12 avril 2019

Le Printemps des Fameuses : Nantes met à l’honneur l’égalité femmes-hommes

L’égalité. C’est une valeur fondamentale de notre constitution. Pourtant, jamais les combats contre les inégalités n’auront fait autant parler d’eux que depuis ces dernières années. Pour la 6ème édition du Printemps des Fameuses, Nantes a mobilisé l’ensemble du mois de mars pour mettre en valeur les femmes et leur place dans la société afin de devenir le laboratoire de l’égalité femmes-hommes au plan national. Entre remises de prix, conférences et concert, je vous invite à découvrir cette manifestation aussi surprenante que percutante.

Le Printemps des Fameuses : Nantes met à l’honneur l’égalité femmes-hommes

12 Avr 2019

L’égalité. C’est une valeur fondamentale de notre constitution. Pourtant, jamais les combats contre les inégalités n’auront fait autant parler d’eux que depuis ces dernières années. Pour la 6ème édition du Printemps des Fameuses, Nantes a mobilisé l’ensemble du mois de mars pour mettre en valeur les femmes et leur place dans la société afin de devenir le laboratoire de l’égalité femmes-hommes au plan national. Entre remises de prix, conférences et concert, je vous invite à découvrir cette manifestation aussi surprenante que percutante.

Depuis 2014, Nantes se mobilise en faveur de cette cause à l’occasion du Printemps des Fameuses. Ce festival mené par le CCO cherche à démontrer que la question de l’égalité femmes-hommes est une question de justice, qu’elle a de la valeur sur le plan économique et sociétal et que son potentiel d’innovation est sous exploité. Cette année, cette 6ème édition est sur le thème Génération(s) afin « d’aborder le chapelet des inégalités qui varient mais qui s’obstinent à chaque étape de la vie des femmes. Orientation professionnelle, parentalité, sexualité, retraite … ce ne sont pas les sujets qui manquent » selon Eric Warin, directeur du CCO et initiateur de l’événement.
Festival divisé en deux temps, les manifestations du jeudi 21 et vendredi 22 mars marquent la fin du OFF (où chaque partenaire de l’événement, de RTE en passant par CIC Ouest, ont dû mener des actions en faveur de l’égalité femmes-hommes depuis le 8 mars) et par conséquent, le commencement du IN. Je vous emmène donc découvrir, à travers mon regard, cette seconde partie de cet événement bousculant et innovant.

La cérémonie Kif-Kif

Nous sommes le jeudi 21 mars, il est 20h. La salle maxi du Stereolux est bien remplie, la cérémonie Kif-Kif est sur le point de débuter : seront récompensé.e.s alors femmes, hommes et structures pour leurs initiatives en faveur de l’égalité femmes-hommes.
Les deux maîtres de cérémonie de La Belle Boîte s’emparent de la scène. C’est au rythme des discours, haussements, rires et applaudissements que vont se voir récompenser femmes, hommes et structures pour leur projets et investissement en faveur de l’égalité femmes-hommes.

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La cérémonie va décerner 6 récompenses, dont les lauréat.e.s sont les suivant.e.s :

  • Fameuse de l’année : Diariata N’Diaye
  • Entrepreneuse : JHO
  • Egalité pro : Commission égalité Barreau de Nantes
  • TIBAP (Toute Initiative est Bonne A Prendre) : WomenWalk
  • Buzz de l’année : Résonantes
  • Kif-Kif Bourricot : La « Puy du Fou académie »

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Le concert envoûtant de Corine

Sous les yeux du public, la scène du Stereolux se métamorphose. Au bout d’une vingtaine de minutes d’entracte, Corine apparaît sur son titre « Jour de Pluie ». Sa chevelure décoiffante et son déhancher vont alors ambiancer la salle Maxi pendant 1h30 de concert.
Au beau milieu de son show, avant d’interpréter sa chanson Maquillage, elle va déclarer : « Je suis pour l’égalité des femmes. Je suis pour l’égalité des hommes. Je suis pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous ne sommes pas les uns contre les autres, attention. Je n’aime pas forcément parler de ça, mais par exemple le titre qui va suivre parle de notre double, parle de l’héroïne de nuit que l’on rêve d’être lorsque l’on est enfant devant son miroir, que l’on soit une femme ou un homme d’ailleurs. Alors soyons des héroïnes de nuit, et je tiens vraiment à remercier le Printemps des Fameuses pour cette belle invitation. »

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Après avoir été en fosse et un rappel, c’est sur sa chanson Un jour de fête que Corine laisse son public et met fin à cette première journée du IN de cette 6ème édition du Printemps des Fameuses.

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Le fameux Jour-J !

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A 9h, Eric Warrin et Marie Donzel arrivent sur la scène maxi du Stereolux afin d’introduire cette ultime journée du festival. A cela s’est mêlé la reprise de la chanson Les Passantes de Georges accompagnée par la diffusion du clip réalisé par la photographe belge Charlotte Abramow, que vous pouvez visualiser ci-dessous. (PS : il a été censuré pour usage d’images pornographiques. Jugez par vous-mêmes.)

Tout au long de la journée de multiples conférences se sont enchaînées, aussi variées qu’intéressantes, aussi bouleversantes que percutantes. Plus d’une quarantaine d’intervenant.e.s touchant.e.s y ont abordés divers sujets tels que la progression de l’indépendance et de la place des femmes dans la société, les rapports intergénérationnels, l’histoire et les déclinaisons du féminisme, le rapport à la masculinité et au patriarcat, la congélation d’ovocytes, les femmes au travail et à la retraite, les stéréotypes liés au genre, l’intelligence artificielle et bien d’autres.
Parmi la douzaine d’interventions auxquelles j’ai pu être présente, quatre m’ont marquées :
La première est la conférence du reporter Pierre-Yves Ginet, également cofondateur et corédacteur en chef de Femmes ici et ailleurs. Sur la thématique « Les nouveaux médias sont-ils moins sexistes que la télé de papa ? », il a abordé la place de la femme dans l’actualité que nous recevons ainsi que de leur impact sur les stéréotypes. Il a ainsi sa conférence en nous souhaitant la « bienvenue dans le monde des femmes en action presque invisible ». Cette conférence a été percutante : 76% des personnes dont il est question dans les médias sont des hommes.

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Le public a ensuite accueilli Docteur Kpote, un animateur de prévention et militant. Son intervention a donné réponse à plusieurs interrogations : comment se construire en accord avec son corps ? Comment vivre sa vie affective et sexuelle dans une société très normative ? En abordant les sujets de la discrimination, de l’éducation stéréotypée, de la pornographie, de la masculinisation et du plaisir, il a réalisé une intervention impactante et alarmante.

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En fin de journée, j’ai assisté à la conférence de Marina Tomé et Catherine Piffaretti, deux actrices de la commission AAFA-Tunnel de la comédienne de 50 ans. En France, plus d’une femme majeure sur deux a plus de 50 ans. Elles ont ainsi parler du peu de visibilité qui leur ai attribué dans les fictions, ainsi que des stéréotypes dont elles sont victimes, que ce soit dans les films ou publicités. « Les personnages féminins ne vieillissent pas, ils disparaissent des écrans… » Pour combattre ce problème, un Manifeste AAFA-Tunnel des 50 a été lancé afin de faire réagir toutes personnes sur ce sujet et faire bouger les choses. Après une conférence encourageante et positive, les deux intervenantes terminent sur ces mots suivants : « Ceux qui ne sont pas représentés n’existent pas ».

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La journée s’est achevée par la conférence de l’homme politique Jacques Toubon, défenseur des droits. Son dernier rapport publié est clair : mieux vaut être, encore aujourd’hui, un homme et blanc de préférence pour limiter les risques de discrimination et de violence. C’est en revenant sur son propre parcours, ses convictions et cheminements personnels, qu’il a délivré un message d’ouverture et d’optimisme pour l’égalité.

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Au travers de nombreuses dénonciations et de messages de déconstruction, cet événement a été révélateur : lutter contre les stéréotypes et inégalités est un long combat, mais l’espoir est de plus en plus fort. En donnant la parole autant à des femmes qu’à des hommes, la 6ème édition du Printemps des Fameuses a été une réussite.
L’année prochaine, le IN du festival se tiendra les 20 et 21 mars 2020, alors rendez-vous à ces dates pour soutenir l’égalité femmes-hommes !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017