9 janvier 2024

Le Petit Marché de l’art du Rayon Vert : derniers jours

Pour la 31ème édition du Petit Marché de l'art, ce sont 75 exposant.e.s qui investissent les murs du Rayon Vert, sur la butte Sainte-Anne, avec un panel d’œuvres uniques. L’occasion de contrer le blues du début d'année et se faire du bien à la rétine, jusqu'au 14 janvier.

Le Petit Marché de l’art du Rayon Vert : derniers jours

09 Jan 2024

Pour la 31ème édition du Petit Marché de l'art, ce sont 75 exposant.e.s qui investissent les murs du Rayon Vert, sur la butte Sainte-Anne, avec un panel d’œuvres uniques. L’occasion de contrer le blues du début d'année et se faire du bien à la rétine, jusqu'au 14 janvier.

En se promenant dans ce mignon village nantais aux rues pavées qu’est la butte Sainte-Anne, on pourrait presque passer à côté de la porte couleur bordeaux de cette vieille maison, sur la place de l’église : on aurait bien tort ! Le Rayon Vert est une galerie d’art qui vient donner un coup de fouet à la butte hivernale, presque endormie, et ses charmes un peu désuets. Entre ses murs, grâce au goût sûr de sa directrice France Dumoulin, c’est toute la nouvelle scène artistique de l’Ouest qui s’est installée jusqu’au 14 janvier. Les œuvres en petits et grands formats attendent leurs dernier.e.s visiteur.euses, bien au chaud dans cette demeure qui était anciennement la cure de l’église. Derniers jours, donc, pour grimper jusqu’à la butte et voir ce que la vie culturelle nantaise a à offrir, au-delà de son éternel Jules Verne.

La 31ème édition du Petit Marché de l’art, à la galerie Le Rayon vert. Photographie argentique : Margaux Manchon (Canon AE-1)

« Il y a quelques habitué.e.s » nous explique Jordane Thomas-Bellec, bénévole à la permanence de l’exposition, « forcément puisque les artistes participant au Petit Marché sont souvent invité·es à exposer ensuite de façon individuelle. Mais il y a toujours des nouveaux/nouvelles ! » Ainsi, d’année en année, le Petit Marché de l’art se renouvelle et surprend, restant toujours à l’avant-garde et à l’affût des nouveaux talents. Parmi les artistes à suivre de près, on notera par exemple Soraya Dagman, Camille Deschiens, Anne Chamberland, Alice Suret-Canale, Stéphanie Martin, pour ne citer qu’elles. Une exposition collective riche en découvertes et en médiums : on y retrouve aussi bien des peintures originales, que des crayonnés, ou des œuvres plastiques mêlant tissus, dessin, céramique sous cloches. L’accrochage mis en place donne le vertige.

« On demande aux artistes au moins de quoi remplir une colonne. Suivant ce qui est vendu, on peut garder du stock et réalimenter les colonnes au fil du temps. »

Des colonnes d’oeuvres uniques, en petits formats, sur les murs de la galerie Le Rayon vert.

Des « colonnes » d’œuvres d’art en petits formats, qui donnent à voir la pluralité de l’art dans toutes ses formes, pièce après pièce. Si vous prenez l’escalier en bois qui craque un peu, changement de décor au premier étage : les grands formats s’y révèlent, tout aussi superbes.

Echantillon des oeuvres petits formats à découvrir à la galerie Le Rayon vert.

C’est sur la butte Sainte-Anne, surplombant la Loire et la gare maritime de Nantes, que le Rayon Vert (1 rue Sainte Marthe) attend sagement ses visiteur.euses pour la dernière semaine du 31e Petit Marché de l’art. Ensuite, la galerie fermera ses portes pour préparer ses prochaines expositions individuelles.

La 31ème édition du Petit Marché de l’art, jusqu’au 14 janvier 2024, au Rayon vert.

A ne pas louper, les dernières rencontres avec les artistes :
Samedi 13/01 : Marion Livran, Héloïse Robin, Faustine Jacquot, Margot Burki, Aurélie Sicas, Maëlle de Coux
Dimanche 14/01 : Denis Huneau, Elaine Guillemot, Emmanuelle Loiret

Artistes exposant.es à la 31ème édition du Petit Marché de l’art :
Fanny Alloing, Benjamin Bachelier, David Bacher, Fanette Baresch, Charlotte Barry, Beth Bernhardt, Constance Boulay, Margot Burki, Anne Chamberland, Claire Chauvel, Gaëtan Chevrier, Denis Clavreul, Maëlle de Coux, Soraya Dagman, Antoine Dalègre, Camille Deschiens, Raphaëlle Duquesnoy, Rachel Flahault, Cassandre Fournet, Cécile Guieu, Elaine Guillemot, Pauline Guillouzic, Nadège Héraud, Emilie Hirayama, Denis Huneau, Atsuko Ishii, Faustine Jacquot, Joséphine Javier, Odile Kayser, Katarina Kudelova, Capucine Lageat & Antoine Perroteau, Morgane Le Guillan, Isabel Lemaire, Véronique Lenouvel, Marina Le Ray, Marion Livran, Emmanuelle Loiret, Marielle Loussot, Cyril Maisonnave, Matthieu de Malte, Jacques Martin, Stéphanie Martin, Hélène Mathorel, Hélène Menanteau, Doriane Millet, Hannah Montoux-Mie, Christine Morin, Camille Orlandini, Pierre Passani, Cathie Pavoine, Lise Pennec, Anna Picco, Catherine Prot, Guillaume Querré, Lucile Réguerre, Candice Roger, Tangui Robert, Héloïse Robin, Elise Rochard, Solomon Rossine, Cloé Rousset, Pauline Rühl Saur, Gwenola Saillard, Matthias Saillard, Aurélie Sicas, Alice Suret-Canale, Eric Supiot, Carole Thibaut, Emmanuelle Tonin, Marie Vandooren, Elodie Verdier, Sarah Wjuniski, Vincent Ygout, Raphaël Zamora

Margaux est arrivée à Nantes il y a quelques mois pour se lancer dans la vie tumultueuse d'illustrautrice, après quelques années parisiennes en tant qu'éditrice jeunesse. Elle aime écrire des BD rigolotes et a une vive inclination pour les livres, l'art et le féminisme.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017