinéphile, sériephile et fan inconditionnelle de culture au sens large du terme

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017